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Il y a 2 mois qu'un tsunami envahissait la centrale nucléaire de Fukushima et y causait de graves dégâts.Après 2 mois, la centrale n'a pas explosé, et rien n'indique qu'elle explosera: Fukushima n'a pas été et ne sera pas un second Tchernobyl (ce qui fait bien enrager les ayatollahs anti-nucléaires).A ce jour, pas de morts par irradiation (à long terme, il y en aura probablement, parmi les courageux ouvriers et techniciens qui se sont dévoués sur place pour limiter puis réparer les dégâts; mais beaucoup moins qu'à Tchernobyl et environs).Mais cette catastrophe a dévoilé de graves erreurs et manquements dans la conception de la centrale. Dont- altitude trop basse pour les tsunamis possibles- dispositifs de refroidissement d'urgence et groupes électrogènes de secours à la cave (donc mis hors service par l'eau de mer, très corrosive et puissant électrolyte)- ces mêmes dispositifs et groupes pas redondants- circuits de commande électriques pas redondants- alimentation électrique extérieure de la centrale pas redondante.Quels enseignements peut-on en tirer pour la construction de nouvelles centrales ou le rajeunissement des existantes (inévitables tant qu'on ne pourra pas "sortir du nucléaire" sans causer des pénuries rédhibitoires d'électricité, donc jusqu'à ce que d'autres sources de production puissent prendre le relais avec les mêmes capacité, sécurité et fiabilité de la production de base)?Je vais essayer d'en dresser une liste, en précisant que je ne suis pas expert en ces matières: je n'ai qu'un diplôme d'ingénieur électricien, et datant de la préhistoire (plus de 40 ans). Donc cette liste ne sera ni exhaustive ni entièrement juste; amis lecteurs plus compétents, merci d'avance de la compléter et rectifier!Un petit préambule: j'ai lu dans le forum "Il ne faut pas construire du tout de centrales nucléaires dans des régions fortement sismiques". Idéalement, c'est juste. Mais dans les faits, ce serait irréaliste: comment se passer de telles centrales dans des régions sismiques fortement peuplées, dont toute la "ceinture de feu" autour du Pacifique?Il faudra donc "faire avec" (jusqu'à sortie réaliste et réalisable du nucléaire), donc assumer les risques inhérents.Passons aux enseignements (= aux choses à faire et à ne pas faire) que je vois pour des centrales nouvelles ou rajeunies:1) Si c'est dans une région fortement sismique, construction aux normes parasismiques les plus sévères (dans les limites du financièrement possible).Même si les dégâts à Fukushima ont été causés par le tsunami et non par le tremblement de terre, un tremblement de terre pourrait aussi à l'avenir causer de graves dégâts, même sans tsunami.Lucien Coste a justement relevé qu'au Japon il y a souvent un abîme entre les prescriptions légales parasismiques et leur application. Il y a donc des progrès à faire, et pas seulement au Japon.2) Si c'est au bord de la mer, altitude minimale du point le plus bas de la centrale (caves incluses) supérieure à la hauteur maximale possible d'un tsunami (ou, dans les régions sans tsunamis, supérieure à la hauteur maximale jamais enregistrée des plus fortes marées); et si c'est près d'un cours d'eau ou d'un lac, supérieure à la hauteur de sa plus forte crue jamais enregistrée.3) Dispositifs de refroidissement d'urgence redondants (au moins dédoublés).4) Idem pour les groupes électrogènes de secours.5) Idem pour les circuits électriques de commande.6) Idem pour les alimentations électriques extérieures de la centrale.Encore un mot sur les tremblements de terre: j'ai aussi lu dans le forum "On peut construire des centrales sans crainte dans les régions de faible sismicité, p.ex. le Bassin Parisien".Ouais... En la matière, il ne faut jurer de rien. Ainsi, l'ouest de la Péninsule Ibérique est un gros bloc cristallin de l'ère primaire, donc censé très stable et très peu sismique. Mais en 1755 un tremblement de terre y a détruit Lisbonne et tué des dizaines de milliers de personnes. Alors, pour les tremblements de terre, on peut dire comme l'Evangile "Veillez et priez, car vous ne savez ni le jour ni l'heure" (et ajouter "ni le lieu").