La lybie est promptement sortie de l'attention des journalistes et des media. En partie notre honte de voir le chaos armé et la montée des islamistes.
Où retrouver encore des nouvelles de la Lybie ?
Pas dans Le Monde. Rien, fini...
Sur Jeune Afrique :
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120425090813/libye-islamisme-mouammar-kaddafi-freres-musulmanslibye-le-cnt-adopte-une-loi-interdisant-les-partis-religieux.html :
Libye : le CNT adopte une loi interdisant les partis religieux
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120423115702/media-libye-presse-mouammar-kaddafiroyaume-uni-la-presse-accuse-les-services-secrets-d-avoir-livre-des-opposants-libyens-a-kaddafi.html :
Royaume-Uni : la presse accuse les services secrets d'avoir livré des opposants libyens à Kaddafi
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120419091237/cpi-libye-mouammar-kaddafi-seif-el-islam-kaddafilibye-cpi-luis-moreno-ocampo-a-tripoli-discussions-sur-le-sort-de-seif-el-islam.html :
Libye - CPI : Luis Moreno-Ocampo à Tripoli, discussions sur le sort de Seif el-Islam
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120316091725/somalie-libye-immigration-bangladeshlibye-les-services-de-securite-demantelent-un-reseau-de-traite-de-migrants-clandestins.html :
Libye : les services de sécurité démantèlent un réseau de traite de migrants clandestins
Est-ce satisfaisant ? Loin s'en faut.
Il faut d'autres sources.
Le 17 février 2012, une interview sur TF1, Jean-Yves Moisseron.
http://lci.tf1.fr/monde/afrique/un-an-apres-ou-en-est-la-libye-6992874.htmlTF1 News : Des pays où le "printemps arabe" a déjà abouti à la chute du régime en place, la Libye semble aujourd'hui celui où la situation est la plus chaotique. Pourquoi ?
Jean-Yves Moisseron : Cela tient aux conditions particulières de la société libyenne. Tout d'abord, il s'agit d'une société marquée par la logique et la structure tribale, où chaque clan défend ses propres intérêts.
Ensuite, historiquement, la Libye a construit son unité en opposition à la colonisation italienne. Tout régime installé par des forces étrangères a depuis peu de légitimité. C'est aujourd'hui le cas du Conseil national de transition (CNT) en raison de l'intervention de l'Otan. Le gouvernement a une faible autorité et doit composer avec des forces politiques armées, régionalisées et structurées autour d'un réseau d'alliances et de solidarité qui se greffe sur les tribus.
Enfin, l'économie libyenne est une économie rentière basée sur le pétrole. A l'époque de Mouammar Kadhafi, la manne financière qui en découlait était en partie redistribuée sous forme étatique (logement, fonction publique, école...). Or, personne ne sait désormais ni à qui ni comment elle l'est. Si le CNT a gagné son premier pari qui consistait à faire rejaillir le pétrole des puits, il n'a pas encore réussi à mettre en place des structures étatiques organisées permettant de redistribuer l'argent. Résultat : les groupes locaux, qui ont récupéré beaucoup d'armes, sont livrés à eux-mêmes et tentent de recouvrer les ressources qu'ils obtenaient avant la révolution. Et la solution la plus simple est la violence et le racket. Le pays vit donc sous le règne des milices qui se sont mises en place dans chaque village, chaque région.
TF1 News : Comment justement régler ce problème des milices ?
J.-Y. M. : Le CNT a organisé plusieurs campagnes pour intégrer leurs membres dans l'armée régulière et récupérer leurs armes. Aujourd'hui, la Libye est un vaste marché d'armement à ciel ouvert, notamment pour les armes lourdes. Mais aussi longtemps que les miliciens n'auront pas l'assurance socio-économique qu'ils peuvent vivre -ce qui passe comme nous venons de le voir par la redistribution de la manne pétrolière-, le système ne fonctionnera pas. Aujourd'hui, ils n'ont pas intérêt à rendre leurs armes puisqu'elles leur assurent de récupérer de l'argent, par la violence ou les bakchichs. Le CNT doit donc trouver des arguments politiques afin de les convaincre et relancer ainsi la machine économique.
"Aucun leader capable d'unifier le pays n'émerge"
TF1 News : Vous faisiez référence à l'organisation tribale de la société libyenne. Quel est aujourd'hui le poids des tribus ?
J.-Y. M. : Certaines ont été intégrées dans le CNT, notamment les Warfalla et les Berbères. Le grand défi reste de gérer les tensions entre les clans de la Cyrénaïque à l'Est et de la Tripolitaine à l'Ouest. Les affrontements de ces derniers jours à Koufra, dans le Sud, entre les Toubous, et les Zwais, en sont une illustration.
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