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Auteur Sujet: À propos des nécrocarburants, par Fabrice Nicolino :  (Lu 1910 fois)

JacquesL

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À propos des nécrocarburants, par Fabrice Nicolino :
« le: 10 octobre 2009, 10:53:56 pm »
http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=675

Citer
  À propos des nécrocarburants (une fois de plus)
Publié le 9 octobre 2009

 Je pressens que vous ne lisez pas tous le quotidien économique Les Échos. Pardon aux fidèles lecteurs du titre, mais je vais faire comme si personne n’avait lu cela. Je résume pour ceux qui n’ont pas le temps. La France des lobbies - et croyez-moi, celui des biocarburants est sacrément puissant - a réussi à extorquer à l’État 100 millions d’euros pour des études sur les nécrocarburants de deuxième génération. Ceux qui existent, les seuls qui existent, dévastent les forêts tropicales, affament les peuples, aggravent la crise du climat. J’en ai fait un livre, La faim, la bagnole, le blé et nous (Fayard). Malgré le désastre global et planétaire en cours, les gros céréaliers français ont réussi à décrocher la timbale. Et nous paierons donc tous pour permettre à l’industrie de répondre aux critiques que les labos travaillent, sérieusement, sur une deuxième génération. Laquelle, par miracle, règlerait tous les problèmes.

Je n’ai ni le temps, ni le goût de détailler une fois de plus. Mais je vous glisse tout de même cette phrase impayable de Nathalie Kosciusko-Morizet au printemps 2008, alors qu’elle était secrétaire d’État à l’écologie : « Le problème [ des biocarburants de seconde génération ], c’est que ces techniques ne seront au point que dans dix à vingt ans ». Or donc, on entend faire passer l’horrible pilule des nécrocarburants actuels au nom de chimères qui ne verront peut-être jamais le jour. L’argent public ne coûte rien, saviez-vous ?

J’ajoute qu’un responsable national écologiste - que j’apprécie - m’a demandé aujourd’hui même ce que je pensais de l’article des Échos. Et du rôle attribué aux carburants végétaux dans cette crise alimentaire qui n’en finit pas. Ne disposant que de très peu de temps, je lui ai fait la réponse suivante :

XYZ,

Je ne vais pas être long, car aux dernières nouvelles, tout est abondamment contenu et référencé dans le livre que j’ai écrit sur le sujet.
On ne comprend rien, réellement rien, à la question des biocarburants si l’on oublie cette évidence qu’un puissant lobby industriel est à l’œuvre dans le monde entier, à l’appui d’une production en tous points désastreuse. Un, les biocarburants ont joué un rôle majeur dans l’explosion du prix des denrées alimentaires depuis deux ans. De très nombreuses études l’attestent. Je te glisse un échantillon rapide de citations des années 2007 et 2008.

*Pour le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, « les biocarburants sont sans aucun doute un facteur important dans l’accroissement de la demande en produits alimentaires », le prix du maïs ayant ainsi doublé en deux ans. 2008

 *John Lipsky, numéro deux du Fond monétaire international (FMI) a estimé jeudi 8 mai 2008 que le développement des biocarburants serait responsable à 70% de la hausse récente des prix du maïs et 40% de celle des graines de soja.

* La FAO, à l’automne 2008 : «  Les consommateurs urbains pauvres et les acheteurs nets de denrées alimentaires dans les zones rurales sont tout particulièrement menacés. Une grande partie des pauvres de la planète dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour s’acheter de la nourriture.“Les décisions liées aux biocarburants devraient tenir compte de la situation de la sécurité alimentaire, mais aussi de la disponibilité de terres et d’eau”, selon M. Diouf. “Tous les efforts devraient être ciblés sur la conservation du but suprême consistant à libérer l’humanité du fléau de la faim”. »

 *Le Belge Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, en 2008 : « Les objectifs ambitieux en matière de production de biocarburants que se sont fixés les Etats-Unis et l’Union européenne sont irresponsables. La production de colza, l’huile de palme, qui détruit les forêts en Indonésie, l’utilisation d’un quart de la récolte de maïs aux Etats-Unis, c’est un scandale, qui sert uniquement les intérêts d’un petit lobby, avec l’argent du contribuable. J’appelle au gel de tout investissement dans ce secteur ».

 *Rapport de l’OCDE, septembre 2007 : « The current push to expand the use of biofuels is creating unsustainable tensions that will disrupt markets without generating significant environmental benefits »

*Stephen Corry, directeur de Survival, en 2008 : « Le boom du biocarburant n’a pas seulement de graves conséquences sur l’environnement, la hausse du prix des denrées alimentaires ou la survie des orang-outang – il a aussi un impact dévastateur sur les peuples indigènes. Les compagnies qui promeuvent cette industrie ont réellement la volonté de se débarrasser des peuples indigènes afin d’accaparer leurs terres ».

*Au cours d’un Forum pour la souveraineté alimentaire, en marge de la conférence de la FAO à Brasilia, le mouvement paysan international Via Campesina a condamné la production de biocarburants. « Le problème, c’est non seulement l’utilisation de produits agricoles à des fins autres que l’alimentation mais aussi la quantité d’eau que l’on utilise, les pesticides et la monoculture qui finit par tuer la terre », a ainsi déclaré Juana Ferrer, la représentante de la Confédération nationale des femmes paysannes de la République Dominicaine (2008).

Je te le répète, il ne s’agit que d’un maigre échantillon. J’aurais aisément pu montrer la même chose à propos des atteintes à la biodiversité par destruction de forêts tropicales ou de milieux aussi riches que le cerrado brésilien. J’aurais pu, de même, citer quantité de grands noms de la science – Paul Crutzen, prix Nobel de chimie – qui jugent le boom mondial en faveur des biocarburants responsable d’une hausse considérable des émissions de gaz à effet de serre. Notamment au travers du drainage des tourbières d’Asie.

Franchement, le dossier est clair, net et sans bavure. Il faut et il suffit de rassembler les informations disponibles. Pour ce qui concerne la France, le lobby est celui de l’agriculture industrielle et des grandes coopératives céréalières. Faut-il faire un dessin ? Quant aux biocarburants de seconde génération, ils servent essentiellement d’argument publicitaire en faveur de ceux réellement existants. Il s’agit essentiellement de propagande qui permet de faire passer le bilan dévastateur de ceux de première génération. En somme, demain, on rasera gratis.

Est-ce qu’il t’en faut davantage ? Bien à toi,
Fabrice

JacquesL

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Nécrocarburants, au parlement européen.
« Réponse #1 le: 26 février 2013, 02:10:59 pm »
Les agro carburants sont tout sauf écologiques.
Comme d'habitude les députés européens vont tenter un consensus mou pour ne pas faire de peine aux lobbies.
Signez la pétition pour essayer de les convaincre de préserver, pour une fois, l'intérêt des générations futures et non celui du profit de quelques uns sur le court terme.
https://www.sauvonslaforet.org/petitions/908/ue-aucun-compromis-pour-les-biocarburants

Il y a quatre fois le mot "climat" dans cette page : deux fois dans la pétition, deux fois dans l'argumentaire à gauche.

D'un autre côté, l'économiste qui nous signalait http://www.euractiv.com/node/518034?utm_source=EurActiv+Newsletter&utm_campaign=799b744612-newsletter_dernieres_infos&utm_medium=email se focalisait lui aussi à l'intérieur du mythe hégémonique "gaz à effet de serre, climat..."
Citer
"... émissions nettes de gaz à effet de serre
...  qu'elles produisent des gaz à effet de serre en excédent.

Rappelons l'intérêt politique évident des agrocarburants : ils servent à faire mourir les pauvres de faim. Salauds de pauvres qui consomment trop !
Remarquez, ça ne marche bien que là où les conditions géographiques favorisent la monoculture mécanisée sur des grandes aires plates ou quasi-plates. Sur les flancs de l'Himalaya, là où la pression démographique amène les pauvres à dévaster eux-mêmes les sols forestiers pour cultiver, sans l'aide des géants de l'agro-alimentaire, l'astuce ne marche plus. Mais bon, l'érosion aura vite fait, en moins de cinquante ans, de ruiner leurs sols fraîchement défrichés, et d'embourber encore davantage les deltas des fleuves.

Médiatiquement et politiquement, certes que le coup des "gaz à effet de serre, préserver le climat", c'est vachement important, puisque c'est le truc qui sert à duper le peuple.

Dans la réalité technique, et économique (sauf la fiscalité artificielle et délirante genre ULCOS), c'est de la bullshit.

Le CO2 atmosphérique est dans l'incapacité de jouer le rôle de "méchant directeur du climat", que les climastrologues vous prétendent, en profitant de votre naïveté et de votre inculture scientifique. Et il ne l'a jamais joué au long de l'histoire de la Terre, contrairement à ce que vous prétendent les petits ayatollahs climastrologues qui détiennent wikipedia, et veillent jalousement à ce qu'aucune information exacte ni critique ne se glisse dans leur propagande éhontée.

Le prétendu "réchauffement climatique" dont ces escrologistes vous rebattent les oreilles, est terminé depuis 17 ans déjà : ce n'était qu'une banale fluctuation comme il y en a déjà eu des centaines de milliers, et comme il y en aura encore autant.

La quasi-totalité des plantes terrestres, soit 98 % des espèces, sont actuellement en pénurie de CO2 atmosphérique, et n'atteindront leur optimum qu'avec un triplement à partir de la teneur actuelle. La teneur actuelle, de cruelle pénurie, est gouvernée par un climat inhabituellement froid (à l'échelle terrestre, pas à l'échelle humaine), en ce Quaternaire où il y a des glaciations parce que nous traversons un bras galactique mineur (d'où la nébulosité élevée), d'où des mers froides, qui dissolvent bien le CO2.

Les climastrologues qui composent l'IPCC n'ont aucun pédologue ni aucun agronome parmi eux, et il n'y a parmi eux aucun biologiste capable de leur rappeler des notions de niveau Licence sur les mécanismes et les conditions de la photosynthèse. Sans parler de leurs compétences en physique, qui sont, comment dirais-je ? très poétiques...

La république a besoin de savants, mais pas besoin d'escrocs.

Les climastrologues genre "manicore" vous prétendent que le temps de résidence du CO2 dans l'atmosphère serait de deux cents ans. En réalité il est de cinq ans. Ils vous prétendent que la végétation terrestre et la marine seraient incapables d'absorber un dégagement anthropique de CO2. Dès 1938 deux thèses de biologistes avaient mesuré la teneur en CO2 d'une atmosphère forestière : variations cycliques d'un rapport un à cinq dans la même journée. Incapables d'absorber du CO2 si elles peuvent en trouver ? Sans blagues ?

Seules les plantes cactées et les ananas, et les plantes en C4, telles que le sorgho, le maïs, la canne à sucre, certains millets sont déjà à leur optimum en CO2. Toutes les autres sont en manque de CO2, et fragilisées par cette pénurie qui les rend encore plus dépendantes des ressources hydriques du sol. Tout amincissement des sols, toute maltraitance des sols est une tragédie pour les arbres. Agricoles ou forestiers, les sols sont tout sauf une ressource "renouvelable". Il y faut des siècles, voire des milliers d'années. Mais ça, ni les escrologistes urbains des beaux quartiers, ni les hélicologistes ne vous le diront, tant leur ignorance est épaisse.

La république a besoin de savants, mais pas besoin d'escrocs.

Il n'y a aucun besoin de mystifier le peuple à coups de "préserver le climat" pour prouver que la vogue des agrocarburants est une monstrueuse absurdité, immensément dommageable pour les petits paysans, maraîchers et forestiers qui sont expropriés en toute brutalité. La citoyenneté ne passe pas par l'adhésion à des sectes escrologistes. La réalité est autrement plus complexe et fragile que ce qui tient dans la tête des dirigeants de ces sectes.

Si les pauvres des pays pauvres ont besoin de faire beaucoup d'enfants, c'est d'abord parce que c'est leur seul moyen de s'assurer leurs vieux jours. Chez nous il y a des retraites et des caisses d'assurance-maladie. Pas chez eux. Un minimum d'intelligence politique et de respect des besoins d'autrui ne nuirait pas. L'observation des parcs et forêts nationaux nous a amplement prouvé que ces niais de cervidés et ces cons de caprins sont incapables de gérer intelligemment une forêt, et peuvent la brouter jusqu'au sol. Et au Sahel, il y a 40 ans, quand le Sahara a brusquement progressé vers le Sud, ni les bovidés ni leurs pasteurs n'ont été plus avisés, alors ; le surpaturage et le surpiétinement ont accentué le désastre. Mais dans notre espèce, on peut communiquer finement, et régler ça plus intelligemment qu'à la carabine.
« Modifié: 27 février 2013, 07:11:16 pm par JacquesL »