Critique du matériel emporté.Le sac à dos est l'item qui a mis le plus longtemps à sécher après le retour. Si on l'examine de près, ce Bionassay 55 Ultralight de chez D4 n'est conçu que pour la belle saison, et n'a rien à faire en raid hivernal : il accumule énormément de neige et de glace sous les précipitations et le blizzard. Certes à sec il ne pèse que 1,1 kg, contre le double à un militaire pour commandos, mais il ne tarde pas à en peser autant dans le mauvais temps.
J'ai ajouté des poches en ventral, sous forme de housses à raquettes de tennis ou de badmington (120 g en plus). Forme adéquate, mais mauvaise intégration mécanique avec la bretelle et la ceinture, il faudra encore travailler cela.
L'alternative était un petit sac d'environ 12 litres, à porter en ventral, indépendant. En hivernale, il faut avoir des rangements accessibles en ventral.
Réflexion faite, à l'avenir ce sera le sac ventral séparé : cela simplifie et allège le chargement du sac dorsal. Plus peut-être des poches mieux faites que celles d'origine, sur les côtés de la ceinture.
La bretelle est largement ouverte sur le dessus, pour évacuer la transpiration d'été, le haut du dos aussi :
La ceinture aussi est largement ouverte :
Ainsi que l'appui lombaire :
Les boucles de ceinture et de poitrine sont arachnéennes, impossibles à manoeuvrer avec gants, et difficiles avec les doigts gourds.
Avec ces poches ventrales de 120 g, et apparemment séché, il pèse environ 1340 g.
La veste de labeur, portée tout le temps jusqu'au bivouac, après quoi elle a été recouverte par la veste blanche, est une
combat jacket standard de l'armée britannique, en camouflage DPM, avec six poches, ce qui est fort appréciable. Acquise en occasion chez un surplus. Pas de capuchon à l'origine, celui que vous voyez est taillé et cousu par mes soins ; il n'a pas de réglage.
D'origine elle n'est pas imperméable, mais avec trois couches de siliconage sur tout l'extérieur, voire quatre couches sur les épaules, plus du mastic silicone directement sur les ouvertures des boutons dans le col, il n'y a plus rien à lui reprocher. Poids dans cet état : 1140 g.
Le réglage des bas de manche permet d'escamoter provisoirement les gants dans les manches.
Les boutons "canadiens" sont costauds, le zip est du module maximal, et à double curseur, et de plus il est dégagé du bas de veste sur plusieurs centimètres, ce qui retire une des causes de casse. Il y a comme cela des concepteurs en confection qui méritent fort bien leur salaire.
La veste blanche était amplement soldée chez Arcadis-TOE, ce qui m'incita à tenter l'expérience. Sous les rabats de poitrine, on attendrait des poches, qui seraient fort utiles, il n'y en a pas. Elle pèse dans les 1040 g après séchage complet.
Son tissu est costaud et glissant, et elle n'a souffert en rien du bivouac sur lit de branchages d'épicéa ; même l'ample volet dorsal de ventilation n'a souffert en rien. Les bas de manches ne sont pas encore secs au moment où j'écris, dimanche soir : je n'avais pas songé à retourner les manches. L'intérieur est une fourrure d'acrylique.
Le défaut de conception majeur, c'est un col présentable,
puis un capuchon escamotable, très insuffisant dans le mauvais temps, impossible à maîtriser dans le blizzard, pas protecteur devant. Ses cordons échappent aux gants, mais pas aux velcros du rabat qui en font un carnage. Il faudra remanier cela à fond.
Voir les travaux achevés à
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1106.msg5039.html#msg5039Voici deux contre-exemples, prouvant qu'on peut faire bien, un
Nässeschutz en Gore-Tex de la Bundeswehr, avec boutons pressions pour le rabat, et non velcros, et des tonkas pour maîtriser le cordon de fermeture de capuchon, mais qui n'a pas de propriétés thermiques particulières (mais si on en superpose deux de tailles étagées, la thermicité de l'ensemble devient non négligeable, et le prix en surplus permet cela) :
Et un anorak hivernal Diosaz 345 que D4 (ou
Des Caquelons si vous préférez) soldait vers 1998 ou 1999, qui est d'une conception excellente pour le vrai mauvais temps, et qui me servit en bivouacs hivernaux sans duvet, en mars 2011 :
Son cordon de capuchon est dissimulé sous le rabat.
Il aurait donné satisfaction ici : extérieur siliconé par mes soins, je n'avais plus aucune inquiétude sur son étanche. Tissu un peu moins fort et moins glissant, il aurait peut-être risqué sur les branches.
Là aussi il y a un rabat de poitrine, mais c'est seulement pour la ventilation. L'intérieur est en pôlaire, même dans le capuchon, attention à la façon dont vous exposez ce capuchon dans le blizzard !
Il pèse 1050 g. Ce fut un cas unique de parfaite culture du mauvais temps chez
Des Caquelons, sans lendemain : ils bradaient cette fin de série à 150 F.
Sous la veste de labeur, on aurait pu croire que je portais une pôlaire lourde, comme celle que je porte devant ce clavier, dans mon appartement peu chauffé. Non, j'ai davantage tenu compte du vent et de la neige.
En première couche, le sous-vêtement quatre saisons, 50 % polyamide, 50 % coton, qui fait partie de la dotation des sportifs de la Bundeswehr. C'est chez les revendeurs de surplus, d'occasion, increvable, à moins d'un euro pièce, j'en ai pour jusqu'à la fin de mes jours, et ça ne prend pas d'odeur, contrairement aux sous-vêtement techniques en polyester, qui empestent dès le soir. Seuls inconvénients : la couleur bleu ciel n'est pas discrète, et la marque du ranch s'étale sur la poitrine. En seconde couche, une pôlaire fine, ici une simulation de chemise réglementaire F1, mais en tissu plus chaud. Grâce à la première couche, elle ne se salit qu'au col.
En 3e couche, le petit blouson de nylon Mossant, en service depuis l'été 1968, remanié au retour de Norvège, déjà décrit à
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/mission_parricide/Norge_69.html#4.6.2.
capuchon remanié
Blouson Mossant, bas remanié
Son capuchon englobe et complète utilement la casquette (elle aussi fort ancienne : aux puces de Saint-Ouen vers 1966). Avantage : de vrais poches de poitrine, qui contiennent tous les papiers. Inconvénient : ces poches vont trop bas, et en 2011 mes cuisses étaient couvertes de bleus, par le poids des dits papiers, porte-feuille, porte-monnaie, papiers du véhicule quand je conduisais vers le Vercors. Il pèse 210 g, et là je le portais poches vides.
Sur ce blouson léger, une coquille souple, ou
softshell en franglais commercial, au tissu fortement texturé, 10 € en solde à la filiale de
Des Caquelons, à qui j'ai confectionné un capuchon semi-imper respirant, et que j'ai siliconée en deux couches. Le capuchon est plutôt trop généreux, peut gêner la vision. Ainsi aménagée, la coquille souple pèse 740 g environ. Une seule poche de stockage en poitrine, mais des ouvertures sous les aisselles permettent une régulation thermique sans entraver la marche du groupe, si groupe il y a.
Elle aurait pu être la coquille extérieure, est assez robuste pour résister à des gadins, mais il faisait trop froid le matin du départ, j'ai donc gardé la veste de labeur (
combat jacket) avec laquelle j'avais conduit. Ces trois capuchons minces, tous dûs à mes petites mains, coopèrent bien, et font d'un ensemble bon marché une très bonne protection thermique de tête.
A suivre : chaussures, bas de corps, GPS, peluches, etc.
Les chaussures sont des Garmont Touring, tout cuir sauf l'arrière du haut de tige. Aucun reproche à leur faire ; la neige n'est entrée que par le haut, lors des enfoncements profonds à pieds.
Une innovation : des semelles orthopédiques faites-Lavau, pour le salut de mes voûtes plantaires.
Les socquettes sont des socquettes de ville sans rien de spécial. Les chaussettes sont à 30 % polyamide, 70 % laine, en surplus de la Bundeswehr. Rien à leur reprocher sinon la difficulté à les tenir au dessus du mollet : si elles descendent, elles serrent le mollet.
Le collant est un Craft, fabriqué en Lithuanie, tricoté en côtes, en polyester texturé, à fibres à canaux. Sinon l'absence de braguette, rien à lui reprocher.
Le pantalon est un modèle du rayon chasse, pour lequel
Des Caquelons est incapable d'avoir une politique constante : il n'est plus au catalogue. Il est à lui-même son propre cuissard, en ce sens que le tissu polyester vert olive, fin, est doublé extérieurement d'un tissu imper fin, gris sombre sur les jambes, le bas des cuisses, et le fond. Dépourvu de poches de cuisses, c'est un pantalon long indécelable en ville, une fois mis à longueur. Avec lui, s'agenouiller dans la neige n'est plus un problème. Comparé à un pantalon doublé intérieurement de polaire, sa thermicité est modeste, mais hors d'atteinte, incassable tant qu'il n'est pas déchiré. Je ne l'ai pas muni de guêtres intégrées, et les limites n'en seront atteintes que lors des marches dans la profonde (40 à 70 cm).
Le surpantalon est un TeX, soldé par Carrouf en mars 1998. Il a été choisi là pour sa légèreté : 280 g. Thermicité modeste mais non nulle grâce à la doublure en filet. Très petit zip en bas de jambes, donc obligation d'être déjà bien à l'abri au bivouac pour l'enfiler après s'être déchaussé. Pas de braguette. Certes en surplus, on trouve des pantalons en Gore-Tex de l'armée française, à zips latéraux intégraux, qu'on peut enfiler ou retirer en restant sur ses skis, mais ça pèse un kilogramme. Enfilé le soir au bivouac, il est resté en place toute la journée de vendredi.
Au fil
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1105.msg3960.html#msg3960 on trouve la discussion sur les pèlerines à bosse disponibles à la maison, dont trois vendues par D4, et une par Ferrino. Pour raison de poids, j'ai pris la verte et non la rouge. La rouge eût été un peu moins large, un peu plus longue. La Ferrino n'a pas le zip à double sens, or il servait à chaque pipi nocturne au bivouac ; c'est elle qui aurait donné, et de loin la moindre prise au vent dans le blizzard.
Malgré le prix monstrueux du fond de carte IGN France, le GPS s'est montré aussi utile qu'une pierre, au long du voyage. Le secret ? La carte microSD est vulnérable quand vous changez les piles ou accus, vous l'effleurez, et hop ! poussée par son ressort, elle ressort de ses contacts. Et voilà ! Votre GPS est aussi précis et utile qu'une pierre.
Voir à
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,2344.0.html la mise à niveau du sac-abri Lifesystems.