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Auteur Sujet: La discipline scientifique, salutaire prise de distance, défense contre la toxic  (Lu 1916 fois)

JacquesL

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La discipline scientifique, une salutaire prise de distance, défense contre la toxicité des malveillants.

Le chercheur voire l'inventeur prend parfois à certains moments de sa vie un risque énorme : ne plus écouter que soi-même. Tous ne gagnent... On retient deux exemples de victoires :
Albert Einstein a travaillé dix ans sur un problème qu'il était seul à pouvoir se poser, et il n'aurait pas abouti à mettre en forme définitive son idée de Relativité Générale sans les apports décisifs de son ami Marcel Grossmann qui lui a appris la géométrie tensorielle.
Paul Adrien Maurice Dirac a mis environ un an à remettre dans le cadre relativiste, et surtout linéaire au premier ordre, l'équation d'onde de l'électron ébauchée par Louis de Broglie et Erwin Schrödinger.

Mais combien ont échoué ? Ou sont devenus fous ? Chacun connaît des exemples d'inventeurs fous qui se sont entêtés sur un mouvement perpétuel. Ou Corentin Louis Kervran entêté dans ses "transmutations biologiques".
George Lochak est pétri d'admiration filiale pour le dernier aspect de Louis de Broglie, entré en insurrection contre le Kopenhagengeist vers 1960 : "Il ne se laissait plus guider, dans l'élaboration de ses nouvelles théories, que par l'expérience et par son intuition, sans se laisser influencer par les autres, comme au temps où il inventait la mécanique ondulatoire. Seul Einstein restait pour lui un repère.". Mais pratiquement toutes les nouvelles tentatives de Louis de Broglie demeurèrent dans l'échec, du fait de ses présupposés corpuscularistes intenables.

De toutes les causes d'échec dans ces épisodes d'isolement intellectuel, il faut trier par la question : "Quoi de soi-même écoute-t-on au juste ?"
Si c'est l'orgueil, alors l'échec et la folie sont presque toujours au bout du chemin, du moins en matière scientifique. En pouvoir militaire, je ne me risquerais pas à pronostiquer.
On en revient à la recette principale de la résipiscence : l'accès fluide aux phases de désillusion, même si elle peuvent revêtir temporairement l'aspect dépressif. Savoir apprivoiser les désillusions, et s'en faire un allié créatif.
Passer ensuite de la phase créative à la phase de rigueur, où l'on revérifie tout. Le minoritaire doit vérifier toutes ses preuves, trente fois plus que le majoritaire, qui en est dispensé par la puissance de sa meute.

Si en plus on a bénéficié d'une formation professionnelle à l'heuristique, qu'on est rompu au concassage pour dépister et traiter les postulats inconscients que l'on charriait précédemment, la critique et la reconstruction en seront facilitées d'autant.

Une autre source de danger, est que la pensée est d'abord une sécrétion collective. Que faire en cas d'isolement scientifique ? Déjà savoir qu'on n'est ni le premier ni le seul à avoir souffert d'isolement intellectuel. La solitude intellectuelle de Johannes Kepler a été bien démontrée par Arthur Koestler, par exemple.
On sait les vitesses relatives de diverses causes de décès ou d'endommagement grave :
Trois secondes d'inattention,
Trois minutes sans oxygénation du cerveau,
Trois heures sans régulation thermique,
Trois jours sans hydratation,
Trois semaines sans nourriture,
Trois mois sans contacts humains...

On a vu la démoralisation minutieuse d'Erwin Schrödinger par l'acharnement de Niels Bohr et de Werner Heisenberg, et par la perte de la proximité d'Hermann Weyl resté à Zürich. On consultera comme échantillon significatif sa conférence Nobel  (1933), où dans les deux dernières pages, Schrödinger biffe et dénie tout ce qu'il avait précédemment réussi, quasiment seul contre la meute dominante, exposé dans les neuf premières pages. Reddition complète à la meute des vainqueurs.

Pour des raisons biographiques, je suis particulièrement sensibilisé au rôle salvateur tenu par la discipline scientifique, quand on se trouve dans un environnement particulièrement toxique et meurtrier. Les seuls autres exemples que j'ai trouvés sont ceux de survivants des camps de la mort, par exemple Bruno Bettelheim, se mettant à rédiger mentalement les conférences et communications qu'il donnera quand il en sortira vivant. Ou Antonio Gramsci : "Il faut empêcher ce cerveau de fonctionner pendant trente ans !"(ou vingt ans ?)  requit le procureur fasciste. Gramsci ne vécut pas si longtemps, et mourut en prison. Ou Andriéï Sakharov et son épouse Elena Bonner, surveillés jour et nuit par une centaine d'agents du KGB, qui volaient les feuilles de Sakharov à mesure qu'il les écrivait.
J'aurais voulu trouver des exemples où le milieu toxique est le milieu familial (ou conjugal), et ils se dérobent. Ou peut-être demeurent-ils cachés et inaccessibles ? On a bien le cas d'Emma Jeanne Desfosses, qui battait et terrorisait son mari Paul Langevin, mais la corrélation avec ses travaux scientifiques est difficile.

Prenons l'exemple d'André Marie Ampère, veuf tendre, qui commit l'erreur fatale de se remarier en 1807, et en fut immédiatement très malheureux jusqu'au bout, maltraité comme un chien par le couple de mégères (le couple mère-fille, soit sa seconde épouse et la mère d'icelle) qui organisèrent contre lui une guerre impitoyable, qui dura jusqu'à la séparation en 1809. L'expérience d'Ørsted eut lieu en 1820, et Ampère en eut connaissance en 1820. On sait avec quelle énergie, en quelques semaines il monta des expériences décisives, et put communiquer ses résultats à l'Académie des Sciences.

Et, et ? Et ma démonstration est ratée, car une douzaine d'année séparent ces deux périodes chez Ampère. Il avait travaillé d'abord des mathématiques, mais ses démonstrations maîtresses sont aujourd'hui oubliées, car il n'était pas le premier, antériorisé de peu. Il travailla ensuite la chimie, souvent en collaboration avec Gay-Lussac, il découvrit la même constante qu'Avogadro, mais après Avogadro lui-même...

J'aurais aimé trouver un autre exemple où un savant commence une découverte majeure au moment même où dans sa maison ou son ménage, il fait l'objet d'une guerre d'extermination acharnée, comme ce fut mon cas durant l'été 1997 à Savasse. Détaillons quand même cet exemple. Ce fut dans la seconde quinzaine de juillet 1997, les voisins Yves Camboulives (dans d'autres pages, je lui avais donné le pseudonyme de "Plantefayard") et son fils Léo vinrent nous rendre visite. Ma fille cadette que Léo connaissait au collège, était au Brusc chez sa grand-mère. Bertrand ? Je ne sais plus, probablement aussi, après ses cafouillages pour échouer à faire une campagne de récolte fruitière. Si mes souvenirs ne sont pas trop faux, ma fille aînée et son bébé étaient déjà partis visiter des amis à Saint-Quentin, ou du moins ça n'allait plus tarder. En tout cas demeuraient mon épouse Geneviève et moi-même. Durant la première quinzaine de juillet, Geneviève et Cécile avaient profité du charme exceptionnel de mon petit-fils Hugo pour faire la tournée des voisins, et leur expliquer "Ne fréquentez mon mari/mon père en aucun cas ! C'est un ours qui aime la solitude ! Pis en plus c'est une dangereuse brute ! Pis on va le foutre à la porte de chez lui car c'est un dangereux pédophile et violeur de fillettes, alors vzavez intérêt à rester dans le camp des vainqueurs !". Dans quel but se cachaient-elles si peu de préparer ouvertement mon assassinat, alors que Geneviève est d'ordinaire si secrète et dissimulatrice ? C'était une ruse en six bandes : si j'osais dire à quiconque ce que je voyais et comprenais, il serait facile de m'accuser de délire paranoïaque, et me faire interner loin de la lumière, elles pourraient ainsi se partager tout le butin et le territoire, sans aucun risque de devoir s'expliquer devant une cour d'assises.
Yves et Léo me trouvèrent donc dans le bureau sans vue, au ras du parking, en train de travailler sur les incohérences d'un article de Scientific American - Pour la Science, sur le Zeno Effect, et tous les effets oratoires et kakarakamouchem qui vont avec. J'en avais fini début juillet avec la correction des épreuves de mon article de 41 pages dans "Le nombre, une hydre à n visages ; entre nombres complexes et vecteurs", ouvrage qui parut en décembre 1997. Un nouvel article se préparait, où je redécouvrais indépendamment ce que John Cramer avait appelé en 1986 la Transactional Interpretation of Quantum Mechanics (TIQM), et que j'appelais la rétrosymétrie.
Eberlué, Yves Camboulives me soutint que j'étais passionné de physique, et qu'on voyait bien que ça me passionnait. Rien ne put l'en faire démordre. J'étais piégé : j'avais beau lui dire qu'il faut réaliser les tâches qu'on est seul à pouvoir réaliser, cela ne le convainquait pas : il projetait sur moi son horreur des maths (et des sciences ?). D'autre part je ne pouvais pas lui expliquer en termes complets, et à portée de voix de Geneviève, que cette discipline scientifique était pratiquée pour me préserver mon identité et ma santé mentale, quand j'étais encerclé par un couple de tueuses conjurées, bien décidées à commencer par me rendre fou. C'était un antidote à leur toxicité calculée.
Plus tard, j'ai trouvé la solution à la manière de Jonathan Swift : exposer le point de vue de l'ennemi, ses calculs... Ce fut un beau scandale ! J'étais coupable d'infraction à la propagande misandre victimaire, propagande hégémonique en notre pays surenveloppé.

L'autrui de substitution avec qui dialoguer quand on est ainsi mis au secret comme Antonio Gramsci, ou encerclé par les tueurs, ou tueuses, comme moi dans ce luxueux huis-clos de Savasse, c'est l'écrit. Vous pouvez vous relire ultérieurement, découvrir vos erreurs ou faiblesses de raisonnement. Seuls ou presque, l'écrit et la lecture permettent de dépasser les trois mois d'isolation fatals.

Très sûres d'elles, Geneviève et Cécile n'en étaient pas à leur coup d'essai dans leur effort forcené pour rendre l'autre fou. Elles s'étaient interrompues quand Cécile perdit pied dans chacune de ses tentatives de faire une première année post-bac, et fut géographiquement indisponible à Geneviève : à Amiens en 1991, à Villeneuve d'Ascq en 1992, à Lens en 1992-1993. De juillet 1993 à juillet 1996, Geneviève procéda à un tactique renversement d'alliance, avec son mari (la seule personne solide, fidèle et fiable) contre les abus, dérives et larcins des deux aînés : leur corruption qu'elle avait organisée lui retombait sur le nez. Naïvement, j'avais cru que sa paranoïa était en rémission, j'ai dû déchanter... Dans leur délire à deux, elles ne soupçonnaient pas à quel point j'étais un vieux singe à qui on n'apprend plus la grimace. Des milieux toxiques, des opinions générales toxiques et des harcèlements, j'en avais connus bien d'autres durant mon enfance et mon adolescence. D'ordinaire, les souffre-douleurs ne parlent pas, ne témoignent pas de ce qu'ils ont subi : habilement, on les suicide avant, un crime parfait. Mais le hasard fit que je suis un suicidé qui a survécu. En quel état physique, mais survécu. Bref, je savais fort bien où elles voulaient en venir.

J'ai déjà décrit dans  "La science comme identité ? Ou l’esprit scientifique ?" comment je me tournais vers les techniques et la science vulgarisée comme antidotes à du mensonge familial permanent, du n'importe-quoi, de l'invasion maternelle sonore, de la jalousie paternelle infantile... L'opinion des autres en famille était toxique. Durant toutes les classes primaires subies à Grenoble, l'opinion des autres, en meute violente, était toxique et d'une violente hostilité. Il me restait la lecture, Grey Owl, et Science et Vie.

De nos jours, je demeure visé par des malveillants, attentifs à entretenir (sur Usenet et tous lieux sans lois) l'atmosphère la plus lourde d'insultes et de calomnies. En effet, vu ma biographie, j'écris principalement contre des impostures, contre des crimes parfaits, contre des fraudes : contre ce dont j'ai vraiment souffert. J'ai donc pour ennemis acharnés les fraudeurs, les imposteurs et les tortionnaires. Je reçois nombre de menaces de mort.  Un exemple de ces malveillants : http://impostures.deontologic.org/index.php/board,9.0.html. Jean-Pierre Messager a exigé mon décès pour l'hiver 2014-2015 ; je suis toujours vivant après le 20 mars, il n'en décolère pas. Un autre imposteur compulsif, décédé depuis : http://impostures.deontologic.org/index.php/board,23.0.html. Outre ses nombreuses menaces de mort, étendues à ma compagne, Jean-Claude Pinoteau s'était beaucoup vanté d'être en lien étroit avec ma très charmante ex-épouse, et avec le plus vantard de ses harceleurs compulsifs et calomniateurs à gages, j'ai nommé Jean-Paul Douhait (aux très nombreux pseudonymes). Dans sa manie de comploter, Geneviève sélectionnait ses calomniateurs et harceleurs à gages sur leur bêtise et leur malveillance compulsive, mais ne prévoyait pas bien où leur phénoménale bêtise les conduirait.

Là encore, le secret de la survie est de ne leur consacrer que juste assez d'attention pour les empêcher d'occuper le terrain impunément, et de se re-consacrer le plus vite possible aux tâches scientifiques. La discipline scientifique permet une salutaire prise de distance envers l'opinion malveillante des autres, une défense efficace contre la toxicité des malveillants. Il est probable que de nombreuses autres disciplines de travail ont la même vertu.
« Modifié: 26 mars 2015, 01:51:33 am par JacquesL »