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Auteur Sujet: La transformation militaire russe. Michel Goya, 2 mai 2014.  (Lu 842 fois)

JacquesL

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La transformation militaire russe.
Michel Goya, 2 mai 2014.
http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2014/05/la-transformation-militaire-russe.html

Citer

En décembre 1994 à Grozny, quelques milliers de fantassins tchéchènes infligeaient une cuisante défaite à une armée dont les Etats-Unis et l’OTAN se demandaient quelques années plus tôt comment ils pourraient l’empêcher d’atteindre le Rhin en quelques jours. La Russie témoignait ainsi de la vitesse avec laquelle une armée négligée pouvait perdre ses capacités. Vingt ans plus tard, cette même armée connaît une remontée en puissance spectaculaire qui ne peut manquer d’avoir une influence indirecte mais forte sur notre propre politique de défense nationale.

Dès son arrivée au pouvoir en 1999, Vladimir Poutine avait clairement indiqué sa volonté de réorganiser en profondeur les forces armées russes et de reconstituer un outil de puissance qu’il n’hésite d’ailleurs pas à engager dès 1999 en Tchétchénie, puis en Géorgie en 2008. Durant la campagne électorale de 2012, il annonçait une accélération de cette transformation et son intention d’en faire un instrument de relance économique : « Les vastes ressources investies dans la modernisation de notre complexe militaro-industriel et dans le rééquipement de l’armée doivent servir de carburant au moteur de notre modernisation économique, afin de créer de la croissance et une situation dans laquelle les dépenses gouvernementales financent de nouveaux emplois, soutiennent la demande du marché et facilitent la recherche scientifique ».

L’armée russe de 2008 engagée en Géorgie n’était déjà plus celle de la deuxième guerre de Tchétchénie et encore moins celle de la première. Elle souffrait pourtant encore de nombreuses déficiences. En février 2014, l’occupation de la Crimée et le regroupement de forces à la frontière ukrainienne montraient déjà des capacités nouvelles. Si les projets en cours sont menés à bien et si la volonté actuellement manifestée ne faiblit pas, les forces russes des années 2020 auront encore atteint une autre dimension.

L'implosion d'une armée

L’histoire de la Russie est pleine d’effondrements militaires soudains suivis de rebonds tout aussi spectaculaires. L’armée russe de la Première Guerre mondiale, mal soutenue par sa société, s’effondre à partir de 1916 avant de renaître presque tout de suite après sous la forme d’armées blanches et surtout de l’armée rouge organisée par Trotski. L’industrialisation soviétique des années 1920 et 1930, telle qu’elle est définie par le IIIe Congrès des Soviets est très clairement militaro-centrée, l’effort de défense doublant en l’espace de dix ans pour atteindre 26 % d’un PIB lui-même en forte hausse. Cette période, qui sert de modèle assumé au projet russe actuel, voit alors le développement des moyens puissants et des concepts très originaux dont l’élan est brisé par les purges de la fin des années 1930 mais qui servent de base à la nouvelle armée rouge qui finit par conquérir l’Europe de l’Est et s’emparer de Berlin.

L’effondrement militaire du début des années 1990 est le résultat de la conjonction de celui de l’économie qui suit sa libéralisation et du désintérêt de la nouvelle classe politique et économique pour les instruments régaliens. Le complexe militaro-industriel est laissé à lui-même ne survivant plus vraiment que par des exportations, par ailleurs déclinantes, tandis que la plupart des unités de combat ne s’entraînent plus et se transforment en dépôts, plus ou moins actifs et entretenus. L’engagement désastreux à Grozny en 1994-95 est alors le révélateur de l’état réel des forces et de la vitesse avec laquelle des compétences tactiques et des capacités peuvent se perdre lorsqu’un outil de défense est négligé.

La remontée en puissance qui suit l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 1999 est progressive, se manifestant au fur et à mesure de la restauration de l’autorité de l’Etat et de l’augmentation de ses ressources budgétaires. Le conflit avec la Géorgie en 2008, malgré une issue favorable, a accéléré la prise de conscience, tant au sein des états-majors que des élites politiques des problèmes structurels de l’armée et permis d’accélérer encore le processus de rénovation sous la direction du ministre Anatoli Serdioukov.

On estime alors qu’en dehors des forces nucléaires et des troupes aéroportées, les unités véritablement opérationnelles ne dépassent pas 17 % des unités de l’armée de terre, 7 % de l’armée de l’air et 70 % de la Marine, soit 100 000 hommes sur un total de 1,8 million et alors que l’administration centrale compte 52 000 personnels. La base industrielle et technologique de défense (BITD), isolée du reste de l’économie, perd massivement ses ingénieurs (leur âge moyen est désormais de 58 ans) et ses compétences. Les innovations des bureaux d’études deviennent rares (chasseur Sukhoï T-50 et missiles intercontinental Boulava). La moitié des Mig-29 vendus à l’Algérie en 2006 ont été renvoyés pour malfaçon et la livraison à l’Inde du porte-avions inachevé Amiral Gorshkov a pris cinq ans de plus que prévu. L’armée de l’air n’a reçu que trois appareils de 1991 à 2008. La part des équipements de toutes les forces armées pouvant être considérées comme modernes est estimée à 6 % en 2007 tandis que celle des équipements inutilisables, sinon comme réservoirs de pièces détachées, représente 55 %.

La réforme Serdioukov

La transformation des forces russes est proportionnelle aux ressources qui y sont consacrées et qui sont en augmentation croissante. En monnaie constante, le budget de la défense russe est passé de 51,9 milliards d’euros en 1992 (après avoir déjà très fortement diminué) à 28,9 milliards en 2002, pour remonter à 64 milliards en 2013. L’effort de défense représente désormais environ 3,4 % du PIB, chiffre jugé encore insuffisant pour assurer le succès des réformes en cours. Le budget devrait encore augmenter de 60 % de 2014 à 2016 et le plan d’équipement 2011-2020 a été revu plusieurs fois à la hausse pour atteindre un total de 556 milliards d'euros.

S’appuyant sur les travaux du Conseil de politique étrangère et de de sécurité (SVOP) de 2004 ou du groupe de travail du colonel Shlykov, la réforme lancée par Anatoli Serdioukov en 2008 vise à transformer complètement la physionomie de l’armée russe. Ainsi, les deux volets prioritaires de cette réforme consistent d’abord au remplacement de l’armée de mobilisation de masse par une force beaucoup plus réactive composée d’unités moins nombreuses et plus professionnelles puis à la modernisation des équipements Il s'agit là pour l’instant davantage d'une imitation et d’un rattrapage des forces occidentales les plus modernes que d’un modèle original comme ce fut le cas durant l’ère soviétique.

Le nombre de formations et états-majors est diminué drastiquement, de près de 90 % dans l’armée de terre, de moitié dans l’armée de l’air et la marine mais aussi d’un tiers dans les forces de missiles stratégiques et d’un sixième dans les forces aéroportées et les forces spatiales. Les six districts militaires sont remplacés par quatre commandements interarmées (Centre, Ouest, Sud, Est) qui contrôlent toutes les forces, y compris les garde-frontières ou les forces du ministère de l'intérieur. Dans l’armée de l’air, les régiments aériens disparaissent au profit d'escadrons regroupés dans 52 bases. Dans l’armée de terre, l’échelon division est supprimé, hors troupes aéroportées (qui sont en réalité de fortes brigades). L’armée de terre est organisée en 2009 en 4 brigades de chars (3 bataillons de chars et 1 bataillon d’infanterie) et 35 brigades d’infanterie motorisées (3 bataillons d’infanterie et 1 bataillon de chars). Chaque brigade de manœuvre dispose aussi de nombreux bataillons d’appui et de soutien (artillerie, lance-roquettes multiples, artillerie antiaérienne, missiles antiaériens, génie, transmissions, maintenance, logistique). Une brigade de forteresse complète ce dispositif. Les autres unités d’appui et de soutien sont regroupées dans 45 brigades. Une soixantaine de bases de stockage sont conservées pour servir de réserves de matériels.

Les dissolutions d’unités et la réduction des trois-quarts de l’administration centrale ont permis de réduire, non sans tensions, le nombre d’officiers de l’ensemble des armées, de 355 000 à 220 000. Les effectifs théoriques totaux sont passés dans l’active de 1,35 million à 1 million (la réalité est plus proche de 750 000) et ceux de la réserve de 4 millions à 700 000. Le processus de professionnalisation des troupes a, en revanche, rencontré des difficultés. Dans ce pays qui n’a jamais connu d’armée de métier, le nombre et la qualité de volontaires sont encore très insuffisants pour fournir les 400 000 postes prévus. La conscription, quoique réduite à un an de service en 2008 est donc maintenu et la formation d’un véritable corps de sous-officiers s’en trouve également retardée.

La suppression des postes d’officiers, l’importation de matériels étrangers, la civilianisation du ministère de la Défense ont suscité de fortes réticences internes. Sur fond d’affaire de corruption, Anatoli Serdioukov a été remplacé en décembre 2012 par le général Choïgou. Celui-ci est revenu sur les externalisations, certaines suppressions de postes d’officiers et l’échelon division a été partiellement rétabli (4e blindée et 2e infanterie) mais les réformes de fond n’ont pas été remises en question. Le général Choïgou, l’un des successeurs possibles de Vladimir Poutine, est bien plus populaire dans l’armée que son prédécesseur et bien placé pour mener à bien la réorganisation.

La modernisation

L’objectif du plan de 2011 est de faire passer la proportion de matériels modernes à 30 % en 2015  puis à 70 % en 2020. Les programmes de livraisons à l’armée russe sont désormais importants et à peu près respectés. Celui de 2014 prévoit la mise en service de 40 missiles intercontinentaux, 220 avions et hélicoptères, 8 navires de combat et sous-marins, 14 systèmes de missiles anti-aériens, 50 stations radars et plus de 200 véhicules blindés de combat.

Dans l'armée de terre, la modernisation consiste surtout pour l’instant au retrait du service des matériels les plus vétustes et leur remplacement par les moins anciens comme les chars T-90/90A (livrés depuis 1994, produits à 170 exemplaires par an), les véhicules de combat d’infanterie BMP-3 (depuis 1990, plus de 500 en service), les pièces d’artillerie 2S25, les lance-roquettes multiples 9A52/53 Tornado ou les BMD-4 pour les troupes aéroportées. La nouvelle génération, comme le véhicule Armata, destinée à remplacer les chars T et les BMP, tarde en revanche à se concrétiser. A terme, le plan de modernisation prévoit une armée de terre dotée de 2 300 chars et VCI, 2 000 pièces d’artillerie, 1 000 hélicoptères et 76 systèmes antiaériens C-400 et Vityaz. L’armée de terre russe conservera par ailleurs sa structure ternaire classique combinant force blindée-mécanisée, puissante artillerie et infanterie légère.

L’armée de l’air russe ne renonce à aucune de ses composantes mais l’industrie peine à développer un successeur aux bombardiers Tu-95 et Tu-160 (projet PAK-DA), qui devraient donc être plutôt modernisés. Avec l’aide de l’Inde, qui s’affiche comme le premier partenaire militaro-industriel de la Russie, elle développe un successeur aux avions de transport An-12 et An-26 (projet MTA dont le premier vol est prévu en 2016). Elle mise surtout sur le Sukhoï T-50 PAK-FA, avion de chasse multirôle lourd de 5e génération, pour assurer la colonne vertébrale de ses unités de combat après sa déclinaison en famille. Les premières unités devraient être équipées en 2016.

La réorganisation de la marine vise d’abord à simplifier sa structure en réduisant le nombre d’unités de 240 à 123 mais sans renoncer à l’idée de redevenir une force de présence océanique. D’ici 2020, le Kremlin projette d'y investir l'équivalent d'environ 92 milliards d'euros. Le programme, très ambitieux, prévoit l’acquisition de huit sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la classe Boreï, de huit sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire et de huit à propulsion diesel. Plus encore que pour les autres armées, la modernisation des forces navales est lente à se concrétiser. Les programmes les plus récents comme les corvettes de la classe Ivan Gren ou frégates des classes Neustrashimy et Admiral Gorchkov, connaissent tous de nombreux retards du fait de sérieux problèmes techniques. De fait, la modernisation de la marine passe donc pour l’instant d’abord par le rétrofit des classes les plus récentes de l’époque soviétique mais aussi, phénomène nouveau et très critiqué, par le recours à l’importation, comme celle des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de la classe Mistral commandés à la France.

Les instruments les plus modernes concernent en premier lieu l’arsenal nucléaire qui, malgré les difficultés, a toujours été modernisé régulièrement (avec récemment la mise en service des missiles terrestres Topol-M et RS24, missile naval Boulava). Cet effort représente cependant un coût très élevé, entre 15 % à 20 % du budget de défense selon les années, contre 10 % chez les autres grandes puissances nucléaires. Cette proportion pourrait cependant diminuer en fonction des probables nouveaux accords de réduction mutuelle avec les Etats-Unis, ce qui dégagera des ressources pour la modernisation conventionnelle. Liée à la protection de cet arsenal mais aussi à celle de l’ensemble des forces, la Russie conserve un rôle majeur en matière de défense antiaérienne et antimissiles balistiques multicouches de théâtre (système S-350E Vityaz, S-400 et S-500, radars Voronej). Elle est également en pointe en matière de cyberdéfense, instrument qu’elle utilise désormais offensivement, parfois indépendamment des opérations militaires mais toujours en complément de celles-ci. La Russie a également lancé un grand programme de 7 milliards d’euros de « communications numérisées » visant à mettre ses forces au standard des meilleures armées occidentales en matière de technologie de commandement et de maîtrise de l’information.

 Le plan de relance militaire russe, très ambitieux, est encore loin d’être achevé. De nombreux obstacles persistent ou risquent de survenir comme la corruption, les résistances internes, la réactivité insuffisante de l’industrie russe ou, plus encore, les difficultés de financement. La transformation est au milieu du gué et de ce fait contribue même à sa vulnérabilité en accroissant provisoirement la situation endémique de Bardak (désordre). Pour l’instant, la volonté politique de mener ce plan est réelle et d’autant plus forte que l’on espère que cette relance va elle-même soutenir les recettes fiscales puis rendre l’économie moins dépendante du cours des hydrocarbures. En 2011, le ministre des finances, Alexey Kudrin, hostile à une telle augmentation du budget de défense, a été remplacé par Anton Siluanov qui a fait du réarmement militaire la priorité de son ministère

Conclusions

La Russie semble bel et bien en passe  de redevenir une grande puissance militaire à la politique autonome et cela ne peut manquer d’avoir un impact fort y compris sur notre propre politique de défense.

Les forces armées russes sont déjà visiblement plus efficaces qu’il y a quelques années. Elles seraient pour l’instant incapables d’affronter des forces occidentales modernes mais sont en revanche capables d’intervenir avec de plus en plus d’efficacité dans la proche périphérie. Cette dernière est le théâtre de plusieurs conflits potentiels dans le Caucase, en Asie centrale particulièrement avec le retrait des troupes de l’OTAN d’Afghanistan, voire face au Japon sur la question des Kouriles, dans l’Arctique, et bien sûr en Europe de l’Est.

La crise ukrainienne témoigne  de la manière dont des forces conventionnelles peuvent être utilisées comme instrument de puissance dans le cadre d’une stratégie englobant même la force nucléaire en arrière-plan. De son côté, l’Ukraine a renoncé non seulement à l’arme nucléaire mais aussi à la capacité de dissuasion conventionnelle. Face à l’opération russe en Crimée, opération rapide et limitée s’appuyant sur le « fait accompli »,  la dissuasion nucléaire n’aurait pas sans doute pas suffi mais celle d’une puissante force conventionnelle ukrainienne, en particulier terrestre, aurait vraisemblablement contrarié les intentions russes.

Le dispositif mis en place à l’occasion de cette crise le long de la frontière ukrainienne témoigne des possibilités de manœuvre des forces russes. L’ensemble de la force légère d’assaut (deux divisions aéroportées, deux divisions et quatre brigades d’assaut par air, brigades de forces spéciales, une brigade d’infanterie de marine) est déployée sur l’ensemble de la zone. Elle peut intervenir en appui des forces blindées, agir au profit des milices locales pro-russes ou lancer des opérations d’assaut par air ou amphibies le long de la côte de la mer Noire. Les forces blindées-mécanisées sont puissantes (six brigades et onze bataillons) mais disparates, car prélevées sur différentes unités en fonction des disponibilités. Le centre de gravité de cette force (quatre brigades de la 4e division blindée et de la 2e d’infanterie mécanisée) est placé dans la région de Belgorod pour faire face simultanément à Kiev, à l’est et au Donbass, au sud.

On retrouve également, après vingt ans de monopole occidental, une source alternative (à laquelle il faut ajouter la Chine) en matière d’équipements sophistiqués. La supériorité technique des armées de l’OTAN et alliés va inévitablement être plus contestée. Le missile antiaérien S300 est déjà devenu un instrument diplomatique, sa fourniture pouvant avoir un fort impact opératif et même stratégique par sa capacité à dénier l’accès à l’espace aérien. Significativement, les trois-quarts des exportations russes concernent les systèmes d’armes antiaériens et l’aviation de chasse. Sans même parler des conditions politiques différentes, les grandes campagnes aériennes risquent ainsi de devenir techniquement beaucoup plus difficiles que dans les vingt dernières années.

Les opérations au sol peuvent retrouver un nouvel intérêt dans ce cadre mais en prenant en compte que nos adversaires peuvent aussi disposer de technologies nouvelles, antichars notamment. Dans les années 1990, la dissémination des armes légères russes a largement profité au développement des organisations armées à l’inverse d’Etats dont beaucoup ont, au contraire, vu leur arsenal lourd issu de l’ex-URSS se délabrer. Le risque est maintenant de voir ces organisations disposer de matériels antichars ou de MANPADS modernes et, pour l’armée de terre française, de rencontrer des difficultés analogues à celles de l’armée israélienne en 2006 face à Hezbollah.


Il ne faut pas exclure également que la relance militaire russe ait un impact économique très positif (à l’instar du réarmement de l’Allemagne nazie, du troisième New deal de Roosevelt ou de la politique de Reagan). Les exportations militaires russes sont en pleine expansion, passant de de 2,5 milliards d’euros en 2001 à 9,4 milliards en 2013. Cela témoigne de la vitalité nouvelle de la BITD russe et d’une concurrence accrue pour nos propres exportations, ce qui, là encore, ne peut manquer d’avoir un impact indirect sur les équipements de nos forces.

Principales sources



- Christian Malis, Guerre et stratégie au XXIe siècle, Fayard, 2014.
- Yanick Harrel, La cyberstratégie russe, Nuvis, 2013.
- Vladimir Poutine : « Pourquoi je pense qu'il faut renforcer l'armée russe », Atlantico, le 21 février 2012 - Mis à jour le 23 février 2012.
- Comptes rendus de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, 22 mai 2013. Politiques de sécurité et de défense russes - Audition de Mme Isabelle Facon, maître de recherches à la Fondation pour la Recherche stratégique.
- Assemblée nationale, Commission des affaires étrangères, Rapport d’information n°1793 sur la politique française et européenne vis-à-vis de la Russie, présenté le 12 février 2014 par les députés Chantal Guittet et Thierry Mariani.
- Roger n. mcdermott, The Brain of the Russian Army:  Futuristic Visions Tethered by the Past, Foreign Military Studies Office (FMSO), Fort Leavenworth, 2012,
- Philippe Migault, « L’armée russe conserve une guerre de retard », La Revue internationale et stratégique N°92, hiver 2013.
- Benoist Bihan, « La lente renaissance de la puissance aérienne russe », DSI n°81, mai 2012.
- Benoist Bihan, « Du rouleau compresseur au fer de lance », DSI n°83, juillet-août 2012.
- Stéphane Mantoux, Bérets bleus. Un rapide aperçu des forces aéroportées russes, 14 mai 2013, http://alliancegeostrategique.org/
- Maxime Pour, Bilan en cours de la réforme de l'armée russe, 27 octobre 2013,  http://etudesgeostrategiques.com/
Publié par Michel Goya à 5/02/2014

Si son appareil militaire n'est pas encore achevé, et le sera vers 2016 voire 2017, je comprends mieux le calme olympien conservé par Vladimir Vladimirovitch : éviter un engagement prématuré.