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Auteur Sujet: L’espace aérien syrien désormais sous la protection des russes.  (Lu 3263 fois)

JacquesL

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La protection de l’espace aérien syrien est désormais sous la protection de l’arme aérienne russe.
https://strategika51.wordpress.com/tag/incident-russie-israel/

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oct2
Syrie: Duel Aérien entre des Sukhoi SU-30 SM russes et des F-15 israéliens
Publié le 2 octobre 2015 par Strategika51

EXCLUSIF-Strategika 51: Six chasseurs multirôles russes de type Sukhoi SU-30 SM ont mis en fuite des chasseurs israéliens de type McDonnell Douglas F-15 au large des côtes syriennes.

Les appareils israéliens survolent depuis des mois l’espace aérien syrien et plus particulièrement la base aéronavale de Lattaquié, tête de pont des forces russes en Syrie. Les appareils israéliens suivent en général un plan de vol assez complexe et approchent Lattaquié à partir de la mer

Dans la nuit du 1er au 02 octobre 2015, six Sukhoi SU-30 SM russes ont décollé de la base aérienne syrienne de Hmimim en direction de Chypre avant d’intercepter en position d’attaque quatre  chasseurs israéliens F-15.

Surpris par une situation aussi inattendue et probablement non préparés à un combat aérien avec l’un des meilleurs chasseurs polyvalents russes, les pilotes israéliens ont vite rebroussé chemin vers le Sud en survolant à très grande vitesse le Liban.

L’armée libanaise a annoncé officiellement à 2313 Z (heure locale) que quatre « appareils ennemis » (israéliens) avaient franchi l’espace aérien du Liban.

Cet « incident » entre des avions de combat russes et israéliens a frappé de stupeur le commandement des forces aériennes israéliennes, lequel a estimé qu’un éventuel combat aérien entre les F-15 israéliens et les Su-30 russes aurait débouché sur la destruction des quatre appareils israéliens. Israël a vivement protesté auprès de Moscou de cet incident mais les russes ont exigé des explications sur la présence d’avions de combat israéliens en plein espace aérien syrien. Cet incident indique que la protection de l’espace aérien syrien est désormais sous la protection de l’arme aérienne russe. Ce qui cause des grincements de dents à Washington.

L’incident a été passé sous silence par les grandes agences de presse mais les relais politiques et médiatiques d’Israël aux Etats-Unis,  en Europe et dans le monde arabe vont redoubler d’efforts pour diaboliser le soutien russe au gouvernement syrien.


Sukhoi Su-30 SM russe. Ce chasseur multirôle basé sur la famille du Su-30 MK est admiré par l’ensemble des analystes militaires US.

JacquesL

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Re : L’espace aérien syrien désormais sous la protection des russes.
« Réponse #1 le: 06 novembre 2015, 05:15:49 pm »
La base actuelle de Hmeymin est limitée, la flottille russe y est à l'étroit, dans un espace aérien étroit.
De sources convergentes, j'apprends qu'une seconde base aérienne va être installée près de Dimashq, à Mazze.
La sécurisation terrestre est encore loin d'être terminée, mais active. Elle va accueillir des hélicoptères dans un premier temps, et des moyens antiaériens.
Cette base va réduire les délais d'intervention dans la partie sud et sud-Est de la Syrie, sans parler de réduire les attaques aériennes israéliennes.

http://reseauinternational.net/damas-accueillera-prochainement-une-base-militaire-russe/
http://www.french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=16456&cid=323#.VjQu3WviWjw

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Damas accueille prochainement une base militaire russe



A la suite de la couverture militaire aérienne russe qui s’étend du nord vers la côte syrienne, la capitale Damas se prépare à accueillir une petite base militaire russe dans ses banlieues, notamment dans la zone située entre la brigade cent et la dixième légion de l’armée syrienne.

En effet, des sources bien informées ont révélé à Al-Ahednews, que le travail était en cours pour construire une base militaire russe près de Damas. Selon les informations, des dizaines d’officiers russes résident à l’heure actuelle à Damas et supervisent la construction et l’équipement de la base en question.

On rapporte aussi que l’Etat syrien a assuré un terrain afin d’y bâtir des résidences pour les officiers russes et leurs familles, entre Jdeidet Artouz et Katana. Il est décidé que la force russe soit installée dans l’aéroport militaire de Mazzé.Damas accueille prochainement une base militaire russe.

Toujours selon la source interviewée par Al-Ahednews, les Russes ont pleine confiance en la Syrie, avec laquelle ils ont distribué les rôles sur le terrain, notamment dans le rif de Damas où se déroulent les préparatifs pour une opération militaire de grande envergure dans la Ghouta. Une opération ayant comme objectif de couper la communication entre les groupes terroristes et de saper leurs  premières lignes de défense, comme en est le cas dans le Nord syrien et dans le rif de Hama dans le centre du pays.

La base militaire russe sera équipée d’un énorme radar et d’une base aérienne, comprenant un système développé de missiles. Et c’est à partir de cette base que seront commandées les opérations militaires sur tout le territoire syrien.

Le système de défense aérienne sera connecté au  réseau de défense aérienne syrien.

En outre, l’armée syrienne et ses alliés se préparent à entamer une opération militaire dans la Ghouta de Damas. Une opération similaire à celles déjà lancées dans le Nord de la Syrie et dans les rifs de Lattaquié, de Homs et de Hama.

Selon la source, cette opération aura pour but d’assener des frappes efficaces aux terroristes. Des frappes dont les effets ont commencé à apparaitre dans les régions des combats en cours. les principaux effets sont illustrés dans les faits suivants:

-Cessation de l’acheminement des armes et des ravitaillements vers les fronts, grâce aux raids russes et aux drones qui contrôlent  les mouvements des groupes armés durant les 24 heures. Un fait qui a poussé ces groupes à recourir aux véhicules civils pour acheminer les ravitaillements, ce qui a affecté la capacité des miliciens à mener des offensives.

-Cessation des mouvements des convois militaires des terroristes qui sont désormais incapables de se déplacer entre les fronts et d’assurer le soutien les uns aux autres. De fait, le raid mené contre le convoi de Ammar Khodor, responsable d’Ahrar el-Cham dans la ville de Haoulé dans le nord de Homs, a prouvé l’incapacité des groupes armés à faire véhiculer de grands convois.

-Destruction des premières lignes de défense sur les fronts par le pilonnage aérien intensif et bien ciblé. Un fait qui a obligé les groupes armés à reculer et à former de petits groupes de trois ou de quatre membres, dont l’action compte sur les missiles américains antichars TOW et sur la rapidité du mouvement.

-Réduction du soutien des pays du Golfe et de la Turquie, en prélude à l’arrêt total de ce soutien. Disparition du système de défense turc dans le nord syrien, grâce à  l’intervention militaire russe. En effet, la Turquie avait assuré un abri aux rebelles tout au long des quatre dernières  années ce qui a permis à ces derniers de prendre le contrôle de la province d’Idlib, à l’exception de Fouaa et de Kafria, et de la quasi-totalité d’Alep.

Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

http://reseauinternational.net/pourquoi-la-russie-a-t-elle-besoin-dune-nouvelle-base-aerienne-a-damas/
http://www.mondialisation.ca/pourquoi-la-russie-a-t-elle-besoin-dune-nouvelle-base-aerienne-a-damas/5486269?print=1
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Pourquoi la Russie a-t-elle besoin d’une nouvelle base aérienne à Damas ?
Par Valentin Vasilescu
Mondialisation.ca, 02 novembre 2015
ziaruldegarda.ro
Url de l'article:
http://www.mondialisation.ca/pourquoi-la-russie-a-t-elle-besoin-dune-nouvelle-base-aerienne-a-damas/5486269


Mezzeh

Les médias indépendants ont publié une série d’indices ayant trait aux travaux de la base aérienne de Mazzeh, située au sud-est de Damas. Où se trouvent 22 hélicoptères d’attaque SA-324 Gazelle appartenant à la 976ème et la 977ème escadrille de l’armée syrienne.

Selon des sources sur le terrain, des dizaines d’officiers russes avaient été transférés à Damas pour superviser l’extension des infrastructures de la base aérienne avec des éléments qui la rendent impénétrable à tout moyen aérien, terrestre ou spatial, c’est-à-dire avec le système de commandement automatisé de type C4I – commandement, contrôle, communications, Informatique, renseignements et l’interopérabilité – (stations radar, communications aériennes, terrestres et via satellite, équipement de brouillage et camouflage des complexes de défense, AA, etc..). Ces indices suggèrent l’ouverture d’une deuxième base aérienne russe en Syrie. (Damas accueillera prochainement une base militaire russe).

Mezzeh

 

Du point de vue du droit international, la Russie a été sollicitée par le gouvernement légitime de la Syrie pour intervenir et peut utiliser l’ensemble des infrastructures du pays. Dans ce cadre l’aviation russe peut utiliser de nouvelles bases aériennes en Syrie. De grandes unités de l’armée de terre et de la marine russes peuvent prendre part aux opérations militaires aux côtés de l’armée nationale syrienne. Contrairement à la Russie, les Etats-Unis n’ont reçu aucune demande des autorités syriennes. Ils interviennent en se basant uniquement sur le droit du plus fort, comme ils le font partout ailleurs dans le monde. Les avions américains de reconnaissance, de bombardements et de transport d’armes et de munitions pour les rebelles islamistes en Syrie, n’ont jamais demandé l’autorisation de survoler l’Etat syrien.

Le parachutage de munitions en Syrie par les américains, juste pour l’image ?

Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles la Russie aurait besoin d’une deuxième base aérienne en Syrie? Pour comprendre cette nécessité, il faut analyser le degré d’occupation de la seule base aérienne russe en Syrie (Hmeymim) et les futurs objectifs des plans d’offensive des forces terrestres syriennes.

Les Russes ressentent un certain encombrement dans la base aérienne de Hmeymim, d’où opèrent 30 chasseurs-bombardiers, 30 avions de reconnaissance et 24 hélicoptères de transport et d’attaque, auxquels il faut rajouter le trafic des gros avions de transport AN-124 qui approvisionnent quotidiennement le contingent russe. La base aérienne russe Hmeymim était autrefois le siège d’une unité d’hélicoptères de la marine syrienne ; l’infrastructure disposait de quelques plates-formes de stationnement, des zones spéciales destinées au stockage des munitions pour armer les aéronefs. Afin d’assurer le strict nécessaire, les Russes ont fermé l’un des deux pistes de la base pour l’utiliser comme un lieu pour l’armement, de réparation et de stationnement des avions.

syria-latakia-airbase-satellite

En outre, Hmeymim est situé à 50 km au sud de la frontière turco-syrienne et à 120 km de la ville turque d’Adana, où se trouve la base aérienne d’Incirlik qui abrite des chasseurs F-16 turcs et américains qui entrent dans l’espace aérien syrien pour attaquer des cibles appartenant soi-disant à l’EI. L’espace aérien dans le Nord et l’est de la base de Hmeymim est donc extrêmement encombré.

CENTCOM

Pour ce qui concerne le plan des opérations de l’armée syrienne, on peut observer que ces derniers jours, des bombardiers russes ont lancé des attaques massives sur la banlieue est de Damas, occupée par les groupes rebelles. L’offensive terrestre est difficile car la région est truffée de tunnels, à travers lesquels les rebelles islamistes parviennent à acheminer des munitions et des combattants derrière les unités de l’armée syrienne pour ouvrir le feu et disparaitre.

 

 

Pour sécuriser le périmètre de la ville et se frayer un chemin vers le fief de l’EI dans l’Est de la Syrie, l’armée syrienne doit continuer l’offensive dans l’est de Damas, pour nettoyer la zone délimitée par la ligne : Adra (au nord-est de Damas) – aéroport International de Damas – base militaire sur le Mont Sahia (sud de Damas).Damascus-offensive

La détection des commandos rebelles, exige une présence permanente, dans l’espace aérien au-dessus de l’est de Damas, d’environ 10 drones de reconnaissance russes. Il pourrait y avoir un Dozor 600, drone de haute altitude qui a une endurance de près de 24 heures, mais l’idéal serait des appareils Orlan 10 qui volent à des altitudes de moins de 2 500-3 600 m. Ces drones sont équipés de détecteurs de mouvement dans le spectre infrarouge, ce qui leur permet de détecter même des combattants isolés, jour et nuit. L’inconvénient est que le rayon d’action de ces drones n’est que de 40-60 km, autour de leur base de Hmeymim d’où ils décollent. Et Hmeymim est à 120 km de Damas.

La Russie a créé en Syrie un redoutable système de collecte et de traitement de l’information

Jusqu’à il y a une semaine, les bombardiers russes, Su-24 M et Su-34 ont effectué, dans la plupart des cas, des frappes sur des cibles fixes des rebelles islamistes. Il s’agissait principalement de caches d’armes, de munitions et des installations de production d’explosifs (objectif : limiter la puissance de feu des rebelles islamistes), de dépôts de carburant et de parcs de stationnement de véhicules (objectif : limiter les manœuvres des rebelles islamistes), de centres d’entrainement, de commandement et de communication (objectif : limiter la coordination des actions des rebelles islamistes).

 

 

Dans une moindre mesure, les avions Su-25 SM ont frappé des véhicules blindés, des pièces d’artillerie et des camionnettes équipées de mitrailleuses en mouvement. La plupart des missions de soutien rapproché contre les positions des groupes de rebelles, préparées à l’avance contre les chars, ont été effectuées par des hélicoptères d’attaque Mi-24 V russes. Ces hélicoptères agissent en appui des troupes terrestres syriennes dans leur offensive dans les gouvernorats de Lattaquié et de Hama, c’est-à-dire à des distances pouvant atteindre 100 km de la base aérienne russe de Hmeymim.

L’hélicoptère Mi-24 crée la panique chez les rebelles en Syrie

La vitesse de croisière de l’hélicoptère Mi-24V est en opération de 260-295 km/h. Une opération avec cet hélicoptère décollant de Hmeymim pour une mission à l’est de Damas, voudrait dire que, entre le moment où un groupe de rebelles islamistes est repéré et une frappe sur ce dernier, il se passerait environ 25 minutes. Pendant ce laps de temps, les rebelles sont capables d’attaquer et de disparaitre à travers les tunnels. En décollant de la base aérienne de Mazzeh-Damas, le temps d’intervention pour le Mi-24V est de 3 à 5 minutes.

Pour rationaliser les frappes aériennes dans la région de Damas, la Russie sera obligée de changer son mode d’action avec les avions de bombardement, mais surtout avec les hélicoptères d’attaque Mi-24 V. Rappelons que le Mi-24 utilise 6 blocs de missiles UB-32, avec des roquettes explosives de type S-5M et un canon de bord. Cela nécessite, outre les drones de reconnaissance, la création de points spéciaux de guidage et de désignation des objectifs destinés à l’hélicoptère d’attaque. Ces points spéciaux sont disposés sur des véhicules blindés équipés d’antennes et de stations radio en contact avec les troupes terrestres syriennes et l’aviation russe.

transportor-blindat

Ils sont placés sur la ligne de front, d’où, sur la base des coordonnées GPS de la cible fournies par un drone de reconnaissance, ils suivent les mouvements des rebelles islamistes jusqu’à l’arrivée des avions de bombardement russes ou des hélicoptères d’attaque. Ce sont également les points de guidage et de désignation des objectifs qui approuvent l’exécution des attaques des bombardiers et des hélicoptères Mi-24V, en vérifiant qu’il n’y a pas des civils dans le rayon d’action des munitions. En ouvrant une deuxième base aérienne, les Russes devraient faire venir d’autres avions (20 à 30) et hélicoptères d’attaque (10 à 20). L’espace aérien syrien sera alors divisé comme suit : la zone Ouest, Nord et centre, restera de la responsabilité de la base aérienne de Hmeymim, tandis que le Sud et l’Est seront couverts par la base aérienne de Mazzeh-Damas.

Valentin Vasilescu



Article original en roumain :

http://www.ziaruldegarda.ro/de-ce-are-nevoie-rusia-de-o-noua-baza-aeriana-la-damasc/

Traduction Avic – Réseau International
Copyright © Valentin Vasilescu, ziaruldegarda.ro, 2015

Encore une fois, il est confirmé que l'appui-feu, ou harcèlement aérien, n'obtient des résultats opérationnels sérieux qu'avec la présence au sol d'une armée de Terre, qui désigne et illumine les objectifs qui l'intéressent, elle.
De là, on peut douter que les A10 américains installés désormais en Turquie, fassent grand mal à Daesh, tant que les U.S.A. et surtout la Turquie refusent de coopérer avec Damas et Moscou.
« Modifié: 06 novembre 2015, 05:26:06 pm par JacquesL »

JacquesL

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Re : L’espace aérien syrien désormais sous la protection des russes.
« Réponse #2 le: 19 novembre 2015, 09:23:23 pm »
Le site du ministère russe de la défense :
http://eng.mil.ru/en/news_page/country

Révision accélérée en russe, le général Kartapolov parle (là le 3 novembre) tandis que vous avez le texte russe sous les yeux :
http://function.mil.ru/news_page/country/more.htm?id=12062538@egNews
ou la traduction anglaise :
http://eng.mil.ru/en/news_page/country/more.htm?id=12062538@egNews

Bien sûr que j'avais oublié la grosse bizarrerie que "Sorok" = 40, au milieu des dizaines régulières :
diéciat' (je note par le tick la mouillure de la consonne),
dvadsat',
tridsat',
sorok,
piat'diésiat'
chest'diésiat',
siémdiésiat',
vossiémdiésiat',
diéviadiésiat',
sto.


De là à dire que cette révision soit efficace, il y a loin. Tant d'années ont passé !

Compte-rendu du 19 novembre 2015 :
http://eng.mil.ru/en/news_page/country/more.htm?id=12066336@egNews
ou en russe :
http://function.mil.ru/news_page/country/more.htm?id=12066336@egNews

Ils précisent aussi quels sont les progrès sur le terrain de l'armée syrienne, et on peut tenir cette information pour fiable.
http://lesakerfrancophone.net/larmee-syrienne-progresse-sur-tous-les-fronts/
http://russia-insider.com/en/syrian-army-advancing-all-fronts/ri11239

JacquesL

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Re : L’espace aérien syrien désormais sous la protection des russes.
« Réponse #3 le: 23 novembre 2015, 11:31:25 pm »
Suite des opérations pour les 21 et 22 novembre 2015, avec de nombreuses vidéos de contrôle de frappes, prises par des drones.

http://eng.mil.ru/en/news_page/country/more.htm?id=12066491@egNews

Evidemment, on pourrait adapter Morris et Goscinny : "Quoi ? Tirer sur du pétrole ? Mais c'est immoral !".

JacquesL

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Re : L’espace aérien syrien désormais sous la protection des russes.
« Réponse #4 le: 12 janvier 2016, 12:16:08 am »
Le dernier bulletin date du 30 ou 31 décembre 2015. Rien encore en janvier 2016 à la date du 9.
http://eng.mil.ru/en/news_page/country/more.htm?id=12073140@egNews

Les voilà, les nouvelles, dont surtout des nouvelles des fronts, dont l'étendue fait froid dans le dos. Les cartes sont précises.
http://eng.mil.ru/en/news_page/country/more.htm?id=12073579@egNews

D'un point de vue moral, j'admire la modestie de ce communiqué qui loin de se focaliser sur les exploits des pilotes russes (et indirectement des mécaniciens, armuriers et radaristes...) se concentre sur les faits d'armes de l'armée syrienne, rendus possibles grâce à ce service d'appui au sol. Voilà qui est exemplaire de la coopération interarmes et ici internationale. Seule, l'armée syrienne de 2014 et 2015 manquait de moyens techniques pour le renseignement militaire précis. Les temps ont bien changé.

JacquesL

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Semaine 13 de l’intervention russe en Syrie : dissiper les mensonges.
« Réponse #5 le: 17 janvier 2016, 01:26:14 am »
Semaine 13 de l’intervention russe en Syrie : dissiper les mensonges
Source : The saker.is, et en français Le Saker francophone. http://lesakerfrancophone.fr/semaine-13-de-lintervention-russe-en-syrie-dissiper-les-mensonges

Citer
Par le Saker US – Le 2 janvier 2016 – Source thesaker.is

Depuis que les premières rumeurs sur une intervention russe imminente en Syrie ont commencé à circuler, Internet et les médias ont été inondés par toutes sortes de bruits idiots, de mythes et de mensonges purs et simples sur ce qui pourrait arriver ou arriverait vraiment. Ces rumeurs, mythes et mensonges éhontés sont toujours répandus aujourd’hui, et pas seulement par des groupes d’intérêts pro-US, mais même par de prétendus analystes pro-russes. Tout ce non-sens obscurcit totalement la réalité de l’intervention russe en Syrie (mais peut-être était-ce là le but ?) et tente de la dépeindre comme un échec. Après trois mois de frappes aériennes et par missiles en Syrie, c’est un bon moment pour se demander si les Russes ont atteint quelques résultats concrets ou si, comme certains le suggèrent, cela n’a été, au fond, qu’une grande opération de relations publiques.

La question clé ici est celle des critères à appliquer pour mesurer le succès. Et cela, à son tour, pose la question de savoir ce que les Russes espéraient atteindre en premier lieu avec leur intervention. Il se trouve que Poutine a clairement et officiellement énoncé ce qu’était l’intervention russe en Syrie. Le 11 octobre, il a déclaré ce qui suit dans une interview avec Vladimir Soloviev sur la chaîne de télévision Russia 1 :

«Notre objectif est de stabiliser l’autorité légitime et de créer les conditions pour un compromis politique

C’est tout. Il n’a pas dit que la Russie voulait à elle seule changer le cours de la guerre, et encore moins gagner la guerre. Et tandis que certains ont vu l’intervention russe comme une manière de changer totalement la donne, qui signerait la fin de Daesh, je n’y ai jamais cru. Voici ce que j’ai écrit exactement un jour avant que Poutine fasse la déclaration ci-dessus :

Ne vous méprenez pas, la force russe en Syrie est modeste, du moins pour le moment, et elle ne ressemble pas, même de loin, à ce que la rumeur avait prédit. […] Il n’y a aucun moyen que l’intervention très limitée de la Russie puisse réellement changer le cours de la guerre, du moins pas d’elle-même. Oui, j’insiste sur le fait que l’intervention russe est très limitée. Douze SU-24M, autant de SU-25SM, 6 SU-34 et 4 SU-30SM ne sont pas une force importante, même soutenue par des hélicoptères et des missiles de croisière. Oui, les forces russes ont été très efficaces pour soulager la pression sur le front du nord-ouest et pour permettre une contre-offensive de l’Armée syrienne, mais cela ne mettra pas fin, en soi, à la guerre.

J’ai été sévèrement critiqué à l’époque pour minimiser la portée et le potentiel de l’opération russe, mais je choisis d’ignorer ces critiques depuis que je sais que le temps me rendra justice.

Ce qu’il s’est passé ensuite a été un exercice typique d’hyperbole : de nombreux commentateurs soi-disant pro-russes se sont relayés pour écrire des analyses euphoriques qui, jour après jour, n’ont nourri les espoirs du public que pour les écraser ensuite sous la déception. C’était prévisible, plus le fossé entre les attentes et la réalité sur le terrain s’est approfondi, plus les critiques de Poutine et Assad ont pu gloser sur l’échec des Russes à remporter la victoire. Cette sorte de pseudo-analyse est construite sur une erreur typique, dite de l’épouvantail : l’idée ridicule que les Russes tentaient à eux seuls de vaincre Daech. Malheureusement, les commentateurs pro-russes ont grandement contribué à la construction de cet épouvantail par leurs attentes et leurs prévisions (pas celles de l’armée russe) totalement irréalistes.

Après la deuxième semaine de l’intervention russe en Syrie, j’ai écrit :

Les forces russes sont petites et vulnérables. Bien sûr, une option pour les Russes serait d’agrandir l’aérodrome près de Lattaquié, mais cela prendrait du temps et davantage de ressources, et ce que je comprends, c’est qu’ils veulent d’abord consolider leur aérodrome actuel. Cependant, comme solution provisoire, les Russes pourraient utiliser des bombardiers basés en Russie. Si l’Iran autorise la Russie à procéder à un ravitaillement en vol dans l’espace aérien iranien ou s’il permet à la Russie d’utiliser ses bases aériennes, alors beaucoup de paquets de SU-34/SU-35SM ou de SU-34/SU-30SM pourraient être engagés en Syrie. En théorie, la Russie pourrait même fournir son Tu-22M3 pour larguer des bombes ordinaires non guidées, son Tu-95MS pour lancer des missiles de croisière et son Tu-160 pour faire soit l’un soit l’autre. Je ne pense pas qu’il y ait une nécessité militaire d’utiliser ces bombardiers stratégiques en ce moment, mais ce pourrait être une bonne idée de le faire pour des raisons politiques – seulement pour exhiber un peu plus de muscle militaire et montrer aux néocons qu’il ne faut pas chercher des noises à la Russie. Des missiles de croisière lancés depuis des sous-marins feraient aussi l’affaire, en particulier s’ils étaient lancés par un sous-marin en Méditerranée que l’US Navy n’aurait pas détecté.

Et c’est exactement ce qui est arrivé ensuite : la Russie a commencé à utiliser son aviation stratégique pour augmenter ses capacités et montrer à l’Occident que le Kremlin était sérieux. Je concluais ensuite en disant :

Jusqu’à présent, le Kremlin a réalisé un superbe travail de relations publiques en expliquant que Daech est une menace directe pour la Russie et qu’il valait mieux pour elle «les combattre là-bas plutôt qu’ici». Cette logique, toutefois, est fondée sur l’idée qu’une intervention russe très limitée peut faire pencher la balance. La ligne conceptuelle entre faire pencher la balance et faire la guerre de quelqu’un d’autre est très ténue et le Kremlin en est profondément conscient. Espérons que cette ligne ne sera jamais franchie.

Pour être juste avec le Kremlin, qui dit qu’il vaut mieux «les combattre là-bas plutôt qu’ici», ce n’est en aucune manière une promesse de faire pencher la balance. Mais de nombreux commentateurs russes ont dit que l’intervention russe, en effet, modifierait l’équilibre et le Kremlin n’a pas directement réfuté ces affirmations. Donc je suggère que le Kremlin a défini les objectifs suivants :

    Objectif principal : stabiliser l’autorité légitime et créer les conditions d’un compromis politique
    Objectif secondaire : faire pencher la balance de la guerre en faveur des forces armées syriennes.

Nous avons écarté les arguments stupides de l’épouvantail et nous avons établi les objectifs russes réels ; nous pouvons donc maintenant évaluer si la Russie a réussi ou non.

Après seulement trois semaines d’opérations russes par air et par missiles, Assad est venu à Moscou et les premières négociations multilatérales, rassemblant les ministres des Affaires étrangères de Russie, des États-Unis, de la Turquie et de l’Arabie saoudite se sont déroulées à Vienne. Tous les pays qui avaient déchaîné l’agression contre la Syrie sous le mot d’ordre «Assad doit partir» ont dû accepter que Assad ne partirait nulle part. Ce fut un succès diplomatique total pour la Russie. Ce premier triomphe a été suivi par une autre série de triomphes au Conseil de Sécurité de l’ONU. Pendant ce temps, sur le terrain, l’armée syrienne, pour la première fois depuis des mois, a effectivement entamé plusieurs contre-offensives qui ont commencé, lentement mais systématiquement, à repousser Daech dans la plupart des secteurs du front. Donc si le critère est «stabiliser l’autorité légitime et créer les conditions d’un compromis politique», alors l’opération russe n’est rien moins qu’une victoire totale, un véritable triomphe diplomatique atteint en un temps très bref. En moins d’un mois, les Russes ont réussi à faire de la présence de Assad à la tête d’un gouvernement légitime à Damas une réalité incontestable, que tous ceux qui le haïssent ont dû accepter, et les conditions pour un compromis politique ont été créées, du moins en termes diplomatiques.

Maintenant, regardons de plus près ce qu’il s’est réellement passé en termes militaires. Mais avant, permettez-moi de répéter une fois de plus que faire pencher la balance n’a jamais été l’objectif russe prioritaire, seulement un objectif secondaire qui pourrait être atteint, ou du moins les Russes l’espéraient-ils, dans le processus pour atteindre le premier, le principal. Pour prouver ce que j’avance là, je dois répéter encore et encore le leitmotiv de ces trois derniers mois : le groupe opérationnel tactique des Forces aériennes russes (RASF dans son sigle anglais) en Syrie (c’est son nom officiel) est à peu près équivalent à un seul régiment d’aviation. Sans entrer trop dans les détails, vous devez savoir que la théorie militaire russe a développé un ensemble très strict de normes qui décrivent de manière très détaillée le type de forces nécessaires pour mener à bien chaque tâche spécifique. Ce qui est absolument clair pour quiconque jouit d’une connaissance même basique de la guerre et, en particulier, des opérations aériennes, c’est qu’un seul régiment d’aviation ne peut pas être utilisé pour vaincre une force de plus de 100 000 combattants déployée sur l’ensemble d’un territoire de quelque 150 000 km2 (seulement en Syrie), soutenue par un réseau de bases et de camps d’entraînement en Turquie et dans d’autres pays de la région et recevant un approvisionnement en armes, en combattants et en argent quasiment infini de la part de nombreux États sponsors. Posez la question à quelqu’un doté d’une connaissance même superficielle de la théorie militaire russe et il/elle vous dira que ce n’est pas le genre de tâches confiées à un régiment d’aviation. Ceux qui soutiennent le contraire ne savent simplement pas de quoi ils parlent.

Ce qui est vraiment remarquable est que la gamme des missions accomplies par cette force équivalant à un régiment d’aviation était de celles normalement confiées à une division d’aviation (une force environ trois à cinq fois plus grande). Permettez-moi de le répéter : cette force de la taille d’un régiment a, de manière ininterrompue pendant trois mois, exécuté avec succès la quantité de frappes aériennes normalement confiée à une force trois à cinq fois plus grande. Maintenant, je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c’est sûr, c’est le signe d’une opération incroyablement réussie. Demandez à n’importe quel chef militaire comment il se sentirait si la force qu’il commande pouvait accomplir non seulement la totalité des tâches qu’elle est supposée accomplir, mais trois à cinq fois plus, et cela dans une opération de combat réelle. Je vous assure que ce chef serait ravi. Le fait que certains sont encore capables de parler d’un échec militaire russe est le signe soit de leur malhonnêteté, soit de leur ignorance (ou les deux).

Quelques pseudo-analystes ont essayé de justifier leur évaluation négative de l’opération russe en calculant le taux de changement sur le territoire contrôlé par les forces gouvernementales, par opposition à Daech et à ses alliés. De nouveau, c’est un cas soit de malhonnêteté soit d’incompétence professionnelle. Le fait que Daech contrôle à peu près 80% du territoire syrien est un non-sens absurde. Pas seulement parce que ces 80% de territoire ne comprennent que 20% de la population de la Syrie, mais parce que la notion même de contrôle ne signifie rien dans le contexte de cette guerre.

Ce qu’il se passe réellement est ceci : la plupart des combats sont concentrés autour des principales zones urbaines (les villes) et de voies de communications spécifiques (les routes). Les petites villes ou le reste des campagnes ne sont véritablement contrôlés par personne. Typiquement, lorsque les forces gouvernementales prennent le village A, les forces de Daesh vont à B et lorsque le gouvernement prend B, Daesh retourne à A. (Ceux qui sont intéressés à ces questions tactiques devraient lire cette interview d’un spécialiste militaire russe doté d’une grande expérience de la Syrie, traduite par mon ami Tatzhit Mihailovich). Les forces gouvernementales sont déjà à la limite de leurs capacités et sont à peine capables d’organiser une offensive sans devoir déplacer leurs forces affectées à la défense de villes importantes. C’est aussi pourquoi la contre-offensive syrienne a été si lente : un manque criant d’effectifs.

En outre, depuis les véritables centres de combat autour des zones urbaines et des axes de communications essentiels, l’utilisation même de pourcentages de territoire n’a aucun sens pour mesurer le succès ou l’échec de ces opérations. Prenez l’exemple d’Alep : si/quand les Syriens libère(ro)nt totalement la cité de Daech, ce qui serait un succès majeur, le changement dans le pourcentage du territoire contrôlé sera absolument insignifiant. Pourtant ce serait un succès essentiel pour les forces gouvernementales.

Rien de ce qui précède, toutefois, ne répond vraiment à la question de savoir si l’intervention militaire russe en Syrie a fait pencher la balance en faveur du gouvernement ou non. Certains disent que oui, d’autres le nient. Mon opinion strictement personnelle est que non, cela n’a pas changé les choses ou, dirais-je, pas encore. Mais il y a des signes que cela se pourrait dans un futur proche. Quels sont ces signes ?

Premièrement, la pression sur la Turquie pour qu’elle cesse d’agir comme un État voyou gouverné par un mégalomane irresponsable a été croissant depuis le tir qui a abattu le SU-24 russe et les révélations russes qui ont suivi sur le régime turc et, en particulier, sur l’implication de la famille Erdogan dans l’achat illégal de pétrole à Daech. Jusqu’à présent, le régime tient bon, mais à l’évidence, c’est néfaste politiquement et les tensions se manifestent à l’intérieur de la Turquie et tout autour. Bien que je ne m’attende pas à ce que Erdogan cède aux pressions extérieures, je pense que les tensions en Turquie vont finir par nuire à Daech, probablement de façon mineure à moins que le conflit avec les Kurdes n’explose vraiment, et qu’alors Daech sera atteint d’une manière beaucoup plus importante.

Deuxièmement, il y a quelques signes que Daech se heurte à des difficultés militaires en Irak et à des difficultés politiques dans le reste du monde arabe. Le fait que les Saoudiens aient maintenant ressenti le besoin de créer ce qui est au fond une force terroriste sunnite anti-chiite (alias une force islamique anti-terroriste, officiellement) est un signe clair que Daech n’est pas à la hauteur de leurs attentes.

Troisièmement, les Russes fournissent maintenant des systèmes d’artillerie lourde et une formation aux Syriens qui acquièrent lentement mais sûrement le genre de puissance de feu que les Russes ont utilisée avec une efficacité dévastatrice contre les wahhabites en Tchétchénie.

Quatrièmement, alors que les frappes aériennes sont, par définition, incapables de vaincre des forces de guérilla bien retranchées et dispersées, elles peuvent infliger des tensions importantes à leurs lignes logistiques et d’approvisionnement. Elles restreignent aussi gravement la mobilité des forces de Daech, en particulier la nuit.

Cinquièmement, avec le soutien direct de la RASF, les Syriens, appuyés par le Hezbollah, ont commencé à reprendre le contrôle de certains segments de la frontière avec le Liban et la Turquie. C’est d’ailleurs l’une des tâches les plus difficiles, et pourtant essentielles, pour les forces gouvernementales : prendre autant de contrôle que possible sur la frontière syrienne avec la Turquie (les Iraniens le feront avec la frontière irakienne). Ce n’est pas arrivé jusqu’à aujourd’hui, et cela n’arrivera pas dans un futur proche, mais les événements vont dans le bon sens.

Cependant, ce qui décidera vraiment de l’issue de cette guerre n’est pas la puissance de feu mais la logistique. Actuellement, les Syriens sont nettement désavantagés : non seulement ils sont à court de munitions et en particulier de pièces de rechange, mais tout leur armement est obsolète et a dépassé sa durée de vie théorique. Les forces gouvernementales syriennes ont aussi subi de terribles pertes en hommes, mais les Syriens ne peuvent pas se permettre une mobilisation générale car cela nuirait beaucoup à une économie déjà en souffrance. Gardez à l’esprit que les Syriens mènent cette guerre depuis plus longtemps (4 ans et 9 mois) que l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale (3 ans et 10 mois). Le fait que cela se fissure de partout est normal. En réalité, la seule chose que les Syriens semblent avoir est une réserve infinie de courage.

Daech (et quand je dis Daech, je parle de tous, les bons terroristes et les mauvais), jusqu’à aujourd’hui, jouit d’un apport quasi-illimité en combattants, en équipement, en matériel et, le plus important, en argent. Avec le plein soutien des États-Unis, de l’Arabie saoudite, du Qatar, de la Turquie, d’Israël et de nombreux pays européens, c’est à peine surprenant. Daech jouit aussi d’un immense avantage géographique parce qu’il peut utiliser la Turquie, la Jordanie et l’Irak comme base arrière et comme sanctuaire.

Ne vous méprenez pas, les Syriens sont l’outsider ici et il n’y a rien que les Russes puissent faire pour changer cela, du moins pas seuls. La question-clé est de quoi l’Iran est capable et disposé à faire dans cette situation. L’Iran a déjà fait beaucoup et je crois que les Iraniens feront davantage, mais seulement s’il n’y a pas d’autre moyen. Ce n’est pas que les Iraniens manquent de courage ou de moyens, mais c’est qu’ils prennent déjà un risque énorme en étant si profondément impliqués dans cette guerre. Je suis personnellement surpris que les États-Unis, en particulier Israël, n’aient pas déjà commencé à dénoncer une «invasion iranienne de la Syrie», surtout depuis que les États-Unis n’ont aucun scrupule à dénoncer l’«invasion russe» du Donbass, une fiction totale. Mais si le nombre de bottes iraniennes sur le terrain augmente, ce genre de propagande sera utilisé (même si les Iraniens sont présents légalement, à la demande du gouvernement syrien légitime).

Malheureusement, les Anglosionistes ont réussi à créer un immense désordre vraiment toxique avec leurs interventions au Maghreb et au Moyen-Orient. Exactement comme en Ukraine, il n’y a pas de solution simple pour arrêter le conflit et revenir à la paix. En Ukraine, l’Empire a déchaîné un mélange nauséabond de nazis et de juifs, tandis que le Moyen-Orient est menacé par une infestation takfiri massive. Ni la Russie ni l’Iran ne seront jamais en mesure de résoudre ce conflit en le remportant. Les choses sont allées beaucoup trop loin et, exactement comme la paix ne reviendra en Ukraine qu’après une dénazification totale, le Moyen-Orient ne retrouvera la paix qu’après une totale dé-takfirisation de la région, y compris en Arabie saoudite et au Qatar. A ceux qui m’accusent d’être naïf sur les perspectives réalistes de libérer l’Ukraine des nazis et le Moyen-Orient des wahhabites, je répliquerai avec quelques questions simples et basiques : croyez-vous vraiment et sincèrement qu’on peut faire la paix avec des nazis et des takfiris ? Pensez-vous que ces groupes abandonneront simplement leur folie délirante et deviendront une force politique normale ? Ou croyez-vous vraiment que se contenter de libérer le Donbass et la Syrie de ces chaitans [Satan, diables, dans l’islam, NdT] et leur laisser le contrôle du reste de l’Ukraine/du Moyen-Orient apportera réellement la paix au Donbass et à la Syrie ?

La vérité est que la guerre en Ukraine ne prendra fin que lorsque toute l’Ukraine sera libérée, exactement comme la guerre au Moyen-Orient ne sera finie que lorsque tout le Moyen-Orient sera libéré. Vous pouvez ne pas aimer cette idée – je ne l’aime assurément pas – mais la réalité n’a jamais dépendu de nos goûts ni de nos dégoûts. Ce sera une longue guerre.

The Saker

Article original publié sur Unz Review

Traduit par Diane, vérifié par Ludovic, relu par Literato pour le Saker francophone
« Modifié: 17 janvier 2016, 01:33:51 am par JacquesL »