Commander en Chine ?Auparavant je ne l'avais fait que par
la Baie.
Ce matin 2 novembre, reçu un duvet Aegismax commandé le 12 octobre par AliExpress. Soit 21 jours de délai total.
http://www.aliexpress.com/snapshot/6978058632.html?orderId=69876557368803Dans son emballage d'origine : 712 g avec le sac de stockage décomprimé et l'étiquette.
Dans son sac de compression : 630 g.
Déplié, il a évidemment un air tout fripé, mais le temps de regonflement est moins pire que je ne craignais. Le voici après une heure :
La construction est non cloisonnée, à coutures traversantes, ce qui est raisonnable dans ces poids et prix minimaux.
Le zip ira mieux à droite qu'à gauche. Particularité de ces deux modèles (celui-ci annoncé à 380 g de duvet, et le modèle vert clair à 230 g) : pas de capuche, on referme juste autour du cou, ce qui simplifie notablement la confection.
J'ai payé un peu moins de 80 roros.
Longueur à plat : 160 à 162 cm.
Largeur à plat : 75 cm.
épaisseur gonflé : 50 à 60 mm. Sensiblement moins que ce qui apparaît sur les photos du vendeur. Depuis, il a gonflé davantage, plus ou moins 80 mm.
Voici après quatre heures de plus de regonflement. Le mètre roulant photographié mesure 70 mm.
Et à l'intérieur ? Bouffre que ça n'est pas gras ! Les épaules et les coudes ont leur place, mais ça devient étroit au niveau des hanches et des mains. En longueur aussi, ça ne conviendra pas à tous les gabarits.
A comparer à un Wilsa plume, gonflé à 150 g de duvet, ce qui est vraiment peu, et qui pèse sensiblement autant (c'était une fin de série) :
Et à un Haven de Thermarest, dont le gonflant pour 330 g de duvet pour 700 g en tout, est exceptionnel. C'était une fin de série.
Le Haven est monté cloisonné. Toutefois ses performances thermiques alléchantes sont à tempérer d'une ergonomie étrange et discutable, et de sa dépendance totale à un matelas de la marque, pour fournir l'isolation inférieure. Dans le Haven vous ne dormez que sur le dos (fort bien du reste, avec les coudes plus bas que le rachis), et c'est le cirque pour introduire le matelas entre le duvet et vos épaules et votre tête. En ressortir est non moins folklorique.
Les deux duvets gris sont en décompression libre depuis longtemps. Ils ont été testés en bivouacs de test sur terrasse, mais jamais encore en rando réelle. En kayak je n'emporte jamais de sac de couchage en duvet de peur de le mouiller, voire en 2009 que de la polaire et un bivy militaire ; et en randonnée d'été où la transpiration est certaine, je n'emporte qu'un synthétique facilement lavable. En hamac également, l'avantage du duvet sur le synthétique est largement illusoire : justement trop compressible.
Comparaison encore avec un pied d'éléphant RD, datant des années septante. Acheté trop tard eut égard à notre activité montagnarde réduite de jeunes parents. Il a servi de duvet d'enfant à Cécile, et plus tard à Bertrand. Il a servi dans le Vercors en mars 2011.
Cloisonné, pesant 780 g, il prend un gonflant très supérieur.
Comparaison enfin avec un duvet Carinthia modèle Lhasa, soldé au prix incroyable de 40 roros. J'en ai pris un second pour m'Amie. Duvet de canard en quantité non précisée, de l'ordre de 500 g, et poids total vers 1050 g. Il est cloisonné, et son gonflant libre depuis longtemps est supérieur à celui de l'Aegismax. Il a servi en refuge à la Chapelle en Vercors, sous tente en vendanges, et 4 nuits dans le massif du Sancy en octobre 2012. Température extérieure connue vers 10°C, mais la tente assurait une bonne thermicité, évaluable vers 4 à 5°.
Comparé au Carinthia, l'Aegismax économise 420 g, et semble perdre 1 à 2° en thermicité. Au prix d'une couleur voyante, hélas.
Le Carinthia et l'Aegismax sont-ils superposables pour un temps très froid ? En fait oui, mais pour une personne fluette, ne portant pas de vêtements chauds, pas de doudoune épaisse. Leur gonflant combiné équivaut à une charge de 1000 à 1100 g de duvet, mais en bien moins pratique. Sous ces réserves non négligeables, voilà une combinaison permettant d'affronter -20°C, alors qu'un vrai duvet pour -20°C et plus bas encore est toujours plus large qu'un duvet de demi-saison, justement pour accommoder une large doudoune et un généreux pantalon de duvet, généralement indispensables au bivouac de grand froid.
A suivre avec d'autres matériels qui arriveront ultérieurement de Chine.
Test de thermicité en comparaison du
Wilsa et de l'
AEgismax. Il fait environ 16 °C dans ma chambre, et mon métabolisme de vieux n'a plus rien à voir avec ce qu'il était il y a cinquante trois ans. Habillé, je n'ai pas assez chaud aux cuisses dans le Wilsa, plusieurs heures sans pouvoir m'endormir. Fin de la nuit dans l'AEgismax, où je dors comme un bébé, éventuellement sur le ventre - mais j'ai mis un passe-montagne léger - et au matin je me réveille en nage : c'était trop chaud.
Conclusion : le Wilsa est une conception ratée. En revanche son zip est nettement plus fort, et sa couleur incomparablement plus discrète, pour des yeux humains.
L'astuce d'économie de l'AEgismax, soit aucune capuche, présente l'avantage de bien davantage de choix dans la position de sommeil, mais oblige à emporter un passe-montagne, qui peut être d'un modèle léger. Le zip est arachnéen, mais il est plus long, on dégage ses jambes plus aisément. De toutes façons, dans les duvets à capuche, il faut aussi le passe-montagne ou un capuchon ou un bonnet, pour préserver le duvet du suint de tête.
L'AEgismax est désormais validé. Depuis une nouvelle version est sortie, plus large à 86 cm, plus longue, 745 g annoncés, et 10 € plus chère. La charge de duvet annoncée monte à 420 g. On peut la recommander à davantage de gens.
Sur le terrain réel, au sol j'aurai toujours un sac de bivouac autour, de couleur en principe plus discrète. En hamac ça ne serait pas une bonne idée de compliquer encore les entrées et sorties, mais une chaussette en mylar réflectorisé est toujours possible, et promet d'être efficace contre le froid si on restreint les ouvertures aux pieds et à la tête. Il faut l'enfiler avant de crocher le hamac, et il faut toujours l'abriter et la cacher sous la bâche à tendre, de couleur plus discrète, voire camouflée. La papillotte en mylar garantit de recycler une partie de la chaleur expirée, et on peut espérer qu'elle ne ruissellera pas la condensation sur le hamac mais plus bas. Prévoir quelques boucles en collant, pour écarter les côtés avec un long élastique au sol ? Pas simple à gérer.