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Auteur Sujet: Une analyse du retrait russe de Syrie  (Lu 1927 fois)

JacquesL

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Une analyse du retrait russe de Syrie
« le: 20 mars 2016, 12:54:21 pm »
Il a fallu plusieurs jours pour traduire l'article original du Saker :
http://thesaker.is/analysis-of-the-russian-military-pullout-from-syria/
http://lesakerfrancophone.fr/une-analyse-du-retrait-russe-de-syrie

Une analyse du retrait russe de Syrie

Citer
Vladimir Poutine vient d’ordonner le retrait des forces russes en Syrie :

«Je considère que les objectifs fixés pour le ministère de la Défense ont été globalement atteints. C’est pourquoi j’ordonne de commencer le retrait de la majeure partie de nos équipes militaires du territoire de la République arabe syrienne à partir de demain», a déclaré Poutine lundi lors d’une réunion avec Shoïgu et le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov.

«En un bref laps de temps, la Russie a créé une force militaire petite mais performante en Syrie. Le travail efficace de nos forces armées a permis au processus de paix de commencer», a dit Poutine, ajoutant que «les troupes gouvernementales russes et les forces patriotiques [de la Syrie] ont modifié la situation dans la lutte contre le terrorisme international et ont bloqué l’initiative [de destabilisation de la Syrie, NdT]».



La première question à poser est de savoir si c’est exact : les Russes ont-ils atteint leur objectif ou non ? Pour répondre à cette question, nous devons examiner quels étaient les objectifs initiaux des Russes. Je l’ai fait dans mon article Semaine 13 de l’intervention russe en Syrie : dissiper les mensonges, où j’écrivais (c’est moi qui souligne) :

    La question clé ici est celle des critères à appliquer pour mesurer le succès. Et cela, à son tour, pose la question de savoir ce que les Russes espéraient atteindre en premier lieu avec leur intervention. Il se trouve que Poutine a clairement et officiellement énoncé ce qu’était l’intervention russe en Syrie. Le 11 octobre, il a déclaré ce qui suit dans une interview avec Vladimir Soloviev sur la chaîne de télévision Russia 1 :

    «Notre objectif est de stabiliser l’autorité légitime et de créer les conditions pour un compromis politique

    C’est tout. Il n’a pas dit que la Russie voulait à elle seule changer le cours de la guerre, et encore moins gagner la guerre. Et tandis que certains ont vu l’intervention russe comme une manière de changer totalement la donne, qui signerait la fin de Daesh, je n’y ai jamais cru. Voici ce que j’ai écrit exactement un jour avant que Poutine fasse la déclaration ci-dessus :

    Ne vous méprenez pas, la force russe en Syrie est modeste, du moins pour le moment, et elle ne ressemble pas, même de loin, à ce que la rumeur avait prédit. […] Il n’y a aucun moyen que l’intervention très limitée de la Russie puisse réellement changer le cours de la guerre, du moins pas d’elle-même. Oui, j’insiste sur le fait que l’intervention russe est très limitée. Douze SU-24M, autant de SU-25SM, 6 SU-34 et 4 SU-30SM ne sont pas une force importante, même soutenue par des hélicoptères et des missiles de croisière. Oui, les forces russes ont été très efficaces pour soulager la pression sur le front du nord-ouest et pour permettre une contre-offensive de l’Armée syrienne, mais cela ne mettra pas fin, en soi, à la guerre.

    J’ai été vivement critiqué à l’époque pour minimiser la portée et le potentiel de l’opération russe, mais je choisis d’ignorer ces critiques depuis que je sais que le temps me rendra justice.

La déclaration d’aujourd’hui met définitivement fin aux théories sur la confrontation la plus attendue et autres second souffle. Du moins je l’espère. :-)

Le colonel général Viktor Bondarev, commandant en chef des Forces aérospatiales russes

L’intervention russe est un succès remarquable, c’est indiscutable. Vladimir Poutine et l’armée russe devraient faire l’objet d’éloges particuliers pour avoir défini des objectifs totalement proportionnés à leurs capacités réelles. Les Russes y sont allés avec une petite force et ils ont atteint des buts limités : l’autorité légitime du gouvernement syrien a été stabilisée et les conditions d’un compromis politique ont été créées. Ce n’est pas une opinion, mais les faits sur le terrain. Pas même ceux qui haïssent le plus Poutine ne peuvent le contester. La déclaration d’aujourd’hui montre que les Russes s’en tiennent à leur stratégie de retrait initiale et sont suffisamment confiants maintenant pour retirer leurs forces. C’est absolument superbe (quelle est la dernière fois où les États-Unis ont fait cela ?).

Cependant, cela laisse beaucoup de questions sans réponse.

Une partition de la Syrie ?


En retirant leurs forces, les Russes pourraient être en train de donner le signal aux États-Unis qu’ils sont libres d’avoir leur petite guerre victorieuse contre Daech. Mais cela pourrait aussi être un piège. Si vous considérez l’échec total de l’armée des États-Unis en Afghanistan et en Irak, vous pourriez vous demander pourquoi ils feraient subitement mieux en Syrie, surtout en considérant qu’en plus de Daech, ils pourraient aussi se retrouver face à face avec des combattants iraniens et du Hezbollah. En outre, contrairement aux Forces aérospatiales russes, les Américains engageront des troupes terrestres et celles-ci ont beaucoup plus tendance à s’enliser dans de longues opérations de contre-insurrection.  Si j’étais un conseiller militaire américain, je mettrais en garde mes commandants contre une opération au sol en Syrie même si les Russes sont partis.

Et si les Américains réussissent, pourtant ? Après tout, Daech a pris des mauvais coups, et pourrait-il éventuellement être au moins chassé de Raqqa ?  Peut-être.  Mais si cela arrive, alors la question deviendra celle de savoir si les Américains tenteront d’atteindre une partition de facto de la Syrie (de jure ils ne pourront pas puisqu’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies a expressément appelé à un État unitaire).

La partition de la Syrie a été, et est encore, le but à long terme des Israéliens. Si on considère l’immense pouvoir des néocons aujourd’hui (et peu importe une présidence de Hillary !), les chances que les États-Unis tentent de partitionner la Syrie sont immenses.

Et qu’en est-il si les Américains échouent ou ne saisissent même pas la perche et restent hors de la Syrie ? Est-ce que le retrait russe ne risque pas d’abandonner l’est de la Syrie aux mains de Daech ? Est-ce que ce ne serait pas une autre partition de facto du pays?  Peut-être.  Encore une fois, c’est un risque réel.

Enfin, si les Turcs et leurs alliés saoudiens ne l’envahissent pas, cela déboucherait presque certainement sur une partition de la Syrie, puisqu’il est peu probable que le gouvernement puisse l’emporter sur Daech et en même temps sur la Turquie et les Saoudiens. L’Iran, évidemment, le pourrait, mais cela ouvrirait la porte à une escalade majeure menaçant la région entière.

Je pense que le risque de partition de la Syrie est, hélas, tout à fait réel. Cependant, cela étant dit, j’aimerais rappeler à tout le monde que la Russie n’a pas l’obligation morale ou légale de préserver à elle seule l’intégrité territoriale de la Syrie. En termes strictement juridiques, c’est une obligation pour chaque pays sur la terre (à cause de la Charte des Nations Unies et de la récente résolution du Conseil de sécurité) et, en termes moraux, c’est d’abord et avant tout l’obligation du peuple syrien lui-même. Je pense qu’il serait louable que la Russie fasse tout ce qu’elle peut pour prévenir une partition de la Syrie, et j’ai confiance que la Russie fera son possible, mais cela ne signifie pas que c’est une obligation pour elle.

Des options et des opérations russes futures?

Je veux attirer votre attention sur ces mots de Poutine : «Je considère que les objectifs qui ont été fixés au ministère de la Défense ont été globalement atteints.» Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le contexte (l’évaluation d’une opération militaire), cela pourrait sonner comme une approbation totale. Ce n’est pas le cas. Dans la terminologie militaire russe, «globalement accompli» est mieux que «satisfaisant» et à peu près équivalent à «bon», mais pas à «excellent». Poutine ne dit pas que la performance des forces russes était moins que parfaite, mais que les buts fixés au départ n’ont pas été totalement/parfaitement atteints. Autrement dit, cela laisse la porte ouverte à une opération de réalisation des objectifs.

Le second passage intéressant dans la déclaration d’aujourd’hui est que Poutine a ajouté que «pour contrôler le respect des accords de cessez-le-feu dans la région, Moscou maintiendra sa base aérienne dans la province de Lattaquié et une base dans le port de Tartous».

Pour moi, la combinaison de ces deux déclarations indique la haute probabilité que les Russes gardent leurs options ouvertes. Premièrement, ils continueront à fournir aux Syriens du matériel, de la formation, des renseignements et des opérations spéciales et, deuxièmement, ils se garderont le choix de recourir à la puissance militaire si/quand c’est nécessaire. Non seulement la Russie conservera sa capacité de frapper depuis la mer Caspienne, la Méditerranée ou avec ses bombardiers à longue portée, mais elle est susceptible de laisser suffisamment de ressources et de personnel pré-positionnés à Tartous, Khmeimim et ailleurs en Syrie pour être prête à intervenir dans un délai très bref (disons dans le cas d’une attaque turque sur Lattaquié, par exemple).

Finalement, je suis confiant que parlant à la (nouvellement créée) opposition modérée, les Russes feront prudemment mais régulièrement des allusions à la nécessité de parvenir à un accord négocié avec le gouvernement syrien «de peur que la guerre ne reprenne avec une nouvelle intensité» (ou quelque chose de semblable). Gardez à l’esprit que, contrairement à leurs homologues étasuniens, les diplomates et les agents de renseignement russes comprennent vraiment leurs interlocuteurs, non seulement parce qu’ils parlent couramment les langues locales et comprennent leur culture, mais parce que la seule qualité importante attendue d’un diplomate ou d’un agent russe est sa capacité à comprendre les motifs réels, profonds, de la personne à laquelle il ou elle parle, afin de se mettre à sa place. J’ai déjà eu suffisamment d’expérience avec des diplomates et des agents de renseignement russes pour être sûr qu’ils sont déjà en train de discuter patiemment à toutes les personnalités importantes en position de pouvoir au sein de la soi-disant résistance modérée afin de maximiser la participation de chacune d’elles à une solution négociée. Oh, bien sûr, il y aura de magnifiques discours dans les assemblées et les conférences plénières, mais l’effort essentiel sera porté dans des conversations informelles se déroulant dans des restaurants, des arrière-salles et divers hôtels, où les Russes feront ce qu’il faut pour transmettre à leurs interlocuteurs qu’ils ou elles ont un véritable intérêt personnel à une négociation réussie. Il y aura une quantité de promesses impliquant des négociations et des menaces voilées et tandis que certains, évidemment, résisteront à ce genre de douces pressions, l’effet cumulatif de ces réunions informelles sera crucial. Et si cela signifie préparer 500 différentes approches et techniques de négociations pour 500 contacts différents, les Russes mettront le personnel, le temps et les efforts nécessaires pour y arriver.

Évaluation

Il est actuellement trop tôt pour donner une évaluation catégorique du calendrier et des conséquences du retrait russe de Syrie. Mais gardons à l’esprit qu’il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas. Ce que nous savons est que Sergei Lavrov a eu un emploi du temps absolument dément le mois dernier ou à peu près, et que les diplomates russes ont mené des négociations intenses avec toutes les puissances régionales. Je suis confiant dans le fait que les Russes ont planifié leur retrait au moins aussi soigneusement qu’ils ont préparé leur intervention et qu’ils ont laissé ouvertes autant d’options que possible. Par ailleurs, le grand avantage d’une décision unilatérale est que, contrairement à une décision prise dans le cadre d’un accord avec d’autres parties, elle peut aussi être annulée unilatéralement. Il a fallu quelques jours aux Russes pour lancer leur opération initiale même s’ils ont dû réaliser tout cela dans des conditions difficiles et sous le sceau du secret. Combien de temps leur faudrait-il pour revenir en Syrie si nécessaire ?

Au bout du compte, je fais simplement confiance à Vladimir Poutine. Non, pas seulement parce que je suis un fan de Poutine (ce que bien sûr je suis !), mais parce qu’il a toujours eu raison et a pris des décisions difficiles, et même risquées, qui finalement ont apporté à la Russie un nouveau succès imprévu.

Comme tout bon joueur d’échecs, Poutine sait que l’un des facteurs essentiels dans toute guerre est le temps, et jusqu’ici Poutine a chronométré superbement chaque mouvement. Oui, il y a eu des moments dans le passé où j’étais vraiment préoccupé par ce qui me semblait être trop attendre ou prendre des risques dangereux, mais à chaque fois mes craintes se sont révélées infondées. Et oui, je peux établir une longue liste de scénarios potentiellement catastrophiques pour la Syrie, mais je pense que cela n’aurait du sens que si Poutine avait, comme Obama, une liste longue et impressionnante d’échecs, de désastres, d’erreurs de calcul et de défaites embarrassantes à son actif. Mais ce n’est pas son cas. En fait, ce que je vois est une liste extraordinaire de succès obtenus dans des conditions difficiles. Et la clé du succès de Poutine pourrait bien être qu’il est un réaliste pur et dur.

La Russie est faible, encore. Oui, elle est plus forte que dans le passé et elle remonte très vite, mais elle est encore faible, en particulier si on la compare à un encore immense Empire anglo-sioniste dont les ressources écrasent celles de la Russie dans la plupart des domaines. Cependant, cette faiblesse comparative oblige aussi le Kremlin à être très prudent. Lorsqu’un empire est riche et puissant, être arrogant et surestimer ses propres capacités est loin d’être aussi mauvais que lorsqu’un pays beaucoup plus faible le fait. Regardez seulement les États-Unis sous Obama : ils sont passé d’une défaite humiliante et coûteuse à une autre – et pourtant ils sont toujours là et toujours puissants, presque aussi puissants qu’ils avaient coutume de l’être il y a dix ans. Alors qu’à long terme, le genre d’arrogance et d’incompétence crasse que nous observons actuellement chez les décideurs étasuniens débouchera sur l’effondrement inévitable de l’Empire, à moyen ou à court terme il n’a pas de prix vraiment cher à payer pour l’échec. Un seul exemple : pensez aux interventions militaires étasuniennes en Afghanistan et en Irak. Ce sont des échecs absolus, des désastres abjects d’une ampleur incalculable. Ils entreront dans l’Histoire parmi les pires erreurs de politique étrangère jamais commises. Et pourtant, en vous promenant dans le centre des villes de New York ou de San Francisco, vous ne penseriez jamais que vous visitez un pays qui vient de perdre deux grandes et longues guerres.

La Russie ne jouit pas d’un tel luxe de puissance, elle doit calculer et prévoir chaque mouvement avec une extrême précision. Exactement comme un funambule sans filet de sécurité, Poutine sait qu’un seul faux pas peut avoir des conséquences catastrophiques.

Retirer la plus grande partie de la force d’intervention militaire russe en Syrie maintenant est un geste courageux et potentiellement risqué, c’est sûr, mais je suis confiant que c’est aussi le bon. Seul le temps dira si ma confiance est justifiée ou non.

The Saker

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker francophone

La suite a prouvé que la vingtaine d'appareils laissés à Hmeymim continue à peser positivement sur le cours des batailles : à Palmyre, à Qaryatayn, à Raqqah...
Il resterait environ quatre Su-25, quatre Su-24, des hélicoptères, et des chasseurs ; on compte encore vingt-cinq sorties par jours, et il est confirmé que le nombre subsistant de cibles de valeur ne justifiait plus le maintien de l'équivalent d'un régiment d'aviation. Vidéos d'hélicoptères faisant feu sur des objectifs à l'Ouest de Palmyre :
https://www.almasdarnews.com/article/breaking-syrian-army-hezbollah-liberate-tal-areen-northern-palmyra/

Analyse militaire par Valentin Vasilescu :
http://reseauinternational.net/le-piege-tendu-par-poutine-en-retirant-le-contingent-russe-de-syrie/

Loin des regards médiatiques, un contingent d'ingénieurs et de techniciens, et de pièces de rechange, a permis de remettre en état de combat nombre de chars et d'avions de l'armée Syrienne. Vidéo par South Front :

JacquesL

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Pourquoi à Hmeymim les Su-25 ont tous été retirés ?
« Réponse #1 le: 18 avril 2016, 06:39:24 pm »
Pourquoi à Hmeymim les Su-25 ont tous été retirés, et largement remplacés par des hélicoptères ?

http://russia-insider.com/en/su-25-attack-helicopters/ri13814

Avec probablement des remplacements discrets, en nombres nets la Russie a retiré trois bombardiers tactiques Su-24 sur les 15. Ainsi que 4 sur 8 des Su-34, bombardiers tactiques beaucoup plus modernes. Et toute la flotte de 12 Su-25 est rentrée en Russie, sans doute pour révision complète en usine. Les chasseurs Su-30 et Su-35 sont restés.

Mais sont arrivés de nouveaux hélicoptères : au moins quatre, dont deux Mi-28 additionnels, et des KA-52, hélicoptères d'attaque modernes. De janvier à mars, la flotte d'hélicos à Hmeymim est passée de 4 (?) à 14.
Or bien blindé et bien manoeuvrant, le Su-25 est peu vulnérable aux tirs d'arme légères et mitrailleuses, mais vulnérable aux missiles air-sols portés (MANPAD). Et les américains en fournissent de plus en plus aux terroristes islamistes.
Intrinsèquement les hélicos sont bien plus vulnérables, mais ceux-ci sont munis de contre-mesures qui dévient et dérèglent tous les MANPAD courants. Jusqu'à ce que les terroristes disposent d'un nouveau modèle dernier cri.

Peut-être des Su-25 reviendront en Syrie, après modernisation complète, laquelle est pour le moment encore en essais : http://www.janes.com/article/56602/trials-of-modernised-su-25sm3s-to-begin-by-the-end-of-the-year


JacquesL

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Syrie – Les sponsors des «rebelles» les lancent dans un nouveau cycle de défaites

http://lesakerfrancophone.fr/syrie-les-sponsors-des-rebelles-les-lancent-dans-un-nouveau-cycle-de-defaite

Citer

Syrie – Les sponsors des «rebelles» les lancent dans un nouveau cycle de défaite

Le 18 avril 2016 – Source Moon of Alabama

L’administration Obama a manifestement décidé de relancer la guerre en Syrie. Elle a acheté et livré des milliers de tonnes d’armes nouvelles aux djihadistes, dont des MANPAD anti-aériens de fabrication étasunienne (texte intégral) et chinoise. La moitié des armes livrées par les sponsors à leurs mercenaires rebelles finissent régulièrement dans les mains d’al-Qaïda en Syrie. On ne sera pas surpris d’apprendre, dans quelques semaines, qu’un avion civil a été abattu en Turquie ou ailleurs.

Il y a deux semaines, les rebelles soutenus par l’étranger, ont déjà violé le cessez-le-feu en prenant part à une grande attaque d’al-Qaïda, au sud de la ville d’Alep. Plusieurs attaques rebelles ont eu lieu contre le quartier kurde de la ville d’Alep, faisant plus d’une centaine de morts parmi les civils. D’autres attaques ont eu lieu dans la province de Lattaquié, au nord.

Aujourd’hui, les rebelles annoncent qu’ils reprennent ouvertement les combats et ils ont ouvert de nouveaux fronts, y compris dans le nord de la province de Hama, où des djihadistes turkmènes ouïgours ont envoyé deux kamikazes contre les positions du gouvernement syrien.

Les pourparlers de Genève parrainés par l’ONU n’ont abouti à rien et le camp des rebelles les a maintenant suspendus pour reprendre les combats. Aujourd’hui, il ne restait plus que trois hommes dans l’équipe de négociation rebelle chapeautée par l’Arabie saoudite. Ils continuent de poser la déchéance du président syrien comme condition à la poursuite des pourparlers sur un gouvernement d’unité, bien qu’une telle déchéance soit inconstitutionnelle.

L’armée syrienne a suspendu son offensive en cours contre État islamique. Elle avait projeté d’aller de Palmyre, récemment libérée, à Deir Ezzor, à l’est, qui est contrôlée par État islamique. Les troupes ont été rappelées pour protéger le peuple syrien contre la reprise des attaques des rebelles dans l’ouest de la Syrie. Cela correspond sans doute aux projets qu’ont les États-Unis pour leur drôle de guerre contre ISIS.

Il y aura bientôt des rapports sur le retrait de l’armée syrienne de telle ou telle ville ou colline. N’y faites pas trop attention. Depuis l’intervention russe de l’année dernière, les troupes syriennes ont ordre de se retirer quand la pression devient trop forte. Pour limiter les pertes en hommes. Dès que l’ennemi prendra position, l’artillerie et l’armée de l’air s’en occuperont. Puis, quand l’ennemi aura été assez affaibli, l’armée syrienne et ses alliés sur le terrain viendront réoccuper la position et si possible lancer une contre-attaque.

Suleiman, le général de la Garde révolutionnaire iranienne, est allé à Moscou, la semaine dernière. C’est après sa première visite, l’été dernier, que l’intervention russe a été planifiée et exécutée. Elle a conduit les rebelles au bord de la défaite. Leurs sponsors ont alors convenu d’un cessez-le feu et organisé des pourparlers à Genève. Le temps qui s’est écoulé depuis l’annonce du cessez-le-feu, le 27 février, a été utilisé par les États-Unis pour réarmer et repositionner les forces rebelles.

Il semble qu’on va assister à un nouveau cycle de combats. L’Iran a déployé au sol, en Syrie, des troupes régulières qui, même si elles n’ont pas encore reçu le baptême du feu, auront un effet certain. L’armée de l’air syrienne a été rééquipée et ses avions les plus anciens ont été rénovés. Les hélicoptères russes sont actifs sur le front syrien, et on y a vu récemment des nouveaux missiles balistiques Iskander de courte portée (200 km). La force aérienne russe peut en outre affréter des avions qui arriveront de Russie en quelques heures pour frapper des cibles fixes en Syrie. Des navires russes équipés de missiles de croisière croisent le long de la côte syrienne.

Il est ridicule de penser que les MANPADS et les systèmes anti-tanks TOW pourront modifier la situation sur le terrain de manière décisive. Je pense qu’il y aura quelques semaines de violents combats, après quoi les rebelles n’en pourront plus et seront à nouveau au bord de la défaite.

Traduction : Dominique Muselet