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Auteur Sujet: L'assassinat de Christophe de Margerie : le procès s'ouvre.  (Lu 1555 fois)

JacquesL

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L'assassinat de Christophe de Margerie : le procès s'ouvre.
« le: 24 juillet 2016, 08:28:44 pm »
L'assassinat de Christophe de Margerie : le procès s'ouvre à Moscou le 28 juillet.
http://vigile.quebec/L-ouverture-d-un-proces-pour

http://vigile.quebec/Un-accident-bizarre-qui-en

https://francais.rt.com/international/23822-tribunal-russe-ouvre-proces-pour

http://reseauinternational.net/louverture-dun-proces-pour-meurtre-a-moscou-confirme-la-these-dun-attentat-contre-lancien-president-de-total/

Citer
Le procès d’un employé d'un aéroport à Moscou impliqué dans la mort de Christophe de Margerie s’ouvre le 28 juillet. Le PDG du groupe pétrolier français avait été tué lors de la collision de son avion avec un chasse-neige sur le tarmac.

Les avocats des cinq employés de l'aéroport accusés dans cet affaire avaient demandé au tribunal de renvoyer l'affaire aux procureurs, affirmant que l'enquête avait manqué de preuves cruciales, mais le juge a refusé de satisfaire leurs requêtes.

Christophe de Margerie et trois membres d'équipage sont morts en octobre 2014, quand, au décollage, son jet a heurté une déneigeuse sur une piste de l’aéroport de Vnoukovo dans le milieu de la nuit.

Le procès a été reporté plusieurs fois et l’organisme d’enquête de l’aviation civile de Russie n'a pas encore publié son rapport sur le crash.

Citer
L’ouverture d’un procès pour meurtre à Moscou confirme la thèse d’un attentat contre l’ancien président de TOTAL


La chaîne des complicités risque d’être très intéressante

La nouvelle de l’ouverture d’un procès pour meurtre jeudi dernier à Moscou dans l’affaire de l’écrasement en octobre 2014 du Falcon 50 nolisé par l’ancien PDG de la pétrolière TOTAL, Christophe de Margerie, a été totalement escamotée par l’attentat de Nice, survenu quelques heures plus tard.

Les lecteurs de Vigile se souviendront de la série d’articles que j’avais consacrés à cette affaire, Un accident bizarre qui en rappelle un autre, Un embarras TOTAL, Un message des États-Unis à la France, à la manière du Parrain, qui illustrait de façon spectaculaire l’ascension de l’Empire Desmarais et de ses associés belges du groupe Albert Frère aux niveaux les plus élevés où leurs intérêts croisaient désormais ceux des grandes puissances mondiales dans leurs affrontements, avec tous les risques financiers et politiques que cela comporte.

Deux ans plus tard, la justice russe est prête à porter des accusations. Mais il faut bien comprendre que le procès qui s’ouvre maintenant déborde très largement du cadre de la justice pénale pour tomber dans celui des intérêts stratégiques de la Russie.

En reprenant l’avion pour Paris, Christophe de Margerie quittait tout juste Vladimir Poutine avec qui il venait d’avoir un entretien. Les deux hommes se connaissaient, et de Margerie, au cours de l’année précédente, avait à plusieurs reprises exprimé publiquement ses réserves par rapport aux positions des États-Unis sur des enjeux stratégiques pour l’industrie pétrolière, notamment le monopole du dollar dans les transactions.

De Margerie, tant en sa qualité de PDG d’une des plus grandes entreprises de France qui compte l’État français parmi ses actionnaires, que par ses liens familiaux avec Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Élysée, avait également un accès direct à François Hollande. Était-il porteur d’un message de Poutine destiné à ce dernier ?

On se souviendra que ces faits sont survenus au moment où éclatait l’affaire des Mistral, les fameux porte-hélicoptères dont la Russie avait passé commande aux chantiers navals de Saint-Nazaire, et où les États-Unis faisaient pression sur l’Europe pour qu’elle condamne et sanctionne la réunification de la Crimée à la Russie.

https://youtu.be/3kFc3uBRPuE

On se souviendra également que quelques semaines plus tard, le 6 décembre 2014, en plein refroidissement des relations des pays de l’alliance avec la Russie, François Hollande, revenant du Kazakhstan où la France, Total et GDF/Suez (aujourd’hui ENGIE) possèdent d’importants intérêts pétroliers, avait fait escale à Moscou, au même aéroport, pour y rencontrer Vladimir Poutine, à la surprise générale,

Quand on connaît la valeur et l’utilisation des symboles en diplomatie, on comprend que la décision de tenir la rencontre à cet endroit n’était pas une simple coïncidence. Il ne peut faire aucun doute qu’il y ait été question de Christophe de Margerie et que Poutine ait répété à Hollande lui-même les propos qu’il avait échangés avec de Margerie.

Depuis ces événements, les Russes ont poursuivi leur enquête sur l’écrasement fatal de l’avion qui devait ramener de Margerie à Paris. S’ils n’avaient rien de particulier à révéler sur cette affaire, ils n’auraient jamais pris la peine de communiquer l’information sur l’ouverture du procès. Ils ne le font certainement pas non plus pour se retrouver dans l’embarras, ce qui serait le cas s’il fallait que le procès n’établisse rien d’autre que les maladresses ou l’irresponsabilité de subalternes qui aurait une incidence négative sur la perception de la sécurité du transport aérien en Russie. C’est bien connu, le linge sale se lave en famille.

Non, si les Russes ont choisi de publiciser la tenue de ce procès sur la scène internationale, c’est qu’ils ont découvert des éléments de preuve qui leur permettent de dégager entièrement toute responsabilité dans cette affaire pour plutôt accabler leurs adversaires politiques et en particulier les intérêts pétroliers américains ou les États-Unis eux-mêmes par l’entremise de l’une ou l’autre de ses nombreuses agences de renseignement, la CIA n’étant que la plus connue.

Le choix du moment pour le faire n’est pas non plus innocent. Ce procès s’ouvre dans le contexte d’une augmentation marquée des tensions internationales entre les pays du bloc atlantiste et la Russie et à la veille des élections américaines, tensions délibérément orchestrées par les États-Unis qui redoutent une montée en puissance politique et économique de la Russie et une perte correspondante d’influence pour eux en Europe et dans le monde.

Pour sa part, la Russie cherche par tous les moyens à éviter de se retrouver coupée de l’Europe et placée dans une position défensive dont la seule issue possible serait la guerre soit par ce qu’elle serait attaquée, soit parce que l’imminence d’une attaque lui dicterait de prendre les devants pour se donner un avantage stratégique.

On voit donc aisément comment, bien employé, le procès pour meurtre dans l’affaire de Margerie pourrait permettre à la Russie de gagner du temps et, qui sait, réduire l’influence politique des États-Unis en Europe et la détermination des dirigeants européens à suivre les États-Unis sur la voie d’un affrontement avec la Russie. Pour le moment l’annonce de la tenue du procès a valeur de signification aux États-Unis et à la France que des révélations s’en viennent, et il est difficile de dire à ce stade-ci lesquel de ces deux pays et de leur classe dirigeante risque de se retrouver le plus dans l’embarras.

Il faut donc s’attendre à des révélations spectaculaires sur les instigateurs et les commanditaires de l’attentat dans le cadre du procès pour le meurtre de Christophe de Margerie et des membres de l’équipage de l’appareil qui devait le ramener à Paris après sa rencontre avec Vladimir Poutine le 20 octobre 2014.

Une journaliste française, Muriel Boselli, a récemment publié un ouvrage consacré à cette affaire, « L’Énigme Margerie », chez Robert Laffont dans lequel elle révèle toutes les incongruités et les incohérences dans les événements et les compte-rendu de cette nuit tragique. Elle les résume dans un article paru dans L’OBS Le Plus (Le Nouvel Observateur) en avril dernier.

Une comparaison des informations qu’il contient avec celles de mes trois articles parus en 2014 et cités plus haut vous permettra de découvrir des ressemblances qui ne doivent rien au hasard dans la mesure où je suis en contact depuis les tout premiers jours suivants l’événement avec M. Patrick Vervelle, l’époux de l’hôtesse de l’air affectée au service de l’appareil nolisé par Christophe de Margerie, également décédée lors de l’écrasement en compagnie du pilote et du co-pilote.

Mais nos analyses divergent dans la conclusion. Là où elle ne voit qu’une série de maladresses du petit personnel de l’aéroport, j’ai pour ma part conclu à un attentat dès le 29 novembre 2014 dans Un message des États-Unis à la France, à la manière du Parrain.

Sa conclusion est d’autant plus incompréhensible qu’elle prend la peine de rappeler comme je l’ai fait moi-même dans Un accident bizarre qui en rappelle un autre, l’attentat aérien perpétré à l’instigation des Américains contre Enrico Mattei, le patron de l’ENI, la pétrolière italienne nationalisée, en 1962. Faut-il y voir une influence ou une censure de la direction de L’OBS qui appartient au groupe de presse mainstream américain Condé Nast Publications ?

Richard Le Hir

source: http://vigile.quebec/L-ouverture-d-un-proces-pour

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Décès du PDG de Total dans des circonstances tragiques à Moscou
Un accident bizarre qui en rappelle un autre

Qui pouvait avoir intérêt à ce qu’il disparaisse ?


Ce texte a été repris sur les sites suivants : Réseau International , Comité Valmy, Al-Manar, Mondialisation.ca, et Égalité et Réconciliation.

Précisons d’entrée de jeu qu’il n’existe à l’heure actuelle aucune indication que l’accident survenu à l’aéroport Vnoukovo de Moscou et qui a coûté la vie au PDG de Total, Christophe de Margerie, et aux trois membres de l’équipage de l’avion privé qui devait le ramener à Paris, pourrait cacher un attentat.

L’Affaire Mattei

Cependant, les liens personnels du dirigeant de la pétrolière française avec Vladimir Poutine, ses positions sur l’utilisation du dollar US comme référence dans les transactions sur le pétrole, et le contexte géopolitique actuel, nous forcent à faire un rapprochement avec la disparition dans des circonstances similaires d’un autre acteur important de l’industrie pétrolière il y aura exactement 52 ans dans quelques jours, Enrico Mattei, alors PDG de l’Ente Nazionale Idrocarburi, l’ENI, une société d’État italienne.

Rappelons les faits.

Le soir du 27 octobre 1962, en pleine tempête, l’avion privé qui le ramène de Catane, en Sicile, à Milan, s’écrase à la suite d’une déflagration dans un petit village de Lombardie quelques minutes avant l’heure prévue pour son arrivée. Selon les conclusions cumulatives de plusieurs enquêtes dont la dernière remonte au milieu des années 1990, l’ouverture du train d’atterrissage de l’appareil a déclenché le détonateur d’un engin explosif placé subrepticement à bord avant le décollage.

Héros de la résistance antifasciste italienne pendant la Deuxième Guerre mondiale, il s’était vu confier par le gouvernement dès la fin de celle-ci, la responsabilité de démanteler l’Azienda Generale Italiana Petroli (Agip), la pétrolière nationale créée sous Mussolini.

Découvrant son potentiel, il s’appliquera plutôt à restructurer l’entreprise et la transformer en l’un des atouts économiques les plus importants du pays. En 1949, la découverte d’un important champ pétrolier et gazier dans la vallée du Pô, le fleuve qui traverse le nord du pays, l’amène à déclarer que l’Italie pourrait devenir autosuffisante en matière d’énergie.

Profitant d’une très bonne couverture de la presse italienne, il suggère que le pays, à cette époque encore durement touché par les répercussions de la guerre, va enfin connaître la prospérité. Jouissant d’un statut juridique hybride qui lui permet d’être cotée en bourse bien qu’elle appartienne à l’État, Agip voit son titre grimper en flèche, et l’entreprise devient très rapidement l’une des plus solides et des plus importantes du pays.

Mais Mattei a pris quelques libertés avec la réalité. Le territoire de Cortemaggiore, dans la vallée du Pô, renferme en fait une certaine quantité de gaz et seulement un peu de pétrole. Assez cependant pour en justifier l’exploitation commerciale.

La stratégie de Mattei est d’utiliser le gaz naturel pour alimenter le développement d’une industrie nationale dans le nord du pays. Elle sera couronnée de succès, au point d’être à l’origine de ce qu’on qualifiera de « miracle économique italien ». Mattei réinvestit les importants profits que génère les ventes de gaz naturel dans l’exploration, le développement, la production et la commercialisation du pétrole et du gaz, et dans le développement d’un réseau de gazoducs.

Avec l’obtention de l’exclusivité des droits pour l’exploration et la production de gaz et de pétrole sur le territoire national, Agip parvient à maintenir ses profits à un niveau élevé, ce qui déclenche rapidement les convoitises du secteur privé. Mais elle jouit du soutien de la gauche, influente à cette époque.

N’hésitant pas à soudoyer les politiciens au besoin, Mattei propulse Agip dans
dans tous les secteurs économiques, et notamment la presse dont il a découvert la puissance. Agip devient ainsi propriétaire de plusieurs journaux et de deux agences de presse. En 1953, le parlement italien adopte une loi créant l’ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) et y incorpore Agip. Mattei est nommé PDG, et l’ENI devient sa chose.

Il commence alors à s’intéresser au marché international du pétrole. Vu le statut de son entreprise comme société d’État, il doit obtenir le soutien des milieux politiques, ce qu’il fait en exploitant la sympathie de l’opinion publique à son endroit. Habile communicateur, il sait trouver les mots qui font image. C’est à lui que l’on doit la paternité de l’expression « Les sept soeurs » pour personnifier les géants mondiaux du pétrole de l’époque. Le journaliste et auteur britannique Anthony Sampson reprendra cette image dans le best-seller mondial qu’il leur consacrera en 1975 pour décrire le cartel qu’elles sont parvenues à former.

Pour briser l’oligopole des Sept Sœurs, Mattei va conclure des ententes avec les pays les plus pauvres du Moyen-Orient et ceux de l’Europe de l’Est, alors sous la domination de l’Union Soviétique. En 1959, il se rend à Moscou, où il négocie avec les Russes un accord d’exportation de pétrole vers l’Italie en pleine Guerre froide, contre les protestations de l’OTAN et des États-Unis.

Il soutient également des mouvements indépendantistes contre les pouvoirs coloniaux, ce qui permettra à l’ENI de tirer parti de la rancœur des premiers contre les seconds dans des pays nouvellement indépendants comme l’Algérie. À ses détracteurs qui l’accusent de faire le jeu des communistes et de rendre l’Italie dépendante des exportations soviétiques, Mattei rétorque qu’il s’approvisionne auprès des fournisseurs qui lui offrent les meilleurs prix.

Mattei conclura ainsi des accords avec la Tunisie et le Maroc, à qui il a offert un partenariat à 50/50 pour l’extraction du pétrole. Ces accords avantageux pour des pays pauvres se distinguent fortement des concessions normalement proposées par les grandes compagnies pétrolières. À l’Iran et à l’Égypte, il propose en plus de prendre entièrement à la charge de l’ENI le risque de l’exploration. En l’absence de découvertes, ils n’auront pas un sou à débourser. Dès la fin des années 1950, l’ENI est déjà en mesure de concurrencer des géants comme Esso ou Shell, et pousse l’outrecuidance jusqu’à financer le FLN (Front de libération nationale) algérien contre l’État français alors en pleine guerre contre lui.

En 1960, après avoir conclu un accord avec l’Union Soviétique et pendant qu’il en négocie un autre avec la Chine de Mao-Tsé-Toung, Mattei annonce aux médias la fin du monopole américain sur le pétrole. Les premières réactions sont conciliantes, et l’ENI est invitée à prendre part au partage des zones de prospection dans le Sahara.

Mais, tenu par ses engagements envers les nationalistes algériens, Mattei fait de l’indépendance de l’Algérie une condition sine qua non de son acceptation. Il devient alors une cible de l’OAS, l’organisation terroriste française d’extrême-droite opposée à l’indépendance de l’Algérie, qui le menace même de mort.

Du côté américain, la moutarde commence singulièrement à monter au nez du Secrétariat d’État, du Pentagone et de la CIA, sans parler du lobby pétrolier qui s’agite en coulisses. Déjà en 1958, un rapport classé du National Security Council le décrivait comme un dangereux gêneur. Il faut trouver le moyen de l’amener à la raison. Des pressions intenses sont exercées par l’entremise de l’inoxydable Giulio Andreotti, figure emblématique du Parti de la Démocratie-Chrétienne. Ne lui a-t-il pas facilité sa montée en puissance dans les divers postes ministériels d’importance qu’il a occupés entre 1954 et 1962 (Intérieur, Finances, Trésor, Défense) ? Convaincu de la justesse de ses positions et de la noblesse de sa cause, Mattei ne recule pas. Pire, il en rajoute.

Son décès dans des circonstances aussi dramatiques cause un électro-choc en Italie, et une enquête est ouverte pour conclure rapidement à un accident. Mais le doute subsiste et des enquêtes ultérieures iront même jusqu’à mettre en cause le ministre Andreotti. Il faut dire que pendant la durée de son mandat à l’ENI, Mattei s’est fait des ennemis très puissants. Les Américains, l’OAS, et même la mafia, aux magouilles de laquelle il a refusé de se prêter. .

Philippe Thyraud de Vosjoli, un ancien agent des services français de renseignement, déclarera que les services secrets français étaient à l’origine de l’attentat, pour empêcher que l’ENI ne supplante les intérêts pétroliers français en Algérie. Mais Thyraud de Vosjoli est peu crédible. Il s’est lié d’amitié avec James Angleton, un dirigeant légendaire de la CIA, alors qu’il était détaché à Washington par le contre-espionnage français de 1951 à 1963, et il est devenu un auxiliaire de la CIA. Rappelé à Paris en 1963, il préfèrera démissionner et s’installer aux États-Uni, ce qui en dit long sur l’évolution de ses loyautés.

C’est toute cette histoire qui est brillamment racontée par le réalisateur italien de grand talent et maître de l’école du néo-réalisme, Francesco Rosi, dans son film intitulé « Il caso Mattei », en français « L’Affaire Mattei », qui sortira en salles en 1972 après avoir gagné la palme d’or au Festival de Cannes. Au lendemain de sa sortie, les droits sont rachetés par la Paramount, un géant américain de la distribution, qui le présente quelques jours dans un cinéma de Manhattan, avant de le retirer. Aucune VHS ni aucun DVD de ce film n’a jamais été produit.

Ce film serait donc introuvable si ce n’était de sa diffusion occasionnelle par la RAI (radio-télévision italienne). On peut ainsi le retrouver en version originale intégrale sur YouTube. Depuis quelques mois on en retrouve même une version d’excellente qualité sous-titrée en anglais que voici.

https://youtu.be/e5ciw3yUxI0

En préparant son film en 1970, Francesco Rosi a demandé au journaliste Mauro De Mauro d’enquêter sur les derniers jours de Mattei en Sicile. De Mauro a mis la main sur un enregistrement de son dernier discours et passé plusieurs jours à l’étudier. Huit jours après avoir mis la main sur cette cassette, le 16 septembre 1970, De Mauro disparaît sans laisser de traces. Son corps n’a jamais été retrouvé.

En 1994, trois mafiosi arrêtés dans les rafles qui suivent l’assassinat des juges Falcone et Borsellino en Sicile, Tommaso Buscetta, Gasparo Muloto et Gaetano Ianni, déclarent chacun lors d’interrogatoires auxquels ils se prêtent en échange d’un allègement de peine qu’un accord avait été passé entre la Cosa Nostra américaine et la mafia sicilienne en vue d’éliminer Mattei pour le compte d’importants intérêts américains auxquels il causait du tort au Moyen-Orient.

Il faut savoir que les services secrets américains ont établi de longue date des liens avec la mafia. Désireux d’obtenir son concours pour faciliter la libération de la Sicile durant la Deuxième Guerre mondiale, ils relâchent en échange le célèbre gangster Lucky Luciano, détenu en prison pour une peine très longue pour le déporter vers la Sicile. Cette collaboration se révèle fructueuse et connaîtra des suites, comme l’expose le réalisateur Francesco Rosi dans le film qu’il consacre à Luciano tout de suite après avoir réalisé l’Affaire Mattei.

Voilà qui règle l’Affaire Mattei.

Christophe de Margerie

Mais elle nous amène presque automatiquement à nous demander si nous ne serions pas maintenant en face d’une Affaire de Margerie. En effet, si le profil de celui-ci est tout de même assez différent de celui de Mattei, il n’en reste pas moins qu’il partage avec ce dernier la particularité de ne pas hésiter à piétiner allègrement les plates-bandes du gouvernement des États-Unis et de l’industrie pétrolière américaine.

Déclarer publiquement comme il l’a fait l’an dernier que le maintien du dollar US comme référence pour les prix du pétrole n’a plus sa raison d’être constitue une attaque directe contre le Trésor américain qui profite immensément et indûment de ce privilège. L’abandon de cette référence lorsqu’elle surviendra éventuellement aura des retombées économiques et politiques colossales, au point que les États-Unis soient prêts à tout pour en retarder l’échéance le plus longtemps possible.

N’en retenons pour preuve que deux événements qui ont dominé la scène médiatique pendant des mois lorsqu’ils sont survenus : la disgrâce spectaculaire de l’ancien président du FMI et favori à la présidentielle française, Dominique Strauss Kahn, et l’exécution sommaire du président Mouammar Kadhafi par un commando français chargé de cette mission à l’issue de l’opération de l’OTAN contre son régime.

DSK et Kadhafi avaient eu l’audace de suggérer l’abandon du dollar US comme monnaie de réserve et son remplacement par une combinaison de plusieurs devises, d’or et de droits de tirage spéciaux. Ils ont même collaboré à la réalisation de ce projet avec un dirigeant de la Banque de Chine. À quelques mois d’intervalle, ils ont été mis hors d’état de nuire.

Mais non seulement Christophe de Margerie a-t-il défié le Trésor américain, il s’est également interposé dans les grands desseins de la politique étrangère américaine en faisant cabale contre les sanctions décrétées contre la Russie à la suite de l’affaire ukrainienne, et entretient des liens personnels avec Vladimir Poutine et les dirigeants de plusieurs pays jugés déterminants dans la stratégie américaine, qui portent ombrage aux efforts des États-Unis pour tenter de les influencer dans le sens de ses intérêts.

Quant à l’industrie pétrolière américaine, elle a tendance a voir d’un oeil mauvais toute personne qui n’entre pas dans son moule, À cet égard, impossible d’y être plus étranger que ce Français moustachu issu des rangs de l’aristocratie qui se permettait d’avoir des vues différentes de la sienne sur l’avenir de l’industrie et qui ne se gênait pas pour les promouvoir aux plus hauts niveaux avec toute l’aisance et l’assurance des plus grands diplomates. Les Américains supportent mal de se faire damer le pion, à plus forte raison par un « Frenchy » un peu trop sûr de lui.

Toutes ces raisons étaient-elles suffisantes pour faire subir à Christophe De Margerie le sort d’Enrico Mattei ? Encore trop tôt pour le dire, mais la version de l’accident commence déjà à susciter le scepticisme, comme en fait foi cet article mis en ligne hier sur le site d’information Réseau International On y parle même d’une explosion...

Citer

Crash du Falcon du PDG de Total : un attentat ?
 23 octobre 2014 Divers Réseau International

L’accident survenu dans la nuit de lundi à mardi à l’aéroport Vnukovo 3 de Moscou entrainant la mort du PDG de Total, Christophe de Margerie, suscite déjà beaucoup de questions pour l’instant sans réponse. Dans le contexte géopolitique actuel, le Web est à l’affut, et le moindre renseignement sera décortiqué dans tous les sens pour essayer d’en savoir un peu plus sur ce crash qui est tout sauf ‘’banal’’, malgré toute la prudence affichée par les commentateurs pour en parler.

Christophe de Margerie n’est pas n’importe qui. C’est un acteur dans les évènements qui secouent actuellement les relations entre la Russie et l’Occident. Que représentait-il dans la confrontation cataclysmique en cours ?

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Aucune recherche d’explications sur les causes du crash responsable de sa mort ne peut donc faire l’impasse sur cet aspect des choses. Surtout si certains éléments autour de l’évènement sont délibérément tus.

Par exemple, concernant l’explosion du Falcon, aucune photo de l’engin de déneigement qui aurait été directement la cause de l’accident et donc l’explosion n’est disponible. Mais il y a bien eu une explosion. Et un conducteur d’engin indemne !

D’autre part, nous n’avons aucune explication sur ce que faisait cet engin seul à cet endroit à ce moment-là, alors qu’habituellement ils travaillent à plusieurs, en râteau, selon certaines sources.

Comment alors ne pas se poser d’autres questions…
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« Modifié: 31 juillet 2016, 07:19:45 pm par JacquesL »