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Auteur Sujet: Entretien avec Guillaume Lenormand, un Français volontaire dans le Donbass  (Lu 1215 fois)

JacquesL

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http://www.breizh-info.com/23423/actualite-internationale/novorussia-entretien-avec-guillaume-lenormand-volontaire-francais-dans-le-donbass-exclusif/
C'est le compte-rendu d'un jeune breton qui s'est engagé au Donbass. Son anticipation géopolitique est fort sombre, et je préfèrerais là qu'il soit aveuglé d'idéologie nationaliste. L'avenir nous le dira.

Novorossia. Entretien avec Guillaume Lenormand, un Français volontaire dans le Donbass.

Citer
27/02/2015 – 07h00 Donetsk (Breizh-info.com) ? Le cessez-le-feu entre Ukrainiens et partisans d’une Novorossia libre est fréquemment mis à mal par les différents belligérants ; sur la scène internationale, les USA et leurs alliés mènent une nouvelle guerre d’influence à l’Europe de l’Est et à la Russie ; la récente affaire du Mistral, qui a vu l’Etat français s’opposer frontalement à la Russie ou encore le refus pressenti de la Commission européenne concernant un contrat nucléaire passé entre la Hongrie et la Russie laissent apparaître une profonde fracture (une de plus) entre les élites occidentales et leurs peuples, qui se retrouvent lésés – comme certains secteurs économiques de Bretagne - par les décisions des Atlantistes.

Loin des décisions prises en haut lieu, il se trouve des jeunes Européens, qui par idéalisme, par conviction politique, par idéal, ont décidé d’aller se battre en Ukraine et en Novorossia dans un camp ou dans un autre. Ce fût le cas de ces volontaires partis soutenir la révolution de Maïdan, par conviction nationalistes-révolutionnaires. C’est également le cas de cette poignée de Français, partis aux côtés d’autres Européens dans le Dombass défendre les partisans de Novorussia contre les forces armées ukrainiennes et les milices .

Nous avons interrogé Guillaume Lenormand, qui s’est engagé il y a plusieurs mois déjà dans le Dombass, au nom d’un idéal Européen et anti-impérialiste. Pour connaitre les raisons de son engagement, mais pour avoir également son avis sur la situation, son ressenti, loin des interprétations de salon que peuvent en faire les médias occidentaux trop souvent cantonnés à reprendre des dépêches AFP.



Breizh-info.com : pouvez-vous expliquer les raisons de votre engagement en Ukraine et en Novorossia ?

Guillaume Lenormand : Pour faire vite, je suis un militant nationaliste français, licencié en histoire, ayant fait un peu de tout (dont du dessin de presse sous le pseudonyme de Krampon).
La politique en France me semblant une impasse, j’avais envie d’aller défendre mes idées sur le terrain, de la manière la plus simple et la plus radicale.
La Novorossia représentant pour moi l’exemple-type d’une « révolte contre le monde moderne », il m’a semblé assez naturel de m’engager pour elle. Ou alors peut-être que, comme mes camarades, j’avais trop lu Corto Maltese, Dimitri et Jean Mabire.

Breizh-info.com :  Quelle est la situation, à l’heure actuelle, en Novorossia ? Les accords de paix ont ils changé quelque chose ? Comment ont ils été perçu par la population ?

Guillaume Lenormand : Notre armée est en voie de régularisation, le commandement fait chaque jours de nouveaux progrès dans la coordination et l’organisation.
Le moral est très haut (victoire de Debaltsevo) et nous pouvons compter sur l’expérience croissante de nos soldats. Malheureusement, toujours des carences en matériel et un manque de formation, avec parfois des conceptions militaires dépassées qui nous provoquent des pertes inutiles.

Les accords de paix n’empêchent pas l’artillerie de faire trembler nos vitres chaque nuit et les blessés d’arriver chaque jours plus nombreux à l’hôpital…
Ces accords sont du vent, comme d’habitude.

La seule paix possible s’achètera par notre victoire finale ou notre écrasement total.

Breizh-info.com :  Pouvez-vous nous décrire votre quotidien, depuis votre arrivée, et les différentes étapes de votre parcours ?

Guillaume Lenormand : Il faut prendre conscience que nous menons une guerre dans des conditions très différentes de celles de l’OTAN.

Il n’y a pas le confort et la logistique que l’on peut trouver dans les armées de l’Occident. La nourriture est frugale, les soldats sont exposés au manque d’hygiène, au froid, aux privations diverses, dans des conditions qui nous rappellent parfois d’autres temps.

Tenir une position, une tranchée, un bunker boueux ou un block-post n’a rien d’exaltant, quand aux missions d’infiltration ou de combat, elles se font avec très peu de moyens, les munitions sont insuffisantes.

Si vous êtes blessé, vous ne disposez que rarement d’une évacuation rapide. Il faut composer avec tout cela, s’endurcir et devenir rustique. L’entraînement et le travail « sur le terrain » ont été pour moi simultanés, et j’ai eu l’occasion de faire une grande variété de choses différentes.
guillaume_lenormand

cérémonie en hommage aux défenseurs du Dombass


Breizh-info.com : Comment votre famille , vos amis perçoivent-ils cet engagement « la peau au bout du fusil » ?

Guillaume Lenormand : Ils sont inquiets, c’est normal. Ils voudraient me revoir entier. Mais ils sont également fiers et soutiennent ma cause. C’est l’essentiel. Certains sont plutôt pro-ukrainiens, mais leur amitié transcende ces barrières idéologiques et ils me soutiennent moralement.

Breizh-info.com : Vous êtes plusieurs volontaires français actuellement, regroupés derrière l’unité continentale . Qu’est ce que c’est ? Comment cela évolue sur le terrain ?

Guillaume Lenormand : Unité Continentale disposait d’un groupe français de taille variable (environ 8 soldats, en plus d’un groupe serbe et d’un groupe espagnol) et d’une unité médicale française.
Il y a eu récemment des développements. Des désaccords avec le commandement d’Unité Continentale ont mené la plupart des derniers volontaires français à la quitter.

Ils sont actuellement une petite dizaine à se redéployer dans différents secteurs, selon leurs préférence.

Breizh-info.com : Avez vous vous même été sur le Front ? Vous avez été blessé il me semble ?

Guillaume Lenormand : Lorsque l’on parle de front, la plupart des gens s’imaginent un spectacle hollywoodien, des combats intenses et constants, du spectacle…
Ils ne réalisent pas que dans 99% des secteurs, le front n’est constitué que par une chaîne de block-posts et de positions enterrées.
Le contact avec l’ennemi a souvent été rompu et celui-ci, dans bien des cas, se situe à des kilomètres. Il faut donc aller le « chercher ».

Le front, c’est une longue attente, un quotidien triste, gris, bien peu glorieux, entrecoupé de très brefs moments de chaos et d’adrénaline. J’ai connu plusieurs fronts, de Donetsk à Debaltsevo et Marioupol.

J’ai participé (en désobéissant à mes commandants) à quelques actions « agressives ».
Enfin, j’ai été blessé, mais seulement légèrement. Ce jour là, plusieurs de mes camarades ont été tués et d’autres blessés gravement, je m’estime donc très chanceux.

Breizh-info.com : En France, les médias mainstream ont une vision particulière de l’Ukraine et ne comprennent pas le séparatisme. La Russie a t-elle l’influence que les médias occidentaux décrivent ?

Guillaume Lenormand : A vous de l’expliquer. Au Donbass, nous sommes géographiquement, culturellement et linguistiquement en Russie. Dissocier le Donbass et son peuple de la Russie, serait aussi bête que s’offusquer que la France soutienne une rébellion séparatiste au Québec ou en Wallonie, par exemple.

Pour autant que je puisse en juger, c’est le peuple russe qui aide directement le Donbass, par l’envois de volontaires et de matériel acheté dans des surplus ou des magasins de sport.

L’Etat russe, lui, agit sur un plan diplomatique, il ne faut donc pas tout confondre. On ne passe pas la frontière impunément, la légalité est respectée.

Breizh-info.com : Pour vous, comment sortir de cette crise, qui ressemble fort à une nouvelle guerre civile entre Européens ? Comment expliquez-vous ce déchirement qui parcourt une partie de la droite et de la gauche radicale en France ?

Guillaume Lenormand : Ce déchirement illustre la frontière qu’il y a entre ceux qui, d’une part, se perdent dans la défense d’une « forteresse occidentale » (aux valeurs progressistes, démocratiques et cosmopolites) et d’autre part, ceux qui ont entrepris la reconquête de notre continent.

Cette reconquête, contre les banquiers et la mafia mondialiste, ne pourra débuter qu’à l’Est.

Toute révolution nationaliste ne pourra être réalisée que par des hommes qui ont hérité d’une expérience militaire, qui ont laissé tomber les sempiternels débats inutils ou les molleries intellectuelles et renoué avec le feu de l’action et de la guerre.
Quels que soient nos efforts, le futur de l’Europe passera par la violence, nécessairement. Après 6 mois de guerre ici, j’en suis d’autant plus convaincu.

Breizh-info.com :  Quelles sont les besoins de la population civile dans le Dombass ? Des associations françaises travaillent-t-elles avec vous ?

Guillaume Lenormand : Les populations civiles manquent avant tout de médicaments. Même les produits pharmaceutiques les plus basiques font défauts. L’hôpital de Donetsk manque d’Oxygène. Un peu partout, les opiacés comme la morphine, le Tramadol, sont les premiers à faire défaut. Pour ce qui est des civils, ils continuent à tenir tête au quotidien, avec une dignité, un calme et une discipline remarquable.

L’ordre règne, alors que dans la même situation, en France, ce serait déjà l’anarchie, avec pillages et violences…

L’association française Novopole et les différents comités de soutien animés par exemple, par André Chanclu ou Alain Benajam, sont les principaux centre de solidarité française envers le Donbass.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
« Modifié: 01 mars 2015, 02:57:07 pm par JacquesL »

JacquesL

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Qu'est devenu Guillaume Cuvelier, dit "Lenormand" ?
« Réponse #1 le: 07 février 2017, 11:03:00 pm »
Qu'est devenu Guillaume Cuvelier, dit "Lenormand" ? Les dernières nouvelles remontent à février 2016, il était alors en Irak.
http://chroniquedelahaineordinaire.blogspot.fr/2016/02/du-donbass-lirak.html

Citer
Du Donbass à l'Irak.

Vous trouverez ci-dessus un article refusé car jugé trop publicitaire (appels aux dons), mais pour ma part, je trouve qu'il apporte un point de vue inédit sur le Donbass et qu'il ouvre une porte sur l'actualité de 2016.


 
Guillaume Cuvelier et Mickael Takahashi, deux « vétérans » de la Novorossie, actuellement au sein des peshmergas.



Dans cet article nous, allons donner la parole à Guillaume Cuvelier qui a été volontaire durant dix mois au Donbass. Après une première période couvrant l'année 2014, au sein de la calamiteuse « Unité Continentale » qui se soldera par une blessure légère à la main et par la dissolution de l'unité en janvier 2014. Il intégra en 2015, les cosaques du Dons, ce qui lui valut entre autre d'être assiégé par les forces de la DNR dans une caserne de Donestk. En Juin 2015, il quitta le Donbass et fut décoré le moi suivant par le Colonel Strelkof à Moscou.
Il nous a semblé important de lui donner paroles pour trois raisons. La première, il est un des rares français à avoir connu le front du Donbass avant les accords de Minsk et son cessez-le feu relatif, c'est à dire à la période de la guerre totale. La seconde, il a actuellement quitté le Donbass, ce qui lui permet de récupérer une liberté de parole totale, dénuée de propagande, loin des récits romancés, actuellement quotidiennement diffusés par certains français de Donestk. La dernière et non la moindre, lui que certain combattant de la plume, voir danseur folklorique, avait traité de lâche, a continué son combat sur un front bien plus terrifiant que le Donbass : la lutte contre Daesh. Bien plus terrifiant car dans ce combat contrairement au Donbass, la confrontation avec l'ennemi, n'offre point de salut dans la captivité.

1) Bonjour Guillaume, après une année au Donbass, on te retrouve en Irak. Peux-tu nous faire un bilan rapide de ton expérience Novo-Russe et nous présenter les différences entre les deux théâtres d'opérations?

Malheureusement, il est impossible de faire un bilan « rapide » d'une expérience aussi complexe, c'est pourquoi j'écris un livre sur le sujet (« Les hommes libres », il est terminé mais la correction et l'édition sont figées à cause de ma présence en Irak). Pour ce qui est des différences entre les deux théâtres, voilà une question très pertinente.
Les Kurdes et l'armée Irakienne, a différents niveaux, reçoivent un soutien de la coalition et une coordination correcte est mise en place. Au Donbass, du moins quand j'y étais présent (d’août 2014 à juin 2015), l'absence d'organisation et de coordination entre la fantomatique « présence russe » et les différentes forces locales était un cauchemar.
Les Kurdes savent tirer parti de la présence de volontaires occidentaux, et sont plutôt assidus à l'instruction militaire ou médicale. Ils veulent apprendre. Au contraire, beaucoup de milices du Donbass ne voulaient pas de cette aide, préférant reproduire encore et toujours les procédures dépassées de l'armée rouge à ses pires périodes, méprisant toute procédure ou instruction « à l'occidentale » et refusant de se moderniser. C'est le dommage du facteur idéologique, l'emportant sur la raison.
Dans les deux cas, nous avons affaire à une majorité de réservistes à mi-temps ou de soldats « de défense » (parfois payés) dont l'esprit est très différent de celui des volontaires, généralement plus jeunes et qui sont là « pour en découdre ».
Contrairement aux Irakiens de toutes appartenances, qui vivent dans un état de guerre semi-permanent depuis plus de quarante ans maintenant, les peuples du Donbass ont du, d'urgence, « réapprendre » la guerre. Malgré la présence de nombreux vétérans d'Afghanistan, de Tchétchénie ou d'Ossétie aussi bien chez les ukrainiens que chez les russes, les deux armées opéraient encore sur un modèle soviétique obsolète. Dans les deux camps, les conscrits improvisaient ou imitaient ce que l'on voyait dans les pires films d'action des années 80, ce qui, sur le terrain, conduisait à des pertes conséquentes (en moyenne, 40% de tués ou de blessés) et à des situations absurdes.
Ce bilan semble négatif pour le Donbass, mais ce n'est pas l'objet de ma réflexion. D'une part, ce genre de comportement se retrouve plus ou moins chez toutes les milices, conscrits et « armées » du tiers-monde. D'autre part, les kurdes reçoivent une instruction et une aide occidentale de longue date. Les gens du Donbass improvisaient dans l'urgence, pour leur survie immédiate, et n'avaient pas connu une guerre « à domicile » depuis 1944.
Le Donbass souffrait d'un isolement presque total du au siège Ukrainien et à sa situation géographique: pas d'ouverture maritime, pas d'aéroport utilisable, frontière russe fermée : les biens et les capitaux n'y circulent pas, la pénurie règne, le système bancaire est fermé. En Irak, le pays est ouvert, on peut y rentrer et en sortir plutôt facilement, et les produits de toute sorte circulent et se vendent (ou du moins, des copies chinoises), en particulier l'électronique et le système bancaire fonctionne.
Au Donbass, nous avions des munitions mais peu d'armes (à peine un fusil pour deux soldats), et les ukrainiens avaient la supériorité matérielle et numérique. La météo rendait la guerre particulièrement éprouvante (gel, boue, pluie). La bataille était dominée par l'artillerie et les blindés, l'arme aérienne ayant été mise hors-jeu très tôt. En Irak, c'est surtout du combat d'infanterie, un terrain ouvert, des IED ou des VIBED*, des bombardements aériens et le risque omniprésent de kidnapping ou d'assassinat. Le front est momentanément gelé à cause de l'hiver boueux et de la pénurie de munitions. Le conflit ethno-sectaire est un danger permanent. Deux guerres, deux univers radicalement différents.

* bombes improvisées fixes ou mobiles.




2) La chose qui me frappe le plus dans le Donbass c'est la proximité entre les soutiens français pro-Kiev et pro-Donbass. J'imagine que c'est parce que tous ceux issus des mêmes mouvances. Quel est ton point de vue ?
J'imagine qu'il n'y a aucune possibilité qu'une telle situation se produise sur le front « Kurde » ?
Et il ne serait pas impossible que sur le front, tu recroises d'anciens adversaires « pro-Kiev », à moins que ce ne soit déjà fait ?

D'une part, nous étions souvent issus des mêmes mouvances politiques et certains se connaissaient d'avant la guerre. Ensuite, nous étions des français en pays étranger, ce qui pousse de facto à la solidarité. Concernant les crimes de guerre, le Donbass n'a jamais atteint le niveau de sauvagerie que l'on a pu voir au moyen Orient, même si la propagande des deux bords parle sans cesse de « terrorisme » et de « génocide ».
Quand on est sur le front, la réalité, l'utilité et le sens pratique l'emportent sur tout le reste. En Ukraine, avoir des « connaissances » et un dialogue suivi avec certains des gars d'en face constituait un joker précieux. Imaginez que vous vous retrouviez prisonnier. Si cela pouvait éviter à un camarade de se faire sommairement exécuter ou torturer, cela pouvait conduire à un échange (avec ou sans rançon), sauver une vie et, in fine, libérer le type.
Les ukrainiens et les russes pratiquaient cela couramment. Je connais des russes qui ont été fait prisonnier et libérés plusieurs fois par l'ennemi, sous rançon ou après négociations « entre copains ». Les échanges étaient courants. Évidemment, si nous avions agit avec le fanatisme dogmatique qu'exigeaient certains « politruks » qui ne connaissent la guerre qu'à travers les affiches de recrutement, cela aurait été impossible.
Sur le front Kurde, du moins contre Daesh, une telle situation est trés improbable. Peut être que certains commandants, dans certaines zones, ont leurs petits arrangements locaux. Mais le fossé ethnico-religieux et le poids des années de guerre en font un conflit bien plus brutal. Il ne faut pas être pris vivant, point barre.
Du reste, il n'est pas impossible que des gars qui aient combattus dans les rangs ukrainiens se retrouvent de notre bord en Irak ou en Syrie. C'est déjà arrivé, et cela ne me dérange pas, sur un plan individuel. Ce qui est intéressant, ce sont les compétences, les qualités et le travail d'un soldat, pas son passé.

3)Peux-tu nous présenter ta mission actuelle, tes projets, et nous dire comment on peut vous aider et vous soutenir à distance ?


Je suis sous commandement d'un groupe de volontaires occidentaux nommé « Qalubna Ma'kum », (« Nos cœurs sont avec vous », en arabe). La coordinatrice du groupe et les responsables des différentes branches sont chargés de négocier quotidiennement avec nos supérieurs et avec les autorités civiles locales pour permettre à ce groupe d'opérer. Cela va du logement à la bouffe en passant par tous les aspects logistiques, organisationnels et techniques que l'on peut imaginer.
Nous comportons une branche médicale et humanitaire. Elle est chargée monter des hôpitaux de campagne sur le front, d'instruire nos alliés kurdes aux premiers soins, de recruter des secouristes ou des docteurs, de porter assistance, dans la mesure du possible, à la population civile, mais cela ne résume pas toute notre mission.
On m'a chargé de la responsabilité d'un petit groupe de combat. Nous assurons deux missions principales : QRF (réaction rapide) et PSD (escorte et sécurité). Constituer et entretenir une unité ne s'improvise pas, c'est un travail quotidien. Il faut jongler avec les personnalité et les compétences de chacun, parfois faire de l'instruction militaire et mettre tout le monde au même niveau, coordonner les procédures.
Ajoutez à cela le manque matériel : les armes et les munitions ne se ramassent pas sur le sol, mais doivent s'acheter sur place, comme tout équipement militaire. Les peshmergas, eux, utilisent leur voiture personnelle pour patrouiller et monter au front et nous les prêtent parfois. Il nous manque toujours un véhicule (un pick-up) et c'est notre première préoccupation. Un véhicule est fondamental pour travailler ici.
Nous sommes déjà mieux équipés que la plupart des miliciens, et notre unité est utilisée à chaque alerte dans notre secteur. Par exemple, elle a déjà participé directement à la capture de personnels de Daesh.



Nous travaillons à être pleinement opérationnels le plus tôt possible, pour la reprise des combats (Mars ou Avril). Nous achetons la plupart de notre matériel (armes et cartouches) avec les contributions financières de nos soutiens (qui peuvent nous virer de l'argent directement sur un compte paypal rattaché à notre page*). De cette manière, nous avons déjà acheté des chargeurs, des munitions et des pièces cruciales pour notre armement (sangles, garde-mains, lunettes, kits d'entretiens, etc). Nous comptons nous procurer le véhicule de la même manière.

4) Pour finir sur une note plus légère, je vais te poser la même question que tout le monde te posaient au Donbass : as-tu vu des russes en Irak ?

Pour ce que j'en ai vu, c'est bien simple : non. Les territoires sont bien définis. Si la Syrie est le terrain de jeu des russes, le Kurdistan Irakien et le gouvernement de Bagdad sont des allié des États-Unis.



Si vous voulez suivre les activités de Qalubna Makum, ou les aider financièrement, vous trouverez les liens ci-dessus :