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Auteur Sujet: Guerres de succession et trafics d'influences.  (Lu 2121 fois)

JacquesL

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Guerres de succession et trafics d'influences.
« le: 09 septembre 2007, 05:30:02 pm »
Je découvre longtemps après tout le monde le livre sulfureux de Pierre Péan et Philippe Cohen : La face cachée du Monde, aux Editions des Mille et une nuits.

Il est assez mal écrit, peu clair pour qui n'est guère au courant de ces actualités politiques intérieures, ou qui ne l'est plus : les références et les faits exérieurs sont absents, la rédaction est allusive.
Ensuite les principes moraux et managériaux au nom desquels les auteurs nous incitent à partager leurs indignations et leurs rancoeurs, restent non-dits, n'osent pas s'exposer au feu du débat et de la critique. La description du parcours trotskiste d'Edwy Plenel laisse très mal à l'aise, par exemple.

Mon hypothèse de travail, prise à l'instinct, mais du moins explicitée, est que cette accumulation de guerres de successions et de fautes morales, notamment l'addiction au trafic d'influence, résultent d'abord de fautes de management.  Hypothèse qui a l'avantage de ne pas m'embarquer dans ces inextricables querelles de personnes, ni tous ces procès d'intentions qui alourdissent le livre.
On peut croire les auteurs quand ils décrivent que Jacques Fauvet n'a pas été capable de préparer sa succession. Je les suis moins, quand ils l'opposent à la sagesse du fondateur Hubert Beuve-Méry, qui avait du moins préparé sa succession par Jacques Fauvet. Mais alors pourquoi a-t-il justement choisi un homme qui lui, ne saurait pas préparer sa succession ?

La guerre des clans, de gens qui ne se supportaient plus, qui érigeaient des barrages physiques entre eux, clan Amalric contre clan Julien, révèle que l'esprit d'entreprise commun, l'affectio societatis, avait volé en éclats. Et que la direction soit sans prises sur cela, est un fait grave.
La gestion administrative de Jacques Sauvageot est lâche et coûteuse, et met Le Monde dans la main du Syndicat du Livre. Les Services sont autant de citadelles indispensables pour prendre le pouvoir central. La CIA et la DGST ont facilement manipulé la rédaction du Monde...

Né d'un homme d'exception, HBM, en opposition-fascination mutuelle avec Charles de Gaulle, Le Monde a continué d'avoir besoin à sa tête d'une ou deux personnalités d'exception, mais n'a jamais su les former ni les trouver. La nouvelle direction est devenue despotique et menaçante, parce qu'elle n'a plus la compétence ni l'autorité morale qu'il faut.

Il semble que seule la guerre ait pu forcer certains à devenir des hommes d'exception. Certains sont devenus des héros de guerre. Plus rares sont ceux qui comme HBM, ont su devenir des héros de paix. En temps de paix, il semblerait qu'on ne sache même plus former des héros de paix.










Et il y a là aussi un coup de pied que je prends pour moi : je suis très en dessous des besoins, quant à préparer ma succession à la tête de cette très modeste institution de presse...
« Modifié: 09 septembre 2007, 09:05:31 pm par Jacques »