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Auteur Sujet: La bonne planque des malfrats parmi les gaullistes...  (Lu 3312 fois)

JacquesL

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La bonne planque des malfrats parmi les gaullistes...
« le: 30 mai 2008, 11:15:12 pm »
Il n'est pas jeune, ce journaliste, non seulement pour se souvenir des frères Zemour, rois de la pègre parisienne, et notamment du racket, mais pour les avoir personnellement féquentés à partir de 1975. Il exhume à http://www.bakchich.info/article3953.html une photo de la contre-manifestation gaulliste du 30 mai 1968, sur les Champs Elysées, où l'on voit la tête du chef de gang Gilbert Zemour, juste derrière Michel Debré et André Malraux. Sur la seconde photo, on voit Jacques Foccart, monsieur Françafrique, en seconde position à gauche, au bras de Pierre Lefranc.

http://www.bakchich.info/article3953.html
Citation de: Jacques-Marie Bourget
Quand la pègre défilait, en Mai 68, aux côtés des gaullistes
Mai 68 | vendredi, 30 mai 2008 | par Jacques-Marie Bourget
« Bakchich » exhume des archives de mai 68 une photo méconnue où, le 30 mai 1968, alors que les gaullistes manifestent sur les Champs Elysées, le truand Gilbert Zemour (cerclé de jaune) défile en tête aux côtés d’André Malraux, Michel Debré, et Jacques Foccart. Quand la pègre soutenait la République…

C’est en 1975 que je me suis mis à fréquenter le gang des Zemour. Avec parfois quelque chaos et des morts sur le macadam, les Zemour tenaient le milieu parisien. Ce qui impliquait des synergies avec Lyon et Marseille. Comme il sied aux grandes firmes. C’est Marc Francelet, attaché de presse de cette société, avec plein d’anonymes, qui m’avait présenté Gilbert, devenu chef de tribu du fait de l’égrenage des frères morts. Chantage, racket, recouvrement de créance, « protection » de bars et restaurant, investissements internationaux : le gang Zemour était vraiment une belle taule.



Gilbert Zemour
Cerclé d’orange, entre Michel Debré, ministre de l’Economie et André Malraux, ministre des Affaires culturelles, Gilbert Zemour. DR

Après plusieurs mois d’assiduité auprès de Gilbert, qui était un type bien élevé et intelligent, le commissaire Leclerc, traqueur de voyou, m’a fait passer un message : « Vous avez quitté le clan des journalistes pour celui des gangsters… » Bigre.

Ce que ce flic rigide ignorait, c’est que chez Zemour, j’étais à l’école. Comme les frères, et leurs copains, avaient participé à quinze ans de crapulerie politico-mafieuse, je me régalais, vers trois heures du matin, quand les langues deviennent plus légères, d’apprendre le comment d’un crime politique. Et parfois le pourquoi. À la fin, Pierrot Goldmann a rejoint le gang pour « reprendre les braquages ». La nuit, les copains du milieu lui lançaient « Allez, Pierrot, raconte-nous l’histoire des pharmaciennes… » Goldmann, avant d’être acquitté lors d’un procès en révision, avait été condamné pour le meurtre de deux apothicaires, boulevard Richard Lenoir à Paris. Et un flic avait été blessé.



Le fier cortège gaulliste
En partant de la gauche, le second est Jacques Foccart, au centre, levant les bras, Michel Debré, et à sa droite André Malraux. On distingue la tête de Gilbert Zemour entre ces deux derniers. DR

Un soir, Zemour est arrivé avec une photo (je n’ai pas pu retrouver la même). On le voyait avec Malraux dans un bras et Debré dans l’autre. Photo prise le 30 mai 1968, lors de la contre manif gaulliste des Champs Elysées.

Gilbert Zemour et toutes les anciennes barbouzes d’Algérie, les hommes de maître Lemarchand qui avaient combattu l’OAS après le FLN, étaient mobilisés. Le régime, Pasqua et Foccart en tête, craignaient une attaque armée des gauchistes. Gilbert et des dizaines d’autres, des voyous ayant été sortis de prison pour l’occasion, certains armés, avaient pour mission de veiller au grain, en nouveaux mercenaires du régime. C’est ainsi que le bon Gilbert (mort violemment en 1983 en promenant son chien), était à deux doigts de la tombe du soldat inconnu, avec la République entre ses mains.
« Modifié: 30 mai 2008, 11:19:54 pm par Jacques »