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Auteur Sujet: Pas de concepts sans références concrètes préalables.  (Lu 1964 fois)

JacquesL

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Extrait d'une discussion sur le groupe fr.sci.physique, où l'interlocuteur a quelques difficultés à séparer le domaine microphysique du domaine macroscopique.
Le lieu de discussion privilégié est le Wiki : http://quantic.deonto-ethics.org.

Jacques Lavau avait écrit :
>
> Nous n'avons aucun besoin de construire une "notion d'état
> macroscopique", puisque nous baignons depuis toujours dans le
> macroscopique. Depuis toujours, depuis bien avant que nous fussions
> même des préhominiens. La référence est largement antérieure à
> nous-mêmes.
>
> Ce qui nous pose problème, est d'avoir des idées claires sur les
> frontières des diverses notions macroscopiques qui ont modelé nos sens
> et notre entendement depuis notre très modeste ancêtre protochordé de
> l'éocambrien. Savoir quelles sont au juste les frontières, et leur
> nature, ça c'est un problème nouveau, depuis décembre 1900 et Max
> Planck.

Je crains d'avoir là parlé chinois à Bernard, comme aux autres du
reste : nous n'avons pas le même parcours.

"Références" : je ne l'ai appris que dans le module de didactique,
spécialité pour ceux qui après la licence de Psycho, se dirigeront
vers le concours d'entrée à l'IUFM, où ils (elles surtout) prépareront
le concours de Professeur des Ecoles.

Dans le pédagogisme caricatural cher aux inspecteurs qui nous
gouvernent, la théorie de la transposition didactique s'arrête à
l'opposition signifiant-signifié.
Tandis que Danièle Morange (Ouf ! J'ai retrouvé mes notes de cours)
insistait : en premier, nettement avant le concept, vient la référence
du concept.
Vous devez pouvoir mettre l'enfant devant la référence de base :
voilà, c'est ça un ours, un phoque, un chêne...

Le concept se construit ensuite progressivement, en se confrontant
notamment à ses frontières, et d'abord à ses antagonistes. Voici un
chêne à port de peuplier. Voici un chêne dont les feuilles miment
celles du saule. Et voici encore un chêne du Japon, à feuilles de
châtaignier. Et voici l'yeuse, à feuilles de houx... Finalement c'est
le gland qui est le critère botanique du genre Quercus (500 espèces)
dans la famille des fagacés.

Quand j'étais petit, le concept de "pinnipède" englobait les phoques
et les otaries. Maintenant, on sait qu'ils descendent de deux ancêtres
terrestres différents. Référence concrète : au zoo de Vincennes, les
otaries nagent constamment en acrobaties perpétuelles, en se servant
largement de leurs antérieures pour évoluer comme des martinets
aquatiques. Les phoques dorment au fond du bassin, ne venant à la
surface que pour reprendre de l'air.

Les documentaires nous ont aussi montré leurs différences dans leurs
locomotions terrestres. Là encore, les otaries se servent largement
davantage de leurs antérieurs, quand les phoques se contentent de
ramper à coup de reins.

Nos références sont donc là les livres - mmh, pas terribles - les
documentaires, et nos visites au zoo.

Donc Danièle Morange nous invitait à construire nos didactiques puis
nos pédagogies sur le triangle complet : référence, signifié,
signifiant.

Intervenant en mathématiques, Claude Tisseron (et non pas Pierre comme
je l'avais écrit par erreur dans un autre message) a donné des
exemples frappants d'expériences montrant à l'instituteur que ses
élèves de telle classe (CE2) n'avaient pas encore un corpus de
références suffisant pour appliquer les bon algorithmes arithmétiques
en toutes circonstances. Ils avaient encore souvent leurs algorithmes
à eux, dont les résultats coïncidaient parfois avec ceux du maître...
Le problème est que le jeu de références et de tests n'avait pas été
choisi assez large.

Faut-il encore expliquer ? Ou maintenant, quand je parle de
"références sur lesquelles fonder telle notion", ce ne sera plus du
chinois ?

« Modifié: 04 mai 2011, 12:42:53 pm par Jacques »