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Auteur Sujet: Deux jours de descente de la Loire.  (Lu 1989 fois)

JacquesL

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Deux jours de descente de la Loire.
« le: 10 juin 2009, 11:41:43 am »
Du 6 au 7 juin 2009. Parcours raccourci : de Pouilly sur Loire, à Bonny sur Loire.
Pluie sur les tentes et les campements les deux soirs et nuits, mais pas sur les pagayeurs en action. Quelques coups de soleil sur les avant-bras.



Konrad Lorenz l'avait exprimé avec son humour habituel : le naturaliste peut être assez paresseux et contemplatif, aimer se baigner avec les oies dans le Danube...
Pour d'autres raisons hélas, je suis un kayakiste plus paresseux que les autres, j'aime bien détailler la vie animale, et aimerais détailler davantage la végétation.
On a vu peu de canards, uniquement des colverts. Assez peu de hérons cendrés ont été remarqués, mais davantage d'aigrettes garzettes. Quelques goëlands posés, quelques mouettes, des sternes. On dispute encore s'il s'agissait parfois de guifettes moustac ou de sternes Pierregarin : font le Saint-Esprit comme des crécerelles avant de plonger sur la proie, ce qui est un mode de prédation de sterne, les guifettes sont davantage insectivores. Mais queue bien peu fourchue.
Et beaucoup d'hirondelles de rivage. Parfois on voyait leurs terriers dans la berge.
Beaucoup de bergeronnettes grises. Vague soupçon d'un cincle ?
Au petit matin, de nombreux chants d'oiseaux que je ne sais pas identifier.
Beaucoup de corneilles noires, quelques bosquets d'arbres bruissants de corneilles. Mais pas repéré de héronnières.
La Loire était très basse, beaucoup d'échouages sur des bancs de sable.

Le sable de Loire est assez particulier, grossier, anguleux et abrasif. Depuis plusieurs dizaines d'années, il est interdit à l'exploitation et à la vente. C'est le sable le plus feldspathique et micacé de France.

Parmi les galets, plusieurs ont trouvé des fossiles, cérithe, bivalve. Martine a trouvé un remarquable oursin fossile.

Ce qui est sélectif contre les grèbes et les canards plongeurs, est le niveau extrêmement bas des eaux. En revanche, nous n'avons pas su observer de limicoles non plus. Ou il n'y en a aucun ? Fonds pas assez vaseux, n'abritant pas du tout assez de faune benthique ?

Petite révision de méca flu, et des allées de tourbillons de Bénard-Karman : les branches d'arbres échoués, en oscillation perpétuelle dans le courant.


Dans le bilan technique :

1. Le sable de Loire est un sol très carencé en éléments fins, il n'a aucune cohésion. Les sardines en fil n'y tiennent pas, j'ai juste obtenu qu'elles se déchaussent peu en les lestant chacune d'un galet. Les seules sardines qui tenaient sont les grosses de la BW, à profil en èta, de 15 x 10 x 257 mm, en alu, de 55,6 g pièce. J'en avais deux, j'aurais dû en avoir six.

2. L'enduction de la tente Jamet monoparoi (qu'Audrey connaît pour avoir dormi dedans) a vieilli sur stock. Les bandes de scellement de coutures partent avec l'enduction qu'elles arrachent. Je l'ai achetée voici dix ans, et elle n'avait assuré que cinq nuits. Elle devait être en stock à Go Sport depuis au moins deux ans (ils la soldaient). Les chantiers de recollement de ces décollements seront-ils à l'échelle humaine ?

3. J'avais agrandi d'un triangle sur l'avant un double-toit camouflé (steppe) pour tentes dômes premier prix, afin de l'adapter au porche de cette Jamet, et j'avais enduit de dissolution silicone le triangle d'agrandissement, dont la pente est localement nulle. Cette enduction est efficace. Quoique insuffisamment écarté de la tente principale, l'ensemble du double-toit a rempli son rôle, sur la nuit où je l'ai posé, la deuxième. Toutefois il réduit encore la ventilation, occultant largement la ventelle arrière. Il abaisse encore le passage d'entrée, ce qui est pénible.

4. L'entrée du porche de la tente est sévèrement basse. Les sardines d'abside sont surexposées à l'arrachement.

...

11. L'hydrodynamique du canoë d'Alain et Martine était excellente, comparée à celles de nos pneumatiques, notamment du mien.

12. J'ai bien aimé le canoë construit par Gumotex, le Palava d'Oscar. J'étais au départ surpris par les extrémités camuses, avec marotte et tableau incliné symétriques. L'avantage est que la flottaison est longue, avec un coefficient prismatique élevé, une largeur maximale et un maître-coupe limités. Le système de vagues est long et discret.

13. Le siliconage simple face des impressions de cartes est insuffisant. Alain avait siliconé deux fois chaque face. Il faut cela. Cela prend du temps et exige de la place.

14. Oui, le rattrapage des bandes de scellement de coutures de la tente Jamet est à l'échelle humaine, avec de la colle néoprène, mais long et imparfait. La solution durable sera de siliconer intégralement la face externe du tissu, surtout la face avant, porche et abside, la plus exposée par sa faible pente.

15. L'enduction du coton à la dissolution de silicone tient ses promesses : ni le chéquier ni les papiers du véhicule n'ont souffert dans les poches du "smock" malgré la pluie de vendredi soir et de samedi matin. Et il garde l'avantage des six poches. Bon, j'avais appliqué deux couches...


Vidéo par Alain à http://guyaneaventure.free.fr/video/randomul/randomul.htm
« Modifié: 12 juin 2009, 01:46:26 pm par Jacques »

JacquesL

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C'est pourtant pas la mer à boire ...
« Réponse #1 le: 10 juin 2009, 11:07:57 pm »
C'est pourtant pas la mer à boire ...
chantait Sammy, quand nous étions tous deux G.O. à Santa Giulia.
Non, lui était G.M. artiste invité, et moi G.O., il a parfois navigué sur mon bateau.

Si, c'est l'amer à boire. C'est toujours l'amer à boire, après le bref épisode sur rivière.

Toujours mes tonnes d'inhibitions, notamment l'inhibition à défendre mes intérêts contre les voyous et gangsters. Un bison sur chaque main...
Toujours les flots d'invectives, les grincements de rage et de haine, y compris par m'Irascible Amie et ses quarante contre-ordres...

Merci à MAD d'avoir organisé ce bref intermède rivière, les moments de bonheur sont si rares.
« Modifié: 28 juillet 2011, 11:51:59 pm par JacquesL »

JacquesL

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Bourres de peuplier sur l'eau, et trompe-vue.
« Réponse #2 le: 12 juin 2009, 12:38:26 pm »
Deux choses m'ont surpris, au cours de cette descente de Loire en kayak :

1° - Au lieu de rester vers le milieu de rivière, pour profiter au maximum du courant, le groupe préférait longer les bords.  En remontée de courant, oh que je comprendrais, mais en descente ? C'est vrai qu'on détaille mieux, mais on dérange aussi davantage la faune éventuelle.

2° - Et une apparence visuelle semblait leur donner raison : à lire le courant par les bourres de peuplier flottant sur l'eau, l'eau près des berges semblait descendre nettement plus vite que celle en plein courant. Mystère, cela violerait toutes les lois de l'hydrodynamique, et toutes les mesures apprises autrefois en Méca Flu.

Information complémentaire : on avait le vent de face par la gauche, donc les deux rives jouaient un rôle d'abri relatif, surtout la rive au vent à nous, bien sûr.
Or les bourres de peuplier flottantes remontaient le courant (enfin, relativement à l'eau, et pas relativement au fond), poussées par le vent. Et remontaient moins près des berges : moins de vent. Leur vitesse par rapport aux berges, était plus proche de la vitesse réelle de l'eau.

Voilà, fin du mystère.
C'est un nouvel exemple à ajouter au thème "Le contrat de désensorialisation en enseignement des sciences, abus et remèdes". Nos sens immédiats guidaient vers un meilleur courant de descente près des berges, et il fallait trouver le biais qui trompait notre vue. Le progrès scientifique passe très souvent par un détour désensorialisé, pour appréhender les trompe-sensorialité.
« Modifié: 02 septembre 2010, 04:41:01 pm par Jacques »