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Europe / Qui bride l’économie russe ?
« Dernier message par JacquesL le 22 septembre 2019, 12:19:48 am »
Qui bride l’économie russe ?
https://lesakerfrancophone.fr/qui-bride-leconomie-russe
Par Tom Luongo ? Le 8 septembre 2019 ? Source Strategic Culture

Tom Luongo
L’économie de la Russie est un point sensible depuis plus de deux ans. Depuis la crise du rouble à la fin de 2014, la Banque de Russie a eu pour rôle d’appliquer un resserrement anticyclique de type FMI afin de stabiliser la situation à la suite de la décision de laisser le rouble flotter sur le marché libre.



Forum Économique International de St Petersbourg 2019 ©Photo Kremlin.ru

C’était la bonne décision alors. C’est ce que les États-Unis n’attendaient pas du président Vladimir Poutine. On s’attendait à ce que Poutine s’en tienne à son conservatisme naturel et maintienne le rouble dans les 30 pour 1 dollar américain, au lieu de risquer un effondrement du taux de change face à la chute historique des prix du pétrole au cours des dix-huit mois écoulés entre juillet 2014 et le plus bas de fin janvier 2016.

Le pétrole est passé de 120 dollars par baril à environ 28 dollars au cours de cette période. Et si Poutine n’avait pas, de manière proactive, laissé le rouble tomber de 32 pour 1 dollar à un plus haut de 85 au début de 2016, la Russie aurait été complètement mise en faillite.

Au cours de cette période, la présidente de la Banque de Russie, Elvira Nabullina, a relevé le taux de référence à 17,00% et la Russie a entamé le processus lent et douloureux de dépollution dé-dollarisation de son économie.

Cinq ans se sont écoulés depuis cette époque dramatique. Mais beaucoup de dégâts ont été causés, non seulement au peuple russe et à son économie, mais également à la mentalité des responsables de la Banque de Russie.

Nabullina a toujours été un personnage controversé, car elle a une formation occidentale, et que le système bancaire en Russie est toujours composé de personnes qui respectent les prescriptions du FMI en matière de gestion des crises.

Mais ces règles du FMI sont là pour protéger le FMI, qui consent des prêts à une nation en difficulté, et non pour aider la nation en difficulté à se relever. Pour expliquer cela, je dois être un peu technique, alors pardonnez-moi.

Le problème fondamental est une mauvaise compréhension de ce que sont les taux d’intérêt et leur interaction avec l’inflation et les flux de capitaux. Pour cette raison, la médication permettant de sauver une économie en difficulté est, le plus souvent, pire que la maladie elle-même.

Si le quatrième défaut de l’Argentine en vingt ans ne vous le prouve pas, rien ne le fera.

Nabullina pense toujours que son travail consiste à réduire l’inflation à 4%. En tant que politique de la banque centrale, le ciblage de l’inflation est une maladie qui doit être placée à côté de la variole au Centre pour le contrôle et la prévention des maladies d’Atlanta.

Il me semble que je dois réécrire cet article presque tous les mois pour rappeler aux gens quel est le problème.

Lorsque l’inflation est supérieure à l’objectif fixé, la banque centrale est dominée par une politique d’austérité qui maintient les taux d’intérêt au-dessus du taux du marché dans l’espoir vain de pouvoir en finir avec l’inflation, car le système bancaire n’a pas retrouvé toute sa confiance après la crise.

C’est le problème de la Russie aujourd’hui. Nabullina croit toujours qu’il reste du travail à faire avant de permettre à l’économie de se développer.

Lorsque l’inflation est inférieure à l’objectif, comme à la BCE et aux États-Unis, les banquiers centraux mal éduqués pensent que la croissance est poussive et demandent des mesures de relance sous la forme de monnaie bon marché pour créer un cycle de crédit vertueux. Cela n’a pas fonctionné et cela ne fonctionnera pas.

Parce que ces deux théories sur les effets du ciblage de l’inflation sont totalement fausses.

Elles n’ont pas fonctionné aux États-Unis et en Europe car leurs économies n’ont plus la capacité de s’endetter davantage pour stimuler la demande et augmenter les dépenses. Comme le décrivent Mises et d’autres, tout ce qu’ils font est «de lâcher du mou» en offrant de l’argent, dont personne ne veut, à des taux d’intérêt que le marché ne peut pas soutenir.

Cet argent bon marché gonfle les prix des actifs, tels que les actions et les obligations, tout en détournant des capitaux vers des projets à longue échéance, tels que la fracturation hydraulique au Texas et les prêts au logement et à la voiture, mais il soustrait du capital productif à l’avenir, en calculant mal le risque de ces projets par rapport au taux d’intérêt.

L’effet net enrichit les riches et les puissants, déjà obscènement gavés, par le biais de transferts de richesses qui alimentent les critiques gauchistes et marxistes du «marché libre» qui proclament la fin du capitalisme.

Cependant, le ciblage et le contrôle de l’inflation par la banque centrale constituent le summum d’une économie planifiée. Contrôlez la valeur et le coût de l’argent et vous contrôlez les moyens de production. Alors ça, les mecs… c’est pas du capitalisme.

La nullité en matière économique est aujourd’hui monnaie courante, des hautes sphères jusqu’aux plus bas quartiers.

En fin de compte, vous atteignez le point auquel nous sommes parvenus dans l’ouest, où rien ne permet de forcer le marché, par le biais de taux négatifs punitifs, à stimuler la croissance. Il s’agit simplement d’hommes arrogants qui prient devant l’autel des maths en torturant des algorithmes qui ne ressemblent en rien à la réalité et qui en font une politique.

D’autre part, nous avons Nabullina, formée dans le monde de l’économétrie et de son éco-babillage, freinant l’économie russe avec des taux d’intérêt supérieurs à ceux du marché. Elle est soit trop prudente si je suis généreux, soit une activiste de la Cinquième colonne qui étouffe la croissance économique dans l’intérêt des ennemis de la Russie si je suis cynique.

Pour être honnête, je pense que la vérité se situe quelque part entre les deux.  Aujourd’hui, j’ai décidé d’être honnête.

L’économie russe, structurellement, se porte bien. John Hellevig du groupe Awara a récemment publié un excellent rapport expliquant les entrailles de ce qui se passe là-bas. Et John note, comme je le fais depuis plus d’un an, ici et , que les taux d’intérêt de la Banque de Russie sont trop élevés, compte tenu de ce que dit le marché .

Ce n’est pas vraiment difficile, il suffit de regarder la courbe du rendement des Bonds du gouvernement russes et vous pourrez voir de quoi je parle.

Luongo08091901

Le taux de référence actuel en Russie est de 7,25%, contre 7,75% il y a deux mois à peine – j’en reparlerai dans une minute. L’ensemble du marché interbancaire et du marché des dépôts à court terme, sous la dépendance de la banque centrale, se négocie en dessous de ce taux de référence.

Cela signifie que la banque centrale freine un marché qui souhaite négocier à des taux plus bas. Cela maintient les liquidités à un faible niveau, et l’accès aux prêts sur le marché domestique et commercial également.

Dans le même temps, la demande de dette russe pousse les taux vers le bas, car en tant que pays le bilan de la Russie est très sain, en partie du fait de la gestion par Nabullina pendant la période de crise 2014-2016. Et pour la première fois depuis près de 5 ans, la Russie a une courbe de rendement normale en pente positive allant de 1 an à 20 ans, sans heurts.

La demande de dette russe est enfin dictée par le marché et peut permettre aux banques de gagner de l’argent en prêtant à long-terme. C’est ainsi que les banques sont censées gagner de l’argent, et non pas en spéculant sur les actions et les devises !

En outre, les taux d’épargne nationaux à toutes les échéances sur les marchés monétaire et les certificats de dépôt sont inférieurs au taux de référence, de sorte que les banques russes ne sont soumises à aucune pression. Les taux d’offre élevés en matière d’épargne indiquent la nécessité de renforcer les réserves en attirant l’épargne. C’est un mauvais signe.

Les prêts hypothécaires non performants [risqués ] représentent moins de 1%…. 1% !!

Le seul souci concerne l’encours de la dette libellée en dollars, mais cela représente environ 1% du marché hypothécaire total en Russie. Il s’agit littéralement de menue monnaie.

Je veux dire, par pitié, qu’attend Nabullina du Ciel ? Une invitation gravée en lettres d’or de la part de la Fed à la prochaine convocation des Banques Centrales mondiales à Jackson Hole ? Elle a fait son travail, maintenant laissons le peuple russe faire le sien.

Nabullina a maintenu ses taux élevés, par crainte d’un retour de l’inflation en raison de la hausse du dollar américain et de la chute des prix du pétrole, qui exerce une pression à la hausse sur le rouble. Elle a commis une erreur de politique flagrante en augmentant les taux en réaction aux droits de douane exorbitants sur l’aluminium, imposés par Trump l’an dernier, et en les maintenant ensuite jusqu’en juin.

Elle commence tout juste à baisser les taux après que sa politique soit devenue ridicule et que la croissance du PIB russe soit au point mort. Encore une fois, incompétence et trahison se ressemblent beaucoup vues de loin.

Elle continue à s’agiter à l’ombre d’une crise provoquée par le dollar. Mais l’économie russe de 2019 n’est pas celle de 2015. Les prêts en dollars se sont pratiquement évaporés et la principale source de demande de dollars sur le marché intérieur sont les anciens prêts aux entreprises qui n’ont pas été convertis en roubles ou en euros.

Ainsi, l’économie russe est beaucoup mieux protégée contre la hausse du dollar qu’elle ne l’était auparavant.

L’erreur  fondamentale de la plupart des banquiers centraux, en particulier ceux formés par le FMI, est de croire que réduire le coût de l’argent stimule la croissance et que l’augmenter la freine. C’est un modèle trop simpliste pour justifier le besoin de philosophes émérites comme Nabullina, Mario Draghi et Jerome Powell pour bricoler l’économie, gérer la croissance et la stabilité.

La réalité est que c’est plus compliqué que cela, parce que l’accès au capital signifie différentes choses à différents moments du cycle économique et dans différentes économies. Et le rôle de la Russie dans l’économie mondiale est en train de changer.

La Russie est en train de devenir un carrefour indépendant de l’économie mondiale. Fermée aux marchés en dollars américains, la Russie doit désormais diriger la partie du monde qu’elle domine – l’UEA [Union économique eurasiatique], la Turquie, l’Iran, les États de la CSTO [Organisation de coopération de Shanghai] – et faire preuve de confiance en rendant le rouble plus accessible aux investissements étrangers.

Projeter la confiance se fait sous la forme d’une baisse des taux reflétant un marché intérieur sain, sans maintenir des taux élevés car vous craignez les États-Unis.

La courbe de rendement que j’ai affichée ci-dessus est l’image d’une banque centrale effrayée par l’avenir, telle que Jerome Powell à la Fed, et non pas optimiste quant aux perspectives d’avenir de la Russie. Powell a des problèmes que Nabullina n’a pas, comme des dizaines de milliers de milliards de dettes futures non capitalisées qui nécessitent des taux beaucoup plus élevés pour se stabiliser.

Une baisse des taux d’intérêt en Russie de 7,25% à 6,5% ou même à 6% est probablement tout ce qu’elle doit faire pour laisser ensuite les marchés se débrouiller seuls. C’est ce que le marché lui dit réellement.

Et je crois que Vladimir Poutine en a assez des craintes de Nabullina. Il est de plus en plus impatient avec sa présidente de banque centrale. Il voit le manque de croissance de l’économie russe et se demande pourquoi la formation de capital est bloquée derrière un mur de taux d’intérêt trop élevés.

Récemment, Poutine a rencontré Nabullina et aussitôt après la rencontre, les taux d’intérêt ont chuté de 0,25%. La même chose s’est produite en 2015 quand elle avait bloqué les taux à 10% et que Poutine a finalement dû la forcer à se justifier.

Il est clair que quelque chose ne va pas à la Banque centrale russe. Que ce soit Nabullina elle-même, son personnel ou l’héritage des théories économiques occidentales insipides et dangereuses refusant de mourir, est au-delà de mes connaissances.

Le cynique en moi dit que le fait, pour la Banque centrale de Russie, de traîner les pieds, est un vestige de l’infiltration américaine dans les institutions russes qui redresse son horrible tête. Ce combat est en cours, mais les baisses récentes du taux de référence sont un bon début.

Tom Luongo

Traduit par jj, relu par San pour le Saker Francophone
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Concours de proverbes et aphorismes / Bouc hémisphère...
« Dernier message par JacquesL le 20 septembre 2019, 03:21:07 pm »
je refuse de servir de bouc hémisphère et refuse de payer les pois cassés.

....surtout si c’est pour qu’ils vivent comme des coqs en plâtre !
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Amérique / Guerre commerciale Chine-US
« Dernier message par JacquesL le 08 septembre 2019, 10:02:38 am »
Guerre commerciale Chine-US
https://lesakerfrancophone.fr/guerre-commerciale-chine-us

Un seuil critique vient d’être franchi et rien ne sera plus jamais comme avant…

Par Michael Snyder ? le 23 août 2019 ? Source theeconomiccollapseblog


Juste au moment où les choses semblaient se régler un peu, notre conflit avec la Chine est soudainement passé à une nouvelle phase dangereuse. Ce n’est plus simplement une «guerre commerciale» et nos relations avec la Chine ne seront plus jamais les mêmes. Comme vous le verrez ci-dessous, le président Trump vient de qualifier le président chinois Xi Jinping d’«ennemi», et les Chinois vont prendre cela très au sérieux.


En Chine, le dirigeant national est une représentation du gouvernement comme un tout, et le gouvernement dans son ensemble est une représentation du pays tout entier. Pour le peuple chinois, ce que Trump vient de dire sera interprété comme « les États-Unis et la Chine sont désormais des ennemis ». Bien sûr, pour Trump, tout serait pardonné demain si les Chinois cédaient totalement à ses exigences et commençaient à dire toutes sortes de belles choses sur lui, mais pour les Chinois, ce qui s’est passé ces derniers mois restera dans les mémoires pendant des générations. Le président Trump a insulté leur honneur national à maintes reprises, et ce genre de chose n’a peut-être plus beaucoup d’importance pour nous, ici dans le monde occidental, mais en Chine, leur sens de l’honneur est au cœur de leur identité. Après tout ce qui a déjà été dit et fait, il n’y aura plus de retour en arrière, et nous sommes maintenant confrontés à un avenir dans lequel les États-Unis et la Chine seront des ennemis acharnés.

En réponse aux droits de douane américains annoncés précédemment, la Chine a surpris les marchés mondiaux en annonçant, vendredi matin, une nouvelle vague de taxes sur les marchandises en provenance des États-Unis :

Citer
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine s’est intensifiée vendredi alors que Beijing annonçait un nouvel ensemble de droits de douane sur les produits américains, plongeant le marché boursier dans la dépression.

Le Conseil des Affaires d'État de Chine a annoncé qu'il imposerait des droits de douane allant de 5% à 10% sur 75 milliards de dollars supplémentaires de marchandises américaines, selon le média d'État Global Times.
Quand Trump a appris cela, il a pété les plombs et s’est jeté immédiatement sur  Twitter, envoyant un message dans lequel il s’engageait à frapper les produits chinois avec des droits de douane encore plus élevés :

Citer
Depuis de nombreuses années, la Chine (et de nombreux autres pays) profite des États-Unis pour le commerce, le vol de propriété intellectuelle et bien plus encore.

Notre pays perd des centaines de milliards de dollars par an au profit de la Chine, sans fin envisageable.

Malheureusement, les administrations précédentes ont permis à la Chine d'aller bien au-delà d'un commerce équitable et équilibré, au point de devenir un lourd fardeau pour le contribuable américain.

En tant que président, je ne peux plus permettre cela ! Afin de parvenir à un commerce équitable, nous devons équilibrer cette relation commerciale très injuste.

La Chine n'aurait pas dû appliquer de nouveaux tarifs à 75 milliards de dollars de produits américains (motivés par des considérations politiques !).

À compter du 1er octobre, les 250 milliards de dollars de biens et produits en provenance de Chine, actuellement taxés à 25%, seront taxés à 30%.

De plus, les 300 milliards de dollars restants de biens et produits en provenance de Chine, qui devaient être taxés à 10% à compter du 1er septembre, seront désormais taxés à 15%. Merci de votre attention sur cette question !

En outre, Trump a « ordonné aux sociétés américaines » de commencer à chercher, immédiatement, une alternative aux produits chinois :

Citer
Trump a ensuite tweeté que les entreprises américaines "sont invitées à rechercher immédiatement une alternative à la Chine, y compris en ramenant leurs entreprises à domicile et en fabriquant leurs produits aux États-Unis". Il n'a pas précisé en détail les moyens légaux qu'il pensait utiliser pour contraindre les entreprises à quitter la Chine.

Quand je lisais cela pour la première fois, je ne pouvais pas en croire mes yeux, vous avez peut-être eu la même réaction.

Est-ce que Trump peut réellement faire ça ?

Eh bien, non, la vérité est qu’il ne peut pas.

Il peut certes encourager les entreprises américaines à quitter la Chine, mais comme CNN l’a souligné, il n’a pas le pouvoir d’ordonner unilatéralement à toutes nos sociétés de quitter un pays entier :

Citer
Voici le fait : Donald Trump ne peut pas ordonner aux entreprises américaines de faire quoi que ce soit. Il existe une raison pour laquelle le monde des affaires est connu sous le nom de «secteur privé» - parce qu’il n’est ni détenu ni contrôlé par le gouvernement (ou «secteur public»). Le président des États-Unis ne peut pas «ordonner» grand chose à une entreprise privée.
Et en plus de tout le reste, le président Trump a publié un autre tweet dans lequel il qualifiait le président chinois Xi Jinping de «notre ennemi». Ce qui suit provient directement du compte Twitter de Trump :

Citer
Comme d'habitude, la Fed n'a rien fait ! C'est incroyable qu'ils puissent «parler» sans savoir, ni me demander ce que je fais, ce qui sera annoncé sous peu. Nous avons un dollar très fort et une Fed très faible. Je travaillerai «remarquablement» avec les deux, et les États-Unis verront de grands succès…

Ma seule question est de savoir qui est notre plus grand ennemi, Jay Powell [président de la Fed] ou le président Xi ?
L’espoir d’un accord commercial avec la Chine sous le gouvernement Trump était déjà mort, mais cela a enfoncé encore plus de clous sur le cercueil.

Quand les perspectives de l’économie américaine étaient florissantes, conclure un accord commercial avec la Chine n’était pas si critique pour Trump, mais les choses ont radicalement changé.

À ce stade, même les prévisions internes de la Maison Blanche montrent « que l’économie pourrait ralentir considérablement au cours de l’année prochaine » :

Citer
Les principaux conseillers de la Maison-Blanche ont informé le président Trump, ce mois-ci, que certaines prévisions internes indiquaient que l'économie pourrait ralentir considérablement au cours de la prochaine année, au bord de la récession, compliquant le processus de réélection en 2020.

La prévision privée, l'une des nombreuses livrées à Trump et élaborée par trois personnes familières du briefing, contraste vivement avec la rhétorique triomphale que le président et ses substituts ont maintes fois utilisée pour décrire l'économie.

Les choses deviennent encore plus sombres. Le secteur manufacturier américain vient de se contracter pour la première fois depuis 2009, et les marchés financiers commencent à comprendre qu’il n’y a pas de solutions prometteuses à l’horizon.

Vendredi, les turbulences de la guerre commerciale ont effrayé les investisseurs et le Dow Jones a clôturé la journée en perdant plus de 600 points :

Citer
L'indice Dow Jones Industrial Average a clôturé en baisse de 623,34 points, soit 2,4% à 25 628,90. Le S & P 500 a glissé de 2,6% pour clôturer à 2 847,11. Le Nasdaq Composite a chuté de 3% pour terminer la journée à 7 751,77. Les pertes ont porté la baisse de Dow pour août à plus de 4%.

Les principaux indices ont également affiché des pertes hebdomadaires pour la quatrième fois consécutive. Le Dow a chuté d'environ 1% cette semaine tandis que le S & P 500 a perdu 1,4%. Le Nasdaq a perdu 1,8%.

Comme je l’ai indiqué à la fin du mois dernier, le marché boursier a commencé à décliner en juillet et il a maintenant chuté chaque semaine au mois d’août. Tout comme dans mon livre «The Beginning Of The End», nous sommes potentiellement confrontés à un scénario dans lequel nous vivrons une grande tourmente économique et financière au cours du second semestre.

J’ai maintes et maintes fois averti mes lecteurs que nos relations avec la Chine allaient se détériorer progressivement. Nous nous attendions à cela depuis longtemps, mais la plupart des Américains ne comprennent toujours pas les implications de cette crise.

Ce conflit entre les États-Unis et la Chine va tout changer.

Énormément de peine nous attend, et notre société n’est absolument pas préparée à la gérer.

Michael Snyder

Traduit par jj, relu par San pour le Saker Francophone
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Le Grand Basculement : Une approche historique de la récession qui vient
https://lesakerfrancophone.fr/le-grand-basculement-une-approche-historique-de-la-recession-qui-vient

Par Alastair Crooke - Le 26 août 2019 - Strategic Culture


La perspective d’une récession mondiale en train d’arriver n’est-elle qu’une question économique, à discuter dans le cadre de la Grande Crise financière de 2008 ; c’est-à-dire savoir si les banquiers centraux ont, ou non, gaspillé leurs outils disponibles pour la gérer ? Ou bien existe-t-il un modèle plus large de marqueurs géopolitiques que l’on peut observer avant qu’elle n’arrive ?

Heureusement, nous avons de l’aide. Adam Tooze est un historien britannique primé, travaillant à l’Université de Columbia, dont les histoires sur la Seconde Guerre mondiale, The Wages of destruction (Les salaires de la destruction) et sur la Première Guerre mondiale, The deluge (Le déluge), racontent 100 ans de descente en spirale, de dette mondiale « passe-moi-la-patate-chaude », de récession (certaines idéologiquement imprégnées) et de modèles commerciaux à l’exportation, tout cela ayant façonné notre géopolitique. Ce sont les mêmes variables, bien sûr, qui sont en jeu aujourd’hui.



Les livres de Tooze décrivent un modèle de base d’événements, liés et répétés au cours des deux guerres, mais il y a d’autres idées à trouver dans ce modèle : comment les modes politiques ont été affectés, comment l’idée d’empire s’est métamorphosée et comment l’accumulation de dettes a provoqué de profonds changements.

Mais d’abord, comme le note Tooze, ce « modèle » commence avec l’observation de Woodrow Wilson en 1916, selon laquelle « la Grande-Bretagne possède le monde, mais l’Allemagne le veut aussi ». En fait, il s’agissait aussi de la peur de l’élite britannique face à ses rivaux (l’Allemagne, par exemple), la peur de paraître faible. Aujourd’hui, c’est l’élite américaine qui, de la même manière, craint la Chine et un hypothétique « empire » eurasiatique.

Les anciens empires européens sont effectivement « morts » en 1916, selon Tooze :

Citer
Alors que la Première Guerre mondiale entrait dans sa troisième année, l'équilibre du pouvoir était visiblement en train de basculer de l'Europe vers l'Amérique. Les belligérants ne pouvaient tout simplement plus supporter les coûts d'une telle guerre. Les alliés occidentaux, et en particulier la Grande-Bretagne, ont équipé leurs armées en achetant de plus en plus de matériel de guerre aux États-Unis. Fin 1916, les investisseurs américains avaient misé deux milliards de dollars sur une victoire de l'Entente (l'équivalent de 560 milliards de dollars en monnaie d'aujourd'hui). C'est aussi l'année où la production américaine a dépassé celle de tout l'Empire britannique.
Le revers de la médaille, c’est que cette quantité stupéfiante d’achats faite par les Alliés a déclenché une sorte de mobilisation de guerre aux États-Unis. Les usines américaines sont passées d’un stade de production civile à celui de production militaire. Et la même chose s’est répétée en 1940-1941. Il en a résulté d’énormes profits. Des oligarchies ont été fondées, et l’intérêt de l’Amérique pour son énorme complexe militaro-industriel est né à ce moment.

Wilson fut le premier homme d’État américain à percevoir que les États-Unis étaient devenus, selon les mots de Tooze, « une puissance pas comme les autres qui est apparue, tout à coup, comme une nouvelle sorte  ‘super-État’, exerçant son veto sur les préoccupations financières et sécuritaires des autres grands États du monde. »

Bien sûr, après la guerre, il y a eu de la dette. Beaucoup de dettes. La France « était profondément endettée, devant des milliards aux États-Unis et des milliards à la Grande-Bretagne. La France avait également été prêteuse pendant le conflit, mais la plupart de ses crédits avaient été accordés à la Russie, qui avait répudié toutes ses dettes extérieures après la Révolution de 1917. La solution française a été d’exiger des réparations de l’Allemagne ».

Citer
La Grande-Bretagne était prête à assouplir ses exigences envers la France. Mais elle devait aux États-Unis encore plus que la France. A moins qu'elle ne perçoive de la France, de l'Italie et de tous les autres petits combattants, elle ne pouvait pas espérer payer ses dettes envers les États Unis.

Les Américains, quant à eux, étaient préoccupés par le problème de la reprise allemande. Comment l'Allemagne pourrait-elle atteindre la stabilité politique si elle devait payer autant à la France et à la Belgique ? Les Américains pressent les Français de céder quand il s'agit de l'Allemagne, mais insistent pour que leurs propres revendications soient payées en totalité par la France et la Grande-Bretagne.

L'Allemagne, pour sa part, ne pourrait payer que si elle pouvait exporter, et en particulier vers le plus grand et le plus riche marché de consommation du monde, les États-Unis. La dépression de 1920 a tué ces espoirs d'exportation. A ce moment, la crise économique a réduit la demande des consommateurs américains au moment même où l'Europe en avait le plus besoin.

Les guerres sont souvent suivies de ralentissements économiques, mais en 1920-21, les autorités monétaires américaines ont en fait cherché à ramener les prix à leur niveau d’avant-guerre par des mesures d’austérité. Ils ont créé une dépression. Ils n’ont pas entièrement réussi, mais assez bien quand même. Lorsque les États-Unis ont opté pour une déflation massive, ils ont imposé à tous les pays qui voulaient revenir à l’étalon-or un dilemme angoissant. Revenez à l’or aux valeurs de 1913 et vous devrez égaler la déflation américaine avec une déflation encore plus forte de votre côté, et accepter le chômage de masse conséquent, ou dévaluez.

La Grande-Bretagne a alors choisi la voie de la déflation et de l’austérité. Presque tout le monde, cependant, a choisi de dévaluer sa monnaie (par rapport à l’or), à la place. Mais les dirigeants américains des années 1920 n’étaient pas prêts à accepter ce résultat. Ils ne voulaient pas que leur industrie et leurs marchés soient perturbés par un flot de produits français et allemands bon marché. En 1921 et 1923 – tout comme aujourd’hui en ce qui concerne la Chine – l’Amérique a donc augmenté ses taxes douanières, mettant fin à une brève expérience de libéralisation du commerce entreprise après les élections de 1912. « Le monde devait des milliards de dollars aux États-Unis, mais le monde allait devoir trouver un autre moyen de gagner cet argent que de vendre des marchandises aux États-Unis. »

Ce moyen a été trouvé (vous pouvez le deviner) – encore plus de dettes. L’Allemagne a eu recours à l’impression monétaire. (L’impression était le seul moyen pour elle de se réarmer en prévision de la Seconde Guerre mondiale). L’hyperinflation de 1923, qui a anéanti les épargnants allemands, a cependant également assaini le bilan du pays. Post inflation, l’Allemagne ressemblait à un emprunteur très solvable.

Citer
Entre 1924 et 1930, les flux financiers mondiaux ont pu être vus comme une guirlande de dettes. Les Allemands empruntaient aux Américains et utilisaient cet argent pour payer les dommages de guerre aux Belges et aux Français. Les Français et les Belges utilisaient alors cet argent pour rembourser les dettes de guerre envers les Britanniques et les Américains. Les Britanniques l’utilisaient ensuite pour rembourser les États-Unis, qui remettaient tout cet argent en circulation. Tout le monde pouvait voir que ce système était dingue.

Seuls les États-Unis pouvaient le réparer. Ils ne l’ont jamais fait.

Pourquoi ? Parce que « au cœur de ce système mondial centré sur l’Amérique, qui se mettait rapidement en place, il y avait une politique liée à une vision conservatrice de son propre avenir » [comme hégémonie mondiale], estime Tooze.

Le revers de cette fixation avec un dollar « aussi bon que l’or » n’était pas seulement les difficultés de l’entre-deux-guerres d’une Europe ravagée par la guerre, mais aussi la menace de marchés américains inondés d’importations européennes à bas prix : les sidérurgistes et les chantiers navals allemands moins chers que leurs concurrents américains grâce à leur faible monnaie. Une telle situation a également prévalu après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les États-Unis ont accepté la sous-évaluation du mark allemand et du yen, précisément pour aider la reprise allemande et japonaise.

Accélérons jusqu’à aujourd’hui, et c’est là que se trouve la racine du Zeitgeist économique de Trump. La peur américaine est relancée pour un nouveau cycle : la primauté mondiale de l’Amérique est dépassée, cette fois par la Chine.

L’austérité des années 1920 et la dépression qui a suivi ont éviscéré les gouvernements dans toute l’Europe. Pourtant, les dictateurs qui les ont remplacées n’étaient pas, comme le souligne Tooze dans The Wages of Destruction, des absolutistes réactionnaires ; ils aspiraient plutôt à être des modernisateurs. Et personne ne l’a été plus qu’Adolf Hitler. Tooze écrit : « L’originalité du national-socialisme est que, plutôt que d’accepter docilement une place pour l’Allemagne dans un ordre économique mondial dominé par les riches pays anglophones, Hitler a cherché à mobiliser les frustrations refoulées de sa population pour relever un épique défi à cet ordre. »

Hitler rêvait de conquérir la Pologne, l’Ukraine et la Russie comme moyen d’obtenir les ressources nécessaires pour égaler celles des États-Unis, affirme Tooze. « Le vaste paysage entre Berlin et Moscou deviendrait l’équivalent de l’Ouest américain pour l’Allemagne ». L’objectif initial d’Hitler, suggère Tooze, était plus celui d’un premier Reich hautement modernisé et industriel ; un « empire » carolingien, tel celui que les Francs avaient créé après la chute de Rome.

Bien que configuré différemment, le rêve national-socialiste allemand d’un empire carolingien « moderne » sous-tend toujours la vision européenne de l’Europe d’aujourd’hui, en tant que sa descendance linéaire.

Après la Seconde Guerre mondiale, une Europe affaiblie et châtiée s’est définitivement détournée de la « puissance » brute ; ou, pour le dire un peu différemment, elle a dépassé la puissance pour adopter un style différent d’« empire ». Toujours carolingien par essence ; c’est-à-dire avec un commandement centralisé (dans le style franc), supervisant un monde autonome de lois et de règles et une coopération étroitement réglementée.

Mais, avec la philosophie d’après-guerre du « plus jamais ça », elle a évolué vers un projet millénaire, fondé sur la « paix perpétuelle » de Kant et sur sa logique « convaincante » de gouvernance mondiale comme seule solution à la politique brutale de l’anarchie hobbésienne (bien que Kant craignait aussi que l’« état de paix universelle » rendu possible par le gouvernement mondial soit une menace encore plus grande pour la liberté humaine que l’ordre international hobbésien, dans la mesure où un tel gouvernement, avec son monopole du pouvoir, deviendrait « le plus horrible despotisme »).

L’Europe vit donc un « système postmoderne » qui ne repose pas sur un rapport de force, mais sur « le rejet de la force » et sur « des règles de conduite auto-imposées ». Dans le « monde postmoderne », écrit Robert Cooper (lui-même haut fonctionnaire européen) : « La raison d’état et l’amoralité des théories de Machiavel sur l’art de l’État… ont été remplacées par une conscience morale » dans les affaires internationales.

Le résultat est paradoxal. Les États-Unis ont résolu le « paradoxe kantien » de l’UE avec leur rejet libéral de toute politique de puissance en leur apportant la sécurité, ce qui a rendu inutile que le gouvernement supranational européen le fasse. Les Européens n’avaient pas besoin de puissance pour parvenir à la paix, et ils n’avaient pas non plus besoin de puissance pour la préserver.

C’est précisément sur ce paradoxe que Trump s’est « focalisé », afin de mobiliser sa base vers une nouvelle vision de l’Europe, la voyant comme un rival commercial prédateur. Face à la montée de la Chine, les États-Unis se retranchent dans un monde hobbésien où la « puissance » brute est primordiale, et seront donc de moins en moins favorables aux discours européens libéraux et moralistes.

Voici où je veux en venir : au départ, l’Union Européenne n’aurait jamais vu le jour sans l’ingénierie politique secrète de l’Amérique. Et l’Europe a été (et est toujours) par conséquent fondée sur le principe de la bienveillance sans réserve des États-Unis à l’égard de l’UE. Mais cette prémisse clé ne tient plus : une Union Européenne à l’aube d’une récession peut-elle réussir à rester équilibrée et à l’écart d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Eurasie ?

Qu’est-ce qu’une récession imminente pourrait alors présager ? Le pendule va (presque certainement) basculer à l’autre extrême de celui des années 1920. Trump est un renfloueur, à 0% d’intérêt. Mais ce virage extrême dans la direction opposée, cependant, est susceptible d’induire des cycles similaires d’effondrement en chaîne de cette dette toxique sur quelqu’un – n’importe qui – d’autre ; de dévaluation compétitive et de tentative d’exportation de la déflation.

Une récession mondiale de grande ampleur pourrait remettre en marche toute cette « folle machine à dettes ». Mais cette fois, amplifiée par l’effondrement du prix du pétrole, la chute des États du Moyen-Orient, etc. Tout le monde peut voir que le système est fou. Les États-Unis pourraient y remédier, mais ils ne le feront jamais.

Ils ont tellement transformé le système financier en arme qu’ils ne cèderont jamais sur le statut du dollar. La question est de savoir si la Chine et la Russie ont la volonté politique, et la capacité, d’assumer la corvée d’instaurer un ordre financier différent.

Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas réparé le système pendant l’entre-deux-guerres ? Parce que, nous dit Tooze (en termes codés), le système s’était révélé une mine d’or pour les oligarques fabricants d’armes, et l’Amérique était puissamment attirée par la perspective de devenir le leader mondial : le « siècle américain » qui allait venir.

En outre, avant la Première Guerre mondiale, écrit Tooze dans The Deluge, la capacité d’action des États-Unis était entravée par leur système politique inefficace, leur système financier dysfonctionnel et leurs conflits raciaux et sociaux d’une violence unique. « L’Amérique était synonyme de greffe urbaine, de mauvaise gestion et de politique avide, autant que de croissance, de production et de profit. »

Eh bien, les deux « guerres mondiales », parce qu’ils étaient le principal fournisseur d’armes, n’ont pas beaucoup changé cette situation. Les fortunes et l’influence oligarchiques se sont épanouies. L’entre-deux-guerres a vu l’intersection de certains intérêts oligarchiques avec ceux du crime organisé en Amérique, et la Seconde Guerre mondiale a vu le lien de la mafia italienne avec les opérations étrangères américaines, et donc avec la classe politique américaine.

En 1916, la production américaine dépasse celle de tout l’Empire britannique. Quatre-vingt-dix-huit ans plus tard, la suprématie de la production américaine a pris fin. La Chine est en train de surpasser l’Amérique. Une politique intérieure américaine plus fragmentée et de plus en plus belliqueuse sera-t-elle capable de restaurer l’ordre financier, alors qu’ils passent d’un extrême à l’autre ? L’Amérique sera très probablement une fois de plus mariée à une vision « conservatrice » [c’est-à-dire hobbésienne] de la poursuite de son propre avenir.

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par San pour le Saker Francophone.
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Europe / Bismarck et le nationalisme ukrainien
« Dernier message par JacquesL le 05 septembre 2019, 11:19:25 pm »
Bismarck et le nationalisme ukrainien
https://lesakerfrancophone.fr/bismarck-et-le-nationalisme-ukrainien

Par The Saker ? Le 14 août 2019 ? Source thesaker.is via Unz Review

Lorsque Zelenskii est arrivé au pouvoir, il aurait pu choisir entre deux options fondamentales. Ces options étaient à peu près celles-ci :

Option un, ou le pragmatisme avant l’idéologie
: faire un effort déterminé pour résoudre les problèmes les plus urgents de l’Ukraine. À tout le moins, Zelenskii aurait-il pu ordonner à son armée de cesser le feu, et la faire reculer à une distance de sécurité – Zelenskii avait toute autorité pour le faire, dès son inauguration, et il n’avait besoin de l’aide de personne pour cela. De toute évidence, une telle démarche devrait être coordonnée avec les forces des DNLR [Les Républiques du Donbass]. Et cela signifie à tout le moins que Zelenskii aurait dû ouvrir une voie de communication directe avec les deux républiques. Cette option pourrait être décrite comme «commençant à mettre en œuvre au moins les toutes premières étapes des accords de Minsk».

Option deux, l’idéologie avant le pragmatisme : faire un effort déterminé pour ne pas aborder les problèmes les plus urgents de l’Ukraine. La priorité ici est de déclarer que l’Ukraine n’honorera pas les accords de Minsk : pas de discussions avec les DNLR, pas de cessez-le-feu, pas de retrait des forces, pas d’amnistie et, très certainement, pas de discussions sur un statut spécial pour le Donbass. Cette option pourrait être décrite comme «plus ou moins identique» ou «une resucée de Porochenko».


Le prince Otto von Bismarck a un jour déclaré que «la politique est l’art du possible» et je pense que c’est une excellente règle à garder à l’esprit lorsque l’on veut essayer de comprendre ce qui se passe et ce qui pourrait se passer par la suite. Il y a beaucoup de rhétorique hyperbolique dans le monde, mais peu importe à quel point les politiciens ukies [ukrainiens] peuvent être délirants, la réalité reste quelque chose d’objectif, et cette réalité objective est ce qui formera l’avenir, et non les absurdités idéologiques vides proférées par les politiciens – qu’ils soient ukrainiens ou anglosionistes.

À l’heure actuelle, la très grande majorité des experts pense que Zelenskii ne choisit pas la première option. Cela suggère fortement que l’Ukraine opte pour la seconde. Mais, comme je l’ai indiqué ci-dessus, la seconde option de Zelenskii n’est rien d’autre que, disons, «encore plus de la même chose».

Et cela a du sens, surtout si l’on considère que :


Même le site présidentiel de Zelensky ne fonctionne pas

Premièrement, les mêmes causes produisent les mêmes résultats – après tout « la folie c’est répéter la même chose, encore et encore, en espérant un résultat différent ».

Deuxièmement, le comportement passé est le meilleur indice prédictif du comportement futur.

Alors que s’est-il réellement passé ? Pourquoi Zelenskii est-il apparemment obsédé à vouloir répéter les mêmes erreurs que Porochenko ?

Comme je l’ai indiqué dans un article récent, l’Ukraine n’est pas une démocratie, mais une oligarchie : depuis 1991, la république soviétique la plus prospère a été pillée sans pitié par toute une classe – au sens marxiste du terme – d’oligarques dont la plus grande peur a toujours été que la même «horreur» – de leur point de vue – qui a frappé la Russie avec Poutine, finirait par arriver en Ukraine [la mise au pas des oligarques].

Ici, nous devons préciser quelque chose : ce n’est pas, je répète, ce n’est pas une question de nationalité, ou de nationalisme. Les oligarques ukrainiens sont comme tous les autres oligarques : leur loyauté concerne leur argent et rien d’autre. Si vous voulez caractériser ces oligarques, vous pouvez les considérer comme culturellement «post-soviétiques», ce qui signifie qu’ils se moquent de la nationalité. Même si leur langue maternelle est le russe, ils se foutent de la Russie ou des Russes – ou de n’importe qui d’autre, d’ailleurs ! Comme beaucoup d’entre eux sont juifs, ils ont, bien sûr, un réseau de sympathisants / complices en Israël, mais aussi en Occident et même en Russie. En vérité, ces gars-là sont des «internationalistes» par excellence, dans leurs manières toxiques.


Quelques beaux spécimens d’ochlocrates
L’autre force importante en Ukraine est constituée par les escadrons de la mort et les foules nazies d’origine ukrainienne – en fait galicienne. Ce pouvoir n’est pas non plus une démocratie, mais une ochlocratie [force de la foule]. Ces gars-là sont une minorité, et même une petite, mais ils ont assez de force physique et même de puissance de feu pour menacer tout dirigeant ukrainien symbolique. En outre, ces personnes ont profondément infiltré toutes les forces de police et de sécurité qui, en théorie, auraient été en mesure de les contrôler ou de les désarmer – le SBU, en particulier, regorge de voyous ukronazis.

Commençons maintenant par les oligarques : leur priorité numéro un est de continuer à piller l’Ukraine. Pour cela, vous avez besoin du contraire de la loi et de l’ordre : vous avez besoin d’anarchie, de chaos, de violence et, plus important encore, vous avez besoin de la petite feuille de vigne de «l’agression Moskal [ruskof]» pour vous cacher. En d’autres termes, bien que ces oligarques ne souhaitent probablement pas une guerre ouverte à grande échelle avec les DNLR, et encore moins avec la Russie elle-même, ils ne peuvent tout simplement pas permettre à la paix de prospérer.

Les ukronazis ne veulent pas non plus la paix, de peur que leur influence et leur pouvoir ne retombent à un niveau plus ou moins proportionnel à leur part dans la population ukrainienne. En outre, comme toute leur idéologie et leur vision du monde consistent à haïr la Russie et à être russophobe, toute paix avec la Russie est littéralement impensable pour eux. Avec leurs partisans polonais, ils veulent que la Russie éclate en de nombreux petits pays qu’ils – ou, dans leurs rêves délirants, les Chinois – pourraient dominer. Ces gens vont toujours percevoir la Russie comme une menace existentielle. À leur manière, ils ont absolument raison : la Russie restera toujours la preuve de la réalité de leurs illusions. C’était déjà vrai au 13ème siècle et encore aujourd’hui.

Enfin, gardons à l’esprit que ni les oligarques, ni les ukronazis, ne souhaitent sincèrement que les peuples de Crimée et du Donbass fassent partie de «leur» Ukraine, car l’immense majorité de ces peuples s’opposeraient catégoriquement à la fois aux oligarques et aux ukronazis. Oui, pour des raisons idéologiques et de prestige, tous ces nazis galiciens déclareront toujours que «la Crimée est pour toujours ukrainienne» et «nous allons reconquérir le Donbass», mais ce dont ils fantasment réellement c’est le territoire, et seulement le territoire. Quant aux plus de 2 millions de personnes, anti-nazies virulentes, qui vivent actuellement sur ces terres, ils veulent simplement les voir morts ou expulsés.

Ainsi, alors qu’environ 70% des Ukrainiens souhaitent le retour de la paix et l’arrêt définitif des horreurs de la guerre civile, les deux seuls groupes disposant d’un véritable pouvoir souhaitent que la guerre civile à l’Est se poursuive. Il y a même beaucoup de candidats de Zelenskii qui ont déclaré que la guerre avec les DNLR était le seul moyen de résoudre la crise. Certains veulent même une guerre avec la Russie !

La réalité, cependant, est gênante et, comme le dit l’expression, si votre tête est dans le sable, vos fesses sont à l’air, et le «bluff» collectif ukronazi est exposé à l’air depuis plusieurs années maintenant. Ce bluff est également vrai pour les supposées «réformes» des forces ukronazies.

De nombreux signes indiquent que la plupart des prétendues «réformes» et «réorganisations» des forces ukronazi étaient davantage liées à la corruption –  évidemment, quoi d’autre ? – et n’étaient que du décorum. Les galiciens sont généralement connus comme des tortionnaires de classe mondiale et des assassins de civils, mais ils ne sont pas vraiment des commandants militaires, c’est pourquoi les «historiens» ukronazis passent désespérément à la loupe toute l’histoire de ce qu’on appelle l’Ukraine aujourd’hui, pour trouver une espèce de « victoire ukrainienne ». Tout ce qu’ils ont trouvé, jusqu’à présent, sont de très petites batailles locales, totalement hors de propos. En revanche, les forces des DNLR semblent se porter plutôt bien et leur moral semble être aussi fort que jamais, ce qui n’est pas surprenant puisque leur éthique militaire est fondée sur mille ans d’histoire militaire russe. Dernier point, mais non des moindres, il y a l’avertissement assez frappant de Poutine lors des Jeux olympiques [d’hiver en 2014 à Sotchi], qui déclarait que toute attaque ukronazie aurait, citation : «des conséquences très graves pour l’état ukrainien».

Cet avertissement a apparemment été entendu à la fois à Kiev et à Washington DC.

L’humeur de l’opinion publique russe semble être celle d’un dégoût total et d’une colère frustrée. Ce n’est pas que Zelenskii ait toujours été très populaire en Russie, mais au moins ce n’était pas un nazi, et il semblait vouloir faire au moins les tous premiers pas vers l’arrêt définitif de la folie. Cet espoir est maintenant totalement anéanti, les médias russes rapportent quotidiennement les déclarations russophobes de différents membres de l’entourage de Zelenskii.

Alors que le Kremlin s’en tient le plus souvent à son langage diplomatique traditionnel, la plupart des experts russes semblent en avoir marre de Zelenskii, et de ses singeries, et plaident tous pour un durcissement de la position russe vis-à-vis de ce Banderastan qui dure depuis cinq ans. Et le Kremlin a été attentif : la Russie distribue actuellement des passeports à pratiquement tous les Ukrainiens qui souhaitent en obtenir un. C’est la première étape d’une séquence éprouvée, la prochaine étape consistant à reconnaître les DLNR en tant qu’États souverains, comme ce fut le cas en Abkhazie et en Ossétie du Sud.

Beaucoup se demandent ce que Poutine peut bien attendre, et pourquoi la Russie n’a pas encore officiellement reconnu ces républiques ?

Les raisons en sont aussi simples que convaincantes :

Premièrement, toute reconnaissance prématurée alimenterait davantage le conte de fées occidental selon lequel la Russie aurait «envahi» l’Ukraine pour s’emparer de territoires. Si les anglosionistes n’hésitaient pas à faire de telles affirmations alors que les forces russes étaient encore dans leurs casernes, vous pourriez imaginer les cris hystériques que nous aurions entendus de la part de «l’Occident collectif» si la Russie avait effectivement décidé de déplacer ses forces dans le Donbass pour mettre fin à l’agression ukronazie !

Deuxièmement, dans la mesure où l’Empire a créé une «anti-Russie» avec son Banderastan ukronazi, la Russie a créé un «anti-Banderastan» avec les DLNR. Ceci est très important et ne doit jamais être négligé : oui, l’Ukraine occupée par les nazis est, pour la Russie, une blessure qui ne guérira jamais, mais la Novorussie est également une blessure qui ne guérira jamais pour l’Ukraine occupée par les nazis. La grande différence est que la Russie est assez forte pour supporter sa blessure, alors que le Banderastan ukronazi n’a jamais eu aucune chance de succès, et qu’il s’est déjà effondré au-delà de tout espoir de survie.

Troisièmement, la Russie ne peut tout simplement pas se permettre de payer elle-même l’immense facture d’une éventuelle reconstruction de l’Ukraine dévastée. Le simple fait de redresser la Crimée est déjà une tâche énorme et extrêmement coûteuse pour la Russie, en particulier après des décennies de négligence de la part des Ukies. Mais au moins, il est évident que la Crimée se dirige vers la prospérité et que le retour sur investissement sera énorme. Mais reconstruire à elle seule l’ensemble du Donbass dépasse probablement les moyens de la Russie. Actuellement, celle-ci fournit déjà beaucoup d’assistance aux Novorussiens, et elle est pratiquement au taquet.

Enfin, rappelons ici que le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé les accords de Minsk et qu’ils ne sont donc pas facultatifs : les accords de Minsk sont obligatoires en vertu du droit international. Et voici la beauté de la chose : la Russie ne fait pas partie des accords de Minsk, seuls l’Ukraine et les DLNR sont signataires. Ainsi, alors que les anglosionistes répètent comme un mantra que «la Russie doit être sanctionnée pour ne pas respecter les accords de Minsk» ou «la Russie doit faire davantage» – ils réalisent tous secrètement que tout cela est bidon, simplement de la poudre aux yeux. En outre, même les dirigeants occidentaux les plus bornés commencent maintenant à comprendre quel est le côté qui ne veut pas vraiment respecter ces accords.

Ces accords sont encore moins populaires en Novorussie qu’ils ne le sont à Kiev : c’est un secret de Polichinelle que les Novorussiens n’accepteront plus jamais d’être gouvernés par Kiev à nouveau. Et, tôt ou tard, ils rejoindront la Russie sous une forme ou une autre. Mais c’est dans le futur. Pour le moment, les Novorussiens sont assez intelligents pour se rendre compte qu’ils devraient continuer et laisser les idiots ukronazis saboter ouvertement ces accords. Et puisque Zelenskii et son entourage déclarent à présent qu’ils ne négocieront jamais avec les DLNR – comme le prévoient les accords de Minsk -, ce n’est ni la Russie, ni les DLNR qui ont détruit ces accords, mais le gouvernement ukrainien, quasiment officiellement.


La sinistre ironie de la politique ukie : un ukronazi vandalise le portrait de l’homme qui a créé l’Ukraine

Un fait marquant depuis l’élection de Zelenskii est le nombre de personnalités politiques ukrainiennes qui ont ouvertement déclaré que l’Ukraine devrait simplement reconquérir militairement le Donbass – certains ont même suggéré la Crimée. C’est donc probablement une bonne idée de réviser les options militaires de tous les côtés.

Commençons par le rêve ukronazi : c’est assez simple, et de nombreux responsables ukrainiens ont évoqué «l’option croate» qui fait référence à l’attaque surprise par les Croates – pleinement appuyée par l’OTAN – contre les zones serbes protégées par l’ONU en Croatie (voir « Opération Storm » sur Wikipédia). Le modèle est simple : prétendez négocier de bonne foi, demandez à des soldats de la paix – sympathiques – de désarmer toutes les sections locales, puis attaquez-les avec tout ce dont vous disposez. Si les DLNR étaient toutes seules, coupées de la Russie, il pourrait y avoir une chance théorique – bien que peu probable – de réussir une telle attaque. Mais nous devons nous rappeler ici que les Serbes de Krajina – et les Serbes de Bosnie aussi – ont été trahis par Slobodan Milosevic qui n’a rien fait pour les protéger. En fait, la Serbie a même mis en œuvre des sanctions à l’encontre de la Republika Srpska. Enfin, l’OTAN avait une suprématie aérienne totale.

Le cas des DLNR ne pourrait être plus différent, car loin de trahir le Donbass ou d’imposer des sanctions à l’instar de Milosevic, Poutine a accordé aux DLNR le soutien total de la Russie. Si les Ukrainiens attaquent, la Russie aura un très large éventail d’options parmi lesquelles :

  • Envoi de plus d’aide humanitaire
  • Envoi de matériel militaire supplémentaire – le «Voentorg»
  • Envoi de plus de volontaires – le « vent du nord » –, en particulier des professionnels hautement qualifiés
  • Partage de données de renseignement et de reconnaissance avec les forces des DLNR
  • Déploiement de contrôleurs aériens avancés (FAC) au sein d’équipes des forces spéciales afin de coordonner les frappes d’artillerie sur des cibles ukronazies de l’autre côté de la frontière
  • Destruction des missiles et des avions ukrainiens – y compris les drones
  • Engagement des unités russes de guerre électronique pour perturber les signaux radars ukies, y compris les contre-batteries, GNSS, communications audio et vidéo, liaisons de données, etc.
Jusqu’à présent, c’est ce que la Russie a fait, les trois derniers points uniquement dans quelques cas spécifiques.

Maintenant, ce que les gens voient généralement comme la prochaine option d’escalade pour la Russie serait d’envoyer des forces terrestres en Novorussie pour engager directement les forces attaquantes ukronazies.

En vérité, la Russie a beaucoup d’autres options avant une opération terrestre.

Par exemple, une autre option russe pourrait inclure :
  • La déclaration officielle d’une «zone d’exclusion aérienne humanitaire» comme en Libye, dans laquelle «tous les moyens nécessaires» seront utilisés pour mettre fin à l’agression, puis envoyer immédiatement des avions et hélicoptères de soutien au combat rapproché et de frappe aérienne – avec bien sûr la couverture d’avions de chasse, intercepteurs et multi-rôles – et même des bombardiers pour détruire des unités ukies en progression.
La Russie pourrait très facilement déclarer une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Donbass sans déplacer une seule unité de défense aérienne de l’autre côté de la frontière : les défenses antiaériennes à long rayon d’action russes sont plus que suffisantes pour «verrouiller» tout l’espace aérien, en particulier si elles sont combinées avec des AWACS et des intercepteurs armés de missiles à longue portée.

Malgré tout, ces étapes, bien que très visibles, seraient toujours limitées à la zone d’opérations du Donbass. Mais la Russie pourrait faire un pas de plus et atteindre des objectifs très spécifiques dans le reste de l’Ukraine. Plus précisément,
 
  • La Russie pourrait couler toute la petite « flotte » ukrainienne dans un port ou en haute mer. Ce ne serait pas militairement important, mais politiquement, cela enverrait le bon message.
  • La Russie pourrait également décider de détruire l’aviation ukrainienne en détruisant les principaux aérodromes ukrainiens. La Russie pourrait très facilement le faire avec des missiles de croisière à longue portée. Une fois que suffisamment de pistes, tours de contrôle, radars, installations de stockage de carburant et d’huile, etc. auront été détruits, l’armée de l’air ukrainienne en tant que telle cesserait d’exister, même si quelques unités pourraient être cachées et survivre aux frappes russes.
  • Ensuite, la Russie pourrait devenir sérieuse avec les forces terrestres ukrainiennes et commencer à frapper des postes de commandement clés, des nœuds de communication, des dépôts de carburant et de munitions, des ponts, etc. Le but ici ne serait pas de tuer autant de soldats ukrainiens que possible, mais de frapper les endroits appropriés pour empêcher l’armée ukrainienne de participer à des opérations offensives coordonnées.
  • Enfin, la Russie pourrait décider d’ouvrir la saison de la chasse aux principaux responsables et commencer à exécuter certains des plus odieux responsables nazis – juste pour effrayer les autres. Encore une fois, les missiles de croisière sont probablement l’option la plus évidente ici, mais d’autres options peuvent être utilisées avec beaucoup de succès, notamment «l’astuce de Dudaev» – un missile antiradiation visant un signal Satphone [pour rendre muets les téléphones portables satellitaires] – ou même carrément l’option «sus à l’OTAN» en commençant à frapper des bâtiments politiquement symboliques.Je mentionne ces quatre dernières options, car elles sont réalisables, mais elles sont aussi totalement excessives.
La vérité est que si la Russie devait vraiment intervenir, la plupart des soldats ukrainiens déserteraient ou se rendraient, ils n’ont pas voté Zelenskii pour avoir le privilège de mourir pour une idéologie cinglée et une vision nazie du monde. Encore une fois, le comportement passé est le meilleur signe prédictif du comportement futur et le cas de la Crimée a montré qu’une fois que les forces russes, relativement petites, sont intervenues, personne n’a eu le courage – ou la motivation – de résister.

Citer
Aparté

La blague populaire à ce sujet est la suivante : demandez à un nationaliste ukrainien pourquoi les Ukrainiens se battent dans le Donbass et la réponse politiquement correcte obligatoire est "parce que les Russes sont là !"; et si vous lui demandez ensuite pourquoi l'Ukraine ne se bat pas en Crimée, il répondra "parce que les Russes sont vraiment là !".

C'est très vrai. Les Urkonazis ont tenté de se livrer à des formes de terrorisme de bas niveau - pose de bombes, principalement -, mais avec très peu de succès. Quant à vraiment attaquer la Crimée, probablement l’un des endroits les mieux défendus de la planète à ce jour !, il s’agirait d’une mission suicide pour l’ensemble du corps expéditionnaire de la marine américaine (MEF), sans compter l’armée Ukie en lambeaux !
En outre, pour les Russes, ils se préparent intensément à une guerre majeure contre l’OTAN depuis au moins cinq ans, pour plus de détails, voir ici, et ils sont tout à fait prêts à s’attaquer à l’Ouest – c’est le rôle dévolu à l’armée blindée  – donc pour eux s’en prendre aux forces ukronazies décrépites, corrompues, démoralisées, désorganisées et généralement « galeuses » ne représenterait même pas un effort significatif. Tout analyste militaire à demi compétent le sait, même ukronazi.

Ce que tout cela signifie pour l’administration Zelenskii est simple : si vous essayez le «scénario croate», vous n’obtiendrez pas un «résultat croate», mais un résultat «Géorgie 08.08.08» : l’oblitération de vos forces armées en 48 heures, suivie par la perte nette de 20% de votre territoire national – probablement plus dans le cas de l’Ukraine !

Citer
Aparté

Depuis de nombreuses années, j’explique que le véritable objectif de toute attaque ukronazi sur la Novorussie ne serait pas de gagner réellement, mais de forcer la Russie à intervenir ouvertement. Cependant, cette stratégie a échoué alors que les rapports de forces, y compris sur le plan politique, ont changé. C'est une chose de commencer une guerre avec les DLNR uniquement pour forcer la Russie à intervenir, et une autre d'exposer l'ensemble de votre pays à des "conséquences très graves" pour l'ensemble de son "État". La menace, vraiment tout à fait extraordinaire, de Poutine a explicitement monté la barre des représailles russes potentielles beaucoup plus haut qu'auparavant.
Alors, y a-t-il quelque chose qui ressemble même vaguement à une solution quelconque ?

Eh bien, en théorie, il y aurait eu la solution de l’accord de Minsk. Les Novorussiens n’aimeraient pas cela, mais la Russie pourrait probablement le leur imposer. La Russie elle-même pourrait certainement vivre avec un tel résultat – non, la Russie n’a absolument pas besoin de territoires supplémentaires, surtout des territoires dévastés ! Mais comme les Ukronazis sont trop idéologiques et délirants pour accepter cette option, il existe un plan B évident : la Russie peut reconnaître unilatéralement les républiques DLNR qui voteront ensuite pour rejoindre la Fédération de Russie. En théorie, le reste de l’Ukraine pourrait se rendre compte que cette situation présente des avantages, notamment la suppression de 2 millions d’anti-nazis. Mais son idéologie – une sorte d’ultra-nationalisme local exclusivement galicien, similaire au régime Oustachi de la Seconde Guerre mondiale en Croatie, imposée à l’ensemble du pays – fait qu’il est absolument impossible pour ces nationalistes enragés d’accepter une telle perte de territoire, en particulier dans le contexte humiliant d’une guerre civile contre leur propre peuple, ou alors c’est ce qu’ils racontent. En termes simples, vous ne pouvez pas prétendre être les descendants de l’«Ancien Ukrs», âgé de 200 000 ans, qui a construit les pyramides, creusé la mer Noire, donné naissance à la civilisation aryenne et dont la langue est la base du sanscrit, et en même temps, admettre qu’une grande partie de votre population préfère la mort à la vie sous votre autorité. En réalité, non seulement ces personnes ne sont pas disposées à accepter toute perte de territoire – de jure ou de facto -, mais certaines d’entre elles revendiquent même des territoires à l’intérieur de la Fédération de Russie.

Heureusement, leurs illusions ne font vraiment aucune différence : la Novorussie et la Crimée sont partis pour toujours, peu importe ce que les gens disent.

Franchement, je crois que même sans Crimée et sans Novorussie, l’Ukraine sous occupation nazie n’est toujours pas viable, ne serait-ce que parce que les régions méridionales – Odessa, Nikolaev, Marioupol – n’accepteront jamais de devenir des protectorats sous occupation nazie des mêmes galiciens ukronazis qui ont brûlé des gens vivants à Odessa. La vérité est que les Galiciens auraient intérêt à rompre leurs liens, entièrement artificiels, avec ce qu’on appelle «l’Ukraine» de nos jours et à se replier sur leurs véritables terres historiques. L’idéologie, cependant, ne permettra jamais à la plupart d’entre eux de comprendre cela. Le processus de désintégration de l’Ukraine croupion se poursuivra probablement sous une forme ou une autre.

Conclusion : comment un slogan peut conduire à un autre, très différent

Toute la vision du monde ukronazi peut être résumée dans son slogan bien connu : «Noyer tous les Kikes [Juifs] et les Polaks dans le sang des Moskals», ou quelques variantes. Le problème avec ce slogan est qu’il n’y a tout simplement aucun moyen pour la population galicienne relativement petite de réussir à vaincre de manière permanente ses voisins beaucoup plus grands et, franchement, beaucoup plus intelligents, juifs, polonais ou russes. Ainsi, maintes et maintes fois, les politiques qui commencent par ce fameux slogan ukie se terminent inévitablement par une variation assez douloureuse d’un autre très célèbre slogan ukie : «valise, gare, Russie» mais, fondamentalement, par une combinaison différente : « valise, gare, Canada / Israël ! » 😉

Personnellement, je ne me soucie pas de ce qui arrive aux Galiciens ou aux terres qu’ils habitaient historiquement. Si les Autrichiens, les Polonais, les Hongrois ou les Allemands les veulent, qu’ils les prennent, ils sont les bienvenus. Après tout, ce sont ces gens qui, avec la papauté, ont créé le phénomène ukrainien et ukronazi. Alors, bien du plaisir ! comme disent les Français : laissez-les profiter de leur engeance !

Si la population de l’Ukraine croupion future est suffisamment forte et sage pour se débarrasser de cette pourriture nazie – une bonne chose pour eux, elle peut compter sur l’aide et le soutien de la Russie pour la reconstruction. Mais s’il elle ne l’est pas, c’est son problème.

Quand les humains se mettent en quatre pour ignorer la réalité, ils méritent ce qui leur arrive.

The Saker

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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La Russie prépare ses armées à une grande guerre – l’importance d’une armée de blindés
https://lesakerfrancophone.fr/la-russie-prepare-ses-armees-a-une-grande-guerre-limportance-dune-armee-de-blindes

Par Patrick Armstrong - Le 10 avril 2016 - Source patrickarmstrong.ca

Cet article comporte trois sections, de tailles inégales :

Comment on assemble une armée
Quelles informations on peut en tirer
L’armée russe
Si vous savez déjà comment on assemble une armée, vous pouvez passer directement à la deuxième partie.


1. Comment on assemble une armée
Une chose que je trouve agaçante dans les films qui présentent des batailles, c’est que le réalisateur semble penser qu’une bataille consiste à rassembler un grand nombre de soldats bourrins, à prononcer un bon gros discours d’encouragement, et à crier « Chargez! » Rien n’a jamais fonctionné de la sorte. Dans le monde réel, on assemble une armée en réalisant des groupes sur la base de groupes plus petits, eux-même assemblés en partant de groupes encore plus petits, et ainsi de suite jusqu’au groupe le plus élémentaire.

Le groupe le plus élémentaire compte environ dix soldats. Il s’agit du seuil de liaison fondamental – ce groupe, ce sont vos copains, les gars dont vous vous souviendrez vraiment, dont vous allez dépendre, qui vont dépendre de vous, et pour qui vous allez vous battre et vous sacrifier. Oui, vous vous battez pour la Liberté ou quelque grande Cause, mais en réalité, c’est pour vos copains que vous y allez. Donc, on commence avec un groupe d’environ 10 soldats.

Contubernium
Photo d’une reconstitution d’un Contubernium en formation d’attaque. Source : wikipedia
Dans l’armée romaine, ce groupe constituait un contubernium – un caporal, sept légionnaires, et deux serviteurs, qui partageaient une tente et prenaient leurs repas ensemble. Le petit groupe élémentaire sur la base duquel tout le reste était construit.

Après cela, il faut comprendre la notion de champ de commande ou de contrôle. Quand les circonstances deviennent extrêmement difficiles, le commandant de chaque niveau s’emploie à faire faire à ses subordonnés des choses qu’ils ne prendraient jamais la décision de faire. Ils savent pertinemment que le premier gars à rentrer dans un bâtiment, l’homme de tête qui s’attaque à un poste de mitrailleuse, le premier gars qui sort de la tranchée, le premier gars à sortir de la barge de débarquement a toutes les chances de se faire tuer ou blesser. C’est très difficile d’amener les gens à faire cela, et une longue expérience démontre qu’un commandant ne peut contrôler que trois à cinq éléments.

Le principe suivant est celui du carré ou du triangle. On assemble le plus souvent les armées en agglomérant trois ou quatre éléments d’un niveau au niveau supérieur. Pourquoi? Si vous en mettez trois, vous pouvez en positionner deux en opérations et un en réserve. (C’est un sacré problème pour un commandant, une fois qu’il est engagé dans une bataille, de savoir où et quand impliquer ses réserves). Le structure en « carré » permet d’en garder deux au contact de l’ennemi, un en réserve, et un au repos ; ou bien deux au contact, un en réserve, et un en manœuvre. Une structure à cinq ou six est trop nombreuse, et une structure à deux est insuffisante. Voilà qui introduit le principe essentiel du « feu » (procéder à la destruction de l’ennemi) et du « mouvement » (se déplacer pour réaliser cette destruction de manière plus efficace). (Les batailles dans les films montrent beaucoup de feu, et peu de déplacement).

Enfin, il y a les différentes armes – l’infanterie, les blindés (la cavalerie, à une autre époque) et l’artillerie – et les corps de soutien. On les appelle « armes » parce qu’elles appliquent directement la violence. Elles sont assistées par d’autres spécialités : les ingénieurs pour les aider à se déplacer, les transports pour les mouvoir, les médecins les rafistolent, les signaux pour communiquer, la logistique leur achemine ce dont elles ont besoin, etc. Aucune armée ne peut fonctionner sans ces corps.

Dans la suite, je vais m’intéresser aux organisations de l’infanterie, parce qu’elles relèvent de la pure soldatesque – les deux autres armes concernent des machines, qu’il s’agisse de blindés ou de canons, et les armes de soutien sont des fonctions à leur service. Mais les principes des organisations d’infanterie s’appliquent également dans les autres armes. Il est à noter que les traditions militaires assignent des noms différents à certains éléments du tableau, mais les principes restent les mêmes.

Un peloton [ce terme fait référence au platoon anglo-saxon, dans l’armée de terre française, on le traduirait plutôt en section – le terme peloton faisant plutôt référence aux armes à cheval, NdT] est constitué de trois ou quatre « tentes » (sections) ; une compagnie rassemble trois ou quatre pelotons ; un bataillon compte trois ou quatre compagnies. On voit apparaître, au niveau du bataillon, un certain niveau de spécialisation : il peut disposer d’un peloton de mortiers, ou un peloton de mitrailleurs, il disposera d’un simple élément capable de prodiguer les premier soins, un élément de génie léger, de personnel de communication, d’un quartier général, etc. Mais chacun peut jouer le rôle de fusilier si nécessaire. La bataillon constitue la première construction qui est en mesure de réaliser quelque action indépendante – il dispose d’un nombre suffisant de compagnies pour disposer de feu, de manœuvres et de réserves, ses éléments mitrailleurs ou mortiers lui apportent un certain soutien. Mais il relève toujours de l’infanterie pure, et reste donc assez « léger ».

Le niveau qui suit est une brigade [ou régiment, NdT], constituée de trois ou quatre bataillons. Mais ici, il y a une décision à prendre : voyez-vous cette brigade comme « brigade indépendante », ou comme une sous-division d’une formation plus étendue? Dans le premier cas, il convient d’y introduire d’autres armes, dans le second, elle reste constituée purement d’éléments d’infanterie.

Une brigade indépendante, ou groupe de brigade, disposera, en proportions variables selon les finalités, de bataillons d’infanterie, de blindés et d’artillerie des « armes de combat » ainsi que des éléments de soutien : par exemple, du génie de combat, des médecins et dentistes, des bureaux de poste, des installations de blanchisserie, peut-être un bataillon d’hélicoptères, etc. Il s’agit d’une ville militaire indépendante, comptant 4000 à 6000 personnes, qui a presque les mêmes besoins qu’une petite ville civile, mais également celui de se déplacer n’importe où à tout moment. Cette formation a pour objet de mener des tâches militaires en autonomie, avec l’aide de forces aériennes.

La brigade qui a pour destination de constituer une pièce d’une structure plus étendue aurait trois ou quatre bataillons d’infanterie, et serait composée principalement de fusiliers, avec très peu d’ajouts en provenance d’autres armes. L’étape du dessus est la division, constituée de brigades d’infanterie, de blindés ou d’artillerie selon les proportions jugées utiles. Au cours de la seconde guerre mondiale, les divisions constituaient le plus souvent le plus petit élément à se voir attribuer des tâches indépendantes sur le champ de bataille.

Une division blindée se verrait constituée en suivant la même logique, mis à part que l’unité élémentaire, la « tente », y devient le blindé lui-même, trois ou quatre blindés forment un peloton, puis des compagnies, des bataillons, et des brigades. On ne verra que rarement l’artillerie organisée en structure indépendante, car elle dispose du feu, mais guère du mouvement. De même, les armes de soutien – le génie, les signaux, la logistique, les médecins etc, du fait qu’elles existent pour assurer un soutien, n’apparaissent que rarement sous forme de structure indépendante. En fin de compte, les « divisions » sont soit à forte composante d’infanterie, soit à forte composante de blindés (l’expérience a douloureusement montré, à de multiples reprises, qu’aucune des armes de combat ne peut fonctionner seule).

Pour continuer vers le haut, trois ou quatre divisions constituent un corps d’armée ; deux à quatre corps d’armées font une armée, et quelques armées assemblées constituent un groupe d’armées.

C’est ainsi qu’on assemble, en partant de nos petites « tentes », un immense groupe d’armées.

2. Quelles informations peut-on en tirer ?
À une guerre de quelle taille vous préparez-vous ? Une petite, une grande, ou une vraiment grande? Selon votre réponse, les formations que vous construisez ne seront pas les mêmes.

Un point de décision important, qui révèle votre pensée en la matière, c’est de voir si vous mélangez d’autres armes de combat et des éléments de soutien spécialisé au niveau de la brigade (5 000 soldats environs), ou à celui de la division (10 000 soldats environ). Si vous le faites au niveau de la brigade, on peut penser que vous vous préparez à des guerres plutôt réduites, et que des formations d’environ 5 000 soldats, toutes armes confondues, répondront à votre besoin. Si, à l’opposé, vous décidez de créer des divisions – des formations à peu près d’une taille triple -, vous indiquez que vous vous préparez à une guerre plus importante. Et si vous vous mettez à combiner ces divisions en corps, en armées, voire en groupes d’armées, alors vous vous préparez à une guerre vraiment grande, une guerre totale contre un ennemi de classe mondiale. Quelque chose du style de la seconde guerre mondiale, en bref. En 1945, par exemple, les Alliés occidentaux pénétrèrent en l’Allemagne en y mettant trois groupes d’armées, regroupant huit armées, soit 91 divisions ; quelques quatre millions et demi de soldats.

On peut panacher un peu ce découpage, mais seulement un peu. Vous pouvez décider d’avoir des brigades indépendantes, en conservant des quartiers généraux par division. Mais, sauf à voir les brigades fonctionner habituellement sous le commandement d’un quartier général divisionnaire permanent, et à voir ce quartier général contrôler les ressources, la seule idée valide est alors que les opérations fonctionnent au niveau de la division.

En résumé, si vous vous arrêtez au niveau de brigades indépendants, vous dîtes au monde que vous vous attendez, que vous préparez, des guerres assez réduites. Si vous montez au niveau de la division, vous vous préparez à quelque chose de plus important, et si vous construisez un corps (ou, en terminologie russe, une armée), vous dîtes au monde que vous vous préparez à une grande guerre.

C’est ainsi qu’un observateur, qui connaît vos armées, en sait déjà beaucoup sur le type de guerre auxquelles un pays s’attend, en analysant l’assemblage de ses « groupes de tentes ».

3. L’armée russe
L’armée soviétique était organisée pour faire face à l’éventualité d’une guerre considérable : elle avait des divisions, organisées en armées (corps, en terminologie occidentale), eux-même regroupés en fronts (armées, en terminologie occidentale) et à nouveau groupés en Théâtres d’Activité Militaire, ou TAM (groupes d’armées, en terminologie occidentale). Le tout était soutenu par un système de conscription et de réserve, de stocks d’armes considérables, et de gigantesques dépôts de munitions prépositionnés. Pour cette fois, les soviétiques n’anticipaient pas une bataille décisive qui se déroulerait à une heure de Moscou. Quand l’URSS s’effondra, la structure sombra. Les éléments les mieux préparés étaient basés dans les pays du Pacte de Varsovie ; la Russie en endossa la responsabilité et se dépêcha de les rapatrier, en perdant peu à peu les conscrits qui quittaient la structure. Les formations qui auraient été remplies puis appuyées par les éléments prêts étaient en Ukraine et en Biélorussie, et furent perdues pour la Russie.

Pendant quelques années, les dirigeants de l’armée russe semblèrent ne pas avoir compris que tout avait changé – que les immenses forces soviétiques n’étaient plus, que les effectifs n’allaient pas magiquement regagner des centaines de milliers de conscrits pour remplir les « formations vides ». Mais ils n’arrivaient pas non plus à gérer des effectifs plus réduits : on nous répétait alors, lors de nos discussions avec l’État-Major russe, que l’État Major russe ne disposait pas des moyens de payer les pensions ni les logements auxquels leurs officiers avaient droit. Aussi, cette armée jadis puissante tomba en décrépitude.

C’est peut-être l’échec de la première guerre de Tchétchénie qui convainquit l’État-Major que l’armée russe n’était pas une armée de grande guerre temporairement réduite. On commença à entendre qu’ils réorganisaient leur armée autour de brigades indépendantes. Il apparaissait clairement, à lire les documents de doctrine stratégique, et les journaux périodiques militaires, que les guerres qu’anticipait Moscou étaient plus petites, à l’échelle d’infractions frontalières ou d’une guerre de Tchétchénie, qui ferait face à un ennemi petit, agile, et doté d’armes légères. Pour de tels conflits, toute organisation dépassant la taille d’une brigade indépendante multi-armes est trop grande et trop compliquée.

Ainsi, peu à peu, entre les deux guerres de Tchétchénie, les « divisions » (que nos inspections avaient révélé rester vides de soldats, mais pleines d’équipements mal entretenus et d’officiers découragés et mal payés) disparurent et furent remplacées par des « bases de stockage ». Nous supposions qu’il s’agissait d’un moyen d’éviter de payer la note faramineuse des retraites, tout en donnant aux officiers quelque chose d’utile à faire. Dans le même temps, des groupes de brigades indépendants commencèrent à voir le jour, les premiers étant déployés dans le Sud, là où les problèmes étaient attendus. Il s’agit de l’une des raisons pour lesquelles Moscou a gagné la seconde guerre de Tchétchénie.

À ce stade, (je m’intéresse ici aux données du CFE en date de 2002 [CFE – traité Conventional Forces in Europe, NdT], on trouvait des entités dénommées « divisions » et « armées », mais celles-ci étaient fortement en sous-effectifs – à part dans le Nord-Caucase, on comptait au mieux deux divisions dignes de ce nom dans la zone Ouest ; et aucune d’entre elles n’était déployée à l’Ouest. La vraie force était dans le Nord-Caucase : trois divisions, à jour d’effectifs et un quartier général d’armée (corps). Mais l’avenir y était également, avec les deux premiers groupes de brigades indépendants, qui ouvraient la voie à la suite.

En résumé, au début de notre siècle, dans leur doctrine publique, dans tous ce qu’ils nous disaient quand nous les rencontrions, dans leurs structures de déploiements, les russes nous montraient qu’ils n’avaient aucun dessein offensif à l’égard de l’OTAN, et qu’ils n’attendaient aucune attaque de la part de l’OTAN. C’est au Sud qu’ils voyaient un danger.

Le traité CFE nous permettait de visualiser tout ceci : les russes étaient obligés de nous donner une liste d’éléments, précisant leur emplacement précis, leur relations avec les autres structures, et le nombre d’hommes et de d’armes d’importance ; nous étions en droit de nous rendre sur place et de vérifier ces informations à tout moment. Grâce au traité, nous savions en permanence ce dont ils disposaient, d’où cela provenait, et comment ils s’organisaient. Nos inspecteurs ne trouvèrent aucune inexactitude dans les données qu’ils nous donnaient. Mais les pays membres de l’OTAN ne ratifièrent jamais le traité, ajoutant sans cesse de nouvelles conditions pour ce faire, si bien qu’après quelques années, la Russie, qui l’avait ratifié, abandonna et dénonça le traité. C’est ainsi que nous perdîmes (le traité prévoyait que cela fût réciproque) un mécanisme de construction d’une confiance transparente, sur base de divulgation totale, couplée au droit d’aller vérifier.

Pendant tout ce temps, les russes nous répétaient que l’expansion sans fin de l’OTAN, toujours plus près, constituait un danger (?????????), même s’ils n’allaient pas jusqu’à l’appeler, comme le terrorisme, une menace (??????); vous surveillez les « dangers », vous devez répondre aux « menaces ». L’OTAN, bien sûr, n’écouta rien, estima avec arrogance que l’expansion de l’OTAN rendait service à la Russie, et constituait de toutes façons le droit légitime de la « nation exceptionnelle » et de ses alliés.

Il importe de garder ici à l’esprit les accusations sans cesses répétés envers la Russie, voulant qu’elle « militarise » ceci et cela, menace tout le monde et toute chose, se comporte « selon les manières du XIXème siècle », envahissant, brutalisant, et j’en passe et des meilleures, alors que la structure et que les déploiements de son armée ne corroboraient pas ces accusations. Quelques brigades indépendantes, surtout au Sud, ne constituent pas une menace pour les voisins de l’Ouest. Où étaient leurs bases militaires organisées en anneaux, leurs déploiements de flotte à l’étranger, leurs exercices aux frontières ? Et surtout, où était leur force de frappe? Depuis la fin de l’URSS, tout cela avait cessé d’exister : c’est ce qu’ils nous avaient dit, c’est ce que révélaient leurs actions.

Ils s’étaient préparés pour des guerres de faible portée, mais l’OTAN poursuivit son expansion ; ils s’en plaignirent, mais l’OTAN poursuivit son expansion ; ils protestèrent, mais l’OTAN poursuivit son expansion. Pendant des années, ils restèrent sans réaction.


NATO-enlargement
Les pays entrés dans l’OTAN depuis 1990, année de la chute de l’URSS, sont tous en vert et jaune. On constate une éminente « progression » vers l’Est.
Ma foi, à présent, ils ont réagi : la première Armée blindée de la Garde est en cours de re-création.

Cette armée, ou corps d’armées selon la terminologie occidentale, comptera sans doute deux ou trois divisions de blindés, ainsi qu’une ou deux divisions de fusiliers motorisés, disposera d’un important soutien en artillerie et en génie, des hélicoptères, et tout le reste.

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Insigne de la 1ère armée blindée de la garde russe. Image : wikipedia
La première Armée blindée de la Garde sera stationnée dans le district militaire de l’Ouest, pour défendre la Russie contre l’OTAN. Il est très probable qu’elle sera la première à se voir livrer la nouvelle famille de véhicules blindés de combat, les Armata, et qu’elle sera constituée de soldats professionnels, et équipée du meilleur de la formidable industrie de défense de la Russie. Il ne s’agira pas d’une quartier général en carton ; ce sera tout à fait opérationnel : commandé, pourvu en hommes, intégré, entraîné et prêt à se battre.

Il serait bon de se souvenir que les forces armées soviétiques menèrent ce qui reste sans doute les plus grandes opérations de toute l’histoire de la guerre. Prenons, par exemple, l’opération Bagration, qui débuta peu après l’invasion du jour J. Cette opération impliqua, selon la terminologie russe, onze armées, en soutien ou à l’attaque ; souvenez-vous, les alliés occidentaux avaient rassemblé ensemble face à l’Allemagne huit armées – cinq étasuniennes, une britannique, une canadienne, et une française. Les corps (armées, en terminologie russe) de blindés constituent le marteau – soit ils exécutent la contre-attaque décisive après que la défense a absorbé l’attaque (Stalingrad et Kursk), soit ils effectuent la frappe offensive. La décision de constituer une armée blindée (un corps d’armée blindé, en terminologie occidentale) indique que la Russie craint réellement une attaque en provenance de l’Ouest, et se prépare à s’en défendre.

En résumé, la Russie a fini par en arriver à la conclusion que l’agression de l’OTAN veut dire qu’elle doit se préparer à une grande guerre.

Note historique : le livre de Dominic Lieven montre les préparations réalisées par l’Empereur Alexandre quand il comprit que, tôt ou tard, Napoléon allait s’en prendre à la Russe. Chacun sait comment cette histoire a fini. Comme le feld-maréchal Montgomery, qui connut plus d’expérience des grandes guerres que quiconque au Pentagone ou à la Maison blanche de nos jours, le dit : « Règle numéro 1, en première page du manuel de guerre : ‘N’avancez pas sur Moscou‘ ».

Armata-T14
Un blindé Armata T14 à tourelle entièrement automatisée, lors d’un défilé à Moscou en 2015. Photo : Wikipedia
Voici à quoi nous a amenés la décision légère d’étendre l’OTAN, les « révolutions de couleur », les changements de régimes, les biscuits du Maidan et l’incessante propagande anti-russe.

Et ce n’est pas une guerre que l’OTAN gagnera.

Patrick Armstrong

Traduit par Vincent, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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Amérique / La Pravda américaine. John McCain, Jeffrey Epstein et le Pizzagate.
« Dernier message par JacquesL le 29 août 2019, 11:45:34 am »
La Pravda américaine. John McCain, Jeffrey Epstein et le Pizzagate
https://lesakerfrancophone.fr/la-pravda-americaine-john-mccain-jeffrey-epstein-et-le-pizzagate

Une vue sur le fameux marigot de Washington DC, où les marionnettes politiques régnantes, mues par des fils invisibles, puent vraiment.
Par Ron Unz – Le 29 juillet 2019 – Unz Review

Le décès du sénateur John McCain en août dernier a mis en lumière d’importantes vérités sur la nature de nos médias grand public.
La famille de McCain avait annoncé, plusieurs mois plus tôt, qu’il souffrait d’un McCaincancer incurable du cerveau et son décès, à l’âge de 84 ans, était attendu depuis longtemps, de sorte que les médias, petits et grands, avaient eu tout le temps nécessaire pour produire et affiner les documents qu’ils ont finalement publiés, et cela était évident à la lecture du nombre de témoignages publiés. Le New York Times, qui est encore le journal de référence, a consacré plus de trois pages complètes de son édition imprimée à la rubrique nécrologique principale, à quoi se sont ajoutés un nombre considérable d’autres articles et encadrés. Je ne me souviens d’aucune personnalité politique, autre qu’un président américain, dont le décès ait bénéficié d’une telle couverture médiatique, et peut-être même que certains anciens résidents du Bureau ovale n’ont pas atteint ce niveau. Bien que je n’aie certainement pas pris la peine de lire les dizaines de milliers de mots du Times ou de mes autres journaux, la couverture de la vie et de la carrière de McCain m’a semblé exceptionnellement élogieuse dans les médias grand public, tant libéraux que conservateurs, avec à peine un mot négatif apparaissant en dehors du champ politique.




À première vue, un tel amour politique indéfectible pour McCain peut sembler un peu étrange à ceux qui ont suivi ses activités au cours des deux dernières décennies. Après tout, le Times et la plupart des autres leaders de notre firmament médiatique se prétendent être des libéraux devenus des critiques véhéments de notre désastreuse guerre en Irak et des autres aventures militaires, sans parler de la possibilité calamiteuse d’une attaque contre l’Iran. Pendant ce temps, McCain était universellement considéré comme la figure de proue du « Parti de la guerre » américain, soutenant avec enthousiasme et fureur toutes les entreprises militaires prospectives et rétrospectives, et faisant même de son chant « Bomb, Bomb, Bomb, Bomb Iran » le détail le plus connu de son infructueuse campagne présidentielle de 2008. Ainsi, soit nos principaux médias n’ont en quelque sorte pas remarqué ces différences frappantes sur une question absolument centrale, soit leurs véritables positions sur certaines questions ne sont pas exactement ce qu’elles semblent être, et constituent simplement des éléments d’une performance genre Kabuki visant à tromper leurs lecteurs les plus naïfs.

Ce qui est encore plus remarquable, c’est que les faits discordants de l’histoire de McCain ont été effacés ou retravaillés.

Lauréat du prix Pulitzer et de deux prix George Polk, le regretté Sydney Schanberg était largement considéré comme l’un des plus grands correspondants de guerre américains du XXe siècle. Ses exploits au cours de notre infortunée guerre en Indochine sont devenus la base du film à Oscar, The Killing Fields, ce qui a probablement fait de lui le journaliste le plus célèbre d’Amérique après Woodward et Bernstein du Watergate, et il a également été l’éditeur en chef du New York Times. Il y a dix ans, il a publié sa plus grande divulgation, fournissant une montagne de preuves que l’Amérique avait délibérément laissé derrière elle des centaines de prisonniers de guerre au Vietnam et a désigné John McCain, alors candidat à la présidence, comme la figure centrale dans la dissimulation officielle ultérieure de cette monstrueuse trahison. Le sénateur de l’Arizona s’était servi de sa réputation nationale d’ancien prisonnier de guerre célèbre pour enterrer l’histoire de ces prisonniers abandonnés, permettant ainsi à l’establishment politique américain d’échapper à de graves embarras. En conséquence, le sénateur McCain a obtenu les récompenses luxuriantes de nos généreuses élites dirigeantes, tout comme son propre père, l’amiral John S. McCain, père, qui avait organisé la dissimulation de l’attaque israélienne délibérée de 1967 sur l’USS Liberty, attaque qui a tué ou blessé plus de 200 soldats américains.

En tant qu’éditeur de la revue The American Conservative, j’avais publié le remarquable article de Schanberg en première page et, au fil des ans, il a sûrement été lu des centaines de milliers de fois sur plusieurs sites Web, y compris une énorme pointe au moment de la mort de McCain. J’ai donc du mal à croire que les nombreux journalistes qui enquêtent sur les antécédents de McCain n’étaient pas au courant de ces informations. Pourtant, aucun de ces faits n’a été mentionné dans les articles parus dans les médias les plus importants, comme en témoigne une recherche internet avec les mots clés « McCain + Schanberg », datant de l’époque de la mort du sénateur.

La stature journalistique de Schanberg n’a pourtant guère été oubliée par ses anciens collègues. Au moment de sa mort, le Times a publié un long et encenseur article nécrologique et, quelques mois plus tard, j’ai assisté à la cérémonie commémorative en hommage à sa vie et à sa carrière qui se déroulait au siège du New York Times, et qui a attiré quelques centaines de journalistes éminents, pour la plupart de la même génération que lui, y compris ceux de haut rang. Arthur Sulzberger, Jr., éditeur du Times, a prononcé un discours dans lequel il a décrit comment, jeune homme, il avait toujours tant admiré Schanberg et avait été mortifié par les circonstances malheureuses de son départ du journal familial. L’ancien rédacteur en chef, Joseph Lelyveld, a raconté les nombreuses années qu’il avait passées à travailler étroitement avec l’homme qu’il considérait depuis longtemps comme son meilleur ami et collègue, quelqu’un qu’il semblait presque considérer comme son frère aîné. Mais pendant ces deux heures de louanges et de souvenirs, il n’y a pas eu un seul mot en public sur la célèbre et gigantesque histoire qui a occupé les deux dernières décennies de la carrière de Schanberg.

Un même mur de silence médiatique a également entouré les accusations très sérieuses concernant le propre bilan de McCain pendant la guerre du Vietnam. Il y a quelques années, j’avais puisé dans le Times et d’autres sources grand public pour montrer que les récits de McCain sur sa torture en tant que prisonnier de guerre étaient probablement fictifs, inventés pour servir de couverture et d’excuse à sa collaboration très réelle, en temps de guerre, avec ses geôliers communistes. En effet, à l’époque, nos médias américains rapportaient ses activités comme l’un des principaux propagandistes de nos ennemis nord-vietnamiens, mais ces faits furent plus tard jetés aux oubliettes. Le père de McCain était alors considéré comme l’un des meilleurs officiers des États-Unis, et il semble probable que son intervention politique personnelle ait fait en sorte que le récit officiel des états de service de son fils en temps de guerre se transmue de traître en héros de guerre, permettant ainsi au jeune McCain de se lancer plus tard dans sa célèbre carrière politique.

L’histoire des prisonniers de guerre vietnamiens abandonnés et celle de la collaboration de McCain avec les communistes n’épuisent guère le catalogue des principaux squelettes se trouvant dans le placard du sénateur disparu. McCain était régulièrement décrit par les journalistes comme une remarquable tête brûlée avec un tempérament violent, mais la presse nationale a laissé aux médias alternatifs le soin d’enquêter sur les implications réelles de ces remarques qui en disent long.

Dans un article de Counterpunch daté du 1er septembre 2008, Alexander Cockburn rapportait que les interviews de deux médecins de la salle d’urgence de Phoenix avaient révélé qu’au moment où McCain était aspiré dans le maelström politique du scandale Keating Five, sa femme Cindy a été admise dans cette hôpital local à cause d’un œil au beurre noir, de contusions au visage, de griffures compatibles avec de la violence physique, et cette même situation est survenue deux fois au cours des quelques années suivantes. Cockburn a également noté plusieurs autres incidents conjugaux très suspects au cours des années qui ont suivi, y compris la comparution de la femme du sénateur avec un poignet et un bras bandés, peu de temps après qu’elle eut rejoint son mari lors de la campagne de 2008, une blessure signalée par nos journalistes politiques étrangement peu curieux comme étant due à une « poignée de main excessive ». C’est une situation étrange qu’un minuscule journal de gauche puisse facilement révéler des faits qui ont totalement échappé aux vastes ressources de tout notre corps de presse national. S’il y avait eu des rapports crédibles selon lesquels Melania Trump avait été admise à plusieurs reprises dans des salles d’urgence locales souffrant d’yeux au beurre noir et d’ecchymoses faciales, nos médias grand public seraient-ils restés si peu intéressés par une enquête plus approfondie ?

McCain a d’abord remporté son siège au Congrès de l’Arizona en 1982, peu de temps après son arrivée dans l’État, grâce à une campagne électorale financée par la fortune de de son beau-père, un distributeur de bière, et cet héritage a finalement fait de la maison McCain l’une des plus riches du Sénat. Mais bien que le sénateur ait passé le quart de siècle suivant dans la vie publique, bousculant même George W. Bush pour sa nomination à la présidence républicaine en 2000, ce n’est que fin 2008 que j’ai appris dans le Times que le monopole de la bière en question, évalué alors à environ $200 millions, avait appartenu à un homme dont le partenaire en affaire, Kemper Marley, a toujours été lié au crime organisé. En effet, des proches collaborateurs de ce dernier avaient été condamnés par un jury pour l’assassinat à la voiture piégée d’un journaliste de Phoenix quelques années seulement avant l’entrée soudaine et triomphale de McCain en politique en Arizona. Une telle culpabilité par association n’est peut-être pas appropriée, mais nos organes de presse nationaux auraient-ils gardé le silence si la fortune personnelle de notre président actuel n’avait été qu’à un pas ou deux des assassins à la voiture piégée d’un journaliste curieux qui est mort en enquêtant sur des truands ?

Au fur et à mesure où j’ai pris conscience de ces gros problèmes bien cachés dans le passé de McCain, ma première réaction a été de ne pas croire qu’une personne dont le dossier était si profondément terni, de tant de façons différentes, ait pu atteindre un tel niveau du pouvoir politique aux Etats Unis. Mais au fur et à mesure que les médias ont continué à détourner les yeux de ces faits nouvellement révélés, même de ceux divulgués dans les pages du Times lui-même, j’ai progressivement commencé à voir les choses sous un autre jour. Peut-être que l’élévation de McCain à une telle puissance politique ne s’est pas faite en dépit des faits dévastateurs jonchant son passé personnel, mais grâce à eux. Comme je l’écrivais il y a quelques années :

Citer
Aujourd’hui, lorsque nous considérons les principaux pays du monde, nous constatons que, dans de nombreux cas, les dirigeants officiels sont bien ceux qui dirigent vraiment : Vladimir Poutine dirige les opérations en Russie, Xi Jinping et ses principaux collègues du Politburo font de même en Chine, etc. Cependant, en Amérique et dans d’autres pays occidentaux, cela semble être de moins en moins le cas, les personnalités nationales de premier plan n’étant que des hommes de pailles au physique attirant, choisis pour leur attrait populaire et leur malléabilité politique, une évolution qui peut finalement avoir des conséquences désastreuses pour les nations qu’ils dirigent. À titre d’exemple extrême, un Boris Eltsine alcoolique a librement permis le pillage de toute la richesse nationale de la Russie par la poignée d’oligarques qui manipulait ses ficelles, ce qui a entraîné l’appauvrissement total du peuple russe et un effondrement démographique presque sans précédent, en temps de paix, dans l’histoire moderne.

Un problème évident avec l’installation de marionnettes au pouvoir est le risque qu’elles tentent de couper leurs fils, un peu comme Poutine a rapidement dépassé et provoqué l’exil de l’oligarque qui l’avait aidé, Boris Berezovsky. Un moyen de minimiser ce risque est de choisir des marionnettes qui sont si profondément compromises qu’elles ne pourront jamais se libérer, sachant que des accusations pouvant entraîner leur destruction politique, enfouies au plus profond de leur passé, pourraient facilement être publiées si elles cherchaient l’indépendance. J’ai parfois plaisanté avec mes amis en leur disant que le meilleur choix de carrière pour un jeune homme politique ambitieux serait peut-être de commettre secrètement un crime monstrueux et de s’assurer que les preuves tangibles de sa culpabilité finissent dans les mains de certaines personnes puissantes, assurant ainsi sa rapide ascension politique.

En physique, lorsqu’un objet s’écarte de sa trajectoire prévue pour des raisons inexplicables, nous supposons qu’une force inconnue a été à l’œuvre, et le suivi  de ces écarts peut aider à déterminer les propriétés caractéristiques de cette dernière. Au fil des ans, j’ai pris de plus en plus conscience de ces étranges déviations idéologiques dans la politique publique, et bien que certaines soient facilement expliquées, d’autres suggèrent l’existence de forces cachées bien en dessous de la surface de notre monde politique régulier. Cette même situation s’est produite tout au long de notre histoire et, parfois, des décisions politiques qui ont déconcerté leurs contemporains seront finalement expliquées, des décennies plus tard.

Dans The Dark Side of Camelot, le célèbre journaliste d’investigation Seymour Hersh affirmait que les preuves secrètes de chantage sur les affaires extraconjugales de JFK ont probablement joué un rôle crucial dans le fait que son administration n’ait pas tenu compte de l’avis unanime des meilleurs conseillers du Pentagone et ait attribué à General Dynamics, plutôt qu’à Boeing, le plus important contrat d’achat militaire jamais conclu aux États-Unis, évitant ainsi à cette société de tomber probablement en faillite et aux actionnaires venant du crime organisé de subir des pertes financières catastrophiques. Hersh suggère également qu’un facteur similaire explique probablement le revirement de dernière minute de JFK dans le choix de son vice-président, une décision qui a placé Lyndon Johnson sur la liste et lui a donné la Maison Blanche après l’assassinat de Kennedy en 1963.

Comme je l’ai mentionné récemment, dans les années 50 le sénateur Estes Kefauver a réorienté ses audiences sur le crime organisé après que le Chicago Syndicate l’eut confronté aux photographies de sa rencontre sexuelle avec deux prostituées fournies par la mafia. Dix ans plus tard, le procureur général de Californie Stanley Mosk subissait le même sort, les faits étant pourtant restés cachés pendant plus de vingt ans.

Des rumeurs similaires tournent autour d’événements beaucoup plus anciens, avec parfois d’énormes conséquences. Des sources contemporaines bien placées ont affirmé que Samuel Untermyer, un riche avocat juif, a acheté la correspondance secrète entre Woodrow Wilson et sa maîtresse de longue date, et que l’existence de ce puissant levier pourrait avoir été un facteur important dans l’ascension étonnamment rapide de Wilson du poste de président de Princeton en 1910 au poste de gouverneur du New Jersey en 1911, puis à la présidence des États-Unis en 1912. Une fois au pouvoir, Wilson a signé la loi controversée établissant la Réserve fédérale et a également nommé Louis Brandeis comme premier membre juif de la Cour suprême des États-Unis malgré l’opposition publique de presque tout notre establishment juridique. L’évolution rapide du point de vue de Wilson sur la participation américaine à la Première Guerre mondiale peut aussi avoir été influencée par ces pressions personnelles plutôt que déterminée uniquement par sa perception de l’intérêt national.

Sans citer de noms, il est difficile, depuis 2001, de ne pas remarquer que l’un des partisans les plus zélés et les plus engagés de la ligne néoconservatrice sur toutes les questions de politique étrangère au Moyen-Orient a été un sénateur républicain de premier plan d’un des États du Sud les plus conservateurs sur le plan social, un homme dont les rumeurs concernant ses inclinaisons personnelles circulaient depuis longtemps sur Internet. Le revirement soudain et frappant de cette personne sur une question de politique importante vient certainement étayer ces soupçons. Il y a également eu plusieurs autres exemples de ce genre impliquant d’éminents républicains.

Mais considérez la situation bien différente du représentant Barney Frank du Massachusetts, qui, en 1987, est devenu le premier membre du Congrès à admettre, volontairement, qu’il était gay. Peu de temps après, un scandale notoire a éclaté lorsqu’il a été révélé que sa propre maison à Washington avait été utilisée par un ancien petit ami comme quartier général pour un réseau de prostitution masculine. Frank prétendait ne pas avoir eu connaissance de cette situation sordide, et ses électeurs libéraux du Massachusetts l’ont cru, puisqu’il a été réélu de façon retentissante et a siégé encore 24 ans au Congrès. Mais si Frank avait été un républicain d’un district socialement conservateur, quiconque possédant de telles preuves aurait certainement contrôlé totalement sa survie politique, et avec Frank ayant passé plusieurs années comme président du très puissant House Financial Services Committee, la valeur d’un tel pouvoir aurait été énorme.

Cela démontre la réalité indéniable que ce qui constitue un moyen de chantage efficace peut varier énormément d’une époque et d’une région à l’autre. Aujourd’hui, il est largement admis que J. Edgar Hoover, longtemps directeur du FBI, a vécu sa vie comme un homosexuel bien caché et il semble y avoir de sérieuses allégations qu’il avait aussi des ancêtres noirs, les preuves secrètes de ces faits aidant probablement à expliquer pourquoi pendant des décennies il a refusé obstinément de reconnaître l’existence du crime organisé américain et n’a pas poussé ses hommes de terrain à lutter contre. Mais dans l’Amérique d’aujourd’hui, il aurait sûrement déclaré fièrement son homosexualité et ses origines raciales en première page du New York Times Magazine, pensant, à juste titre, que cela aurait renforcé son invulnérabilité politique sur la scène nationale. Il y a des rumeurs effrayantes selon lesquelles le Syndicat possédait des photos secrètes de Hoover portant une robe et des talons hauts, alors qu’il y a quelques années, le représentant Mike Honda de San Jose a désespérément placé sa petite-fille transsexuelle de huit ans au-devant de la scène dans sa tentative avortée de se faire réélire.

Les temps ont certes affaibli l’efficacité de nombreuses formes de chantage, mais la pédophilie reste un tabou extrêmement puissant. Il semble y avoir beaucoup de preuves montrant que des organisations et des individus puissants ont réussi à réprimer des accusations crédibles de cette pratique pendant de très longues périodes, si longtemps qu’aucun groupe ayant une influence médiatique importante n’a choisi de cibler les délinquants pour les démasquer.

L’exemple le plus évident est celui de l’Église catholique, et les échecs de sa hiérarchie américaine et internationale à cet égard ont régulièrement fait la une de nos principaux journaux. Mais jusqu’au début des années 2000 et jusqu’au reportage révolutionnaire du Boston Globe, tel que relaté dans le film Spotlight, qui a remporté un Oscar, l’Église a toujours caché de tels scandales.

Prenons aussi le cas remarquable de Sir Jimmy Savile, personnalité de la télévision britannique, l’une des célébrités les plus admirées de son pays, qui a été fait chevalier pour son service public. Ce n’est que peu après sa mort, à l’âge de 84 ans, que la presse a commencé à révéler qu’il avait probablement agressé des centaines d’enfants au cours de sa longue carrière. Les accusations de ses jeunes victimes remontent à plus de quarante ans, mais ses activités criminelles semblent avoir été protégées par sa richesse et sa célébrité, ainsi que par ses nombreux soutiens dans les médias.

Il y a aussi l’exemple fascinant de Dennis Hastert. Il est le Président républicain de la Chambre des représentants ayant officié le plus longtemps, Hastert a occupé ce poste de 1999 à 2007, poste se classant au troisième rang après la présidence, et Haster se place même au premier rang des élus républicains de notre pays pendant une partie de cette période. D’après mes lectures de journaux, il m’avait toujours semblé être une personne plutôt fade et ordinaire, les journalistes faisant parfois même allusion à sa médiocrité, si bien que je me demandais parfois comment quelqu’un d’aussi peu reluisant avait pu faire une telle carrière politique.

Puis, il y a quelques années, il a soudainement fait la une des journaux, a été arrêté par le FBI et accusé de crimes financiers liés à de jeunes garçons dont il aurait abusé dans le passé, dont un au moins s’est suicidé, et un juge fédéral l’a envoyé en prison pour « pédophilie en série ». J’ai peut-être mené une vie trop abritée, mais j’ai l’impression que seul un petit nombre d’Américains ont un passé de pédophiles, et toutes choses étant égales par ailleurs, il semble plutôt peu probable qu’une personne avec un tel passé et ne possédant aucun autre grand talent ou compétence, puisse atteindre le sommet absolu de notre système politique. Toutes les choses n’étaient peut-être pas égales par ailleurs. Si certains éléments puissants possèdent des preuves tangibles qui placent un représentant élu sous leur contrôle total, travailler très fort pour l’élever au poste de Président de la Chambre serait un investissement très judicieux.

Parfois, le refus de nos médias nationaux de voir de grands reportages qui sont pourtant sous leur nez atteint des extrêmes ridicules. Au cours de l’été 2007, Internet était en feu avec des révélations disant que le sénateur John Edwards, finaliste aux primaires présidentielles démocrates de 2004, venait d’avoir un enfant avec sa maîtresse, et ces rapports étaient appuyés par des preuves visuelles apparemment crédibles, notamment des photos montrant le sénateur marié tenant son nouveau-né. Pourtant, au fil des jours et même des semaines, pas une bouffée de ce scandale salace n’a jamais atteint les pages d’un de mes journaux matinaux ou du reste des médias grand public, alors que c’était un sujet de conversation dominant partout ailleurs. Finalement, le National Enquirer, un tabloïd de commérages bien connu, a établi un record journalistique en étant le premier à obtenir une nomination au Prix Pulitzer pour avoir publié un article qu’aucun autre journal ne semblait disposé à couvrir. Nos médias auraient-ils aussi détourné les yeux d’un nouveau-né Trump, naissant du mauvais côté du lit ?

Au fil des ans, il est devenu de plus en plus évident pour moi que presque tous nos médias nationaux sont souvent tout à fait disposés à s’engager dans une « conspiration du silence » pour minimiser ou ignorer complètement les histoires qui présentent un énorme intérêt potentiel pour leurs lecteurs et qui revêtent une importance majeure pour le public. J’aurais facilement pu doubler ou tripler le nombre d’exemples aussi remarquables que ceux que je viens de donner ci-dessus, sans trop d’efforts. De plus, il est assez intrigant de constater qu’un si grand nombre de ces cas impliquent le genre de comportement criminel ou d’inconduite sexuelle qui serait idéal pour faire chanter des individus puissants qui sont moins susceptibles d’être vulnérables aux autres influences. Il se peut donc que bon nombre des élus situés au sommet de notre système démocratique ne soient que des marionnettes politiques, manipulées par ces ficelles invisibles.

Compte tenu de ma connaissance de ce comportement systématique des médias, j’ai honte d’admettre que je n’avais presque pas prêté attention à l’affaire Jeffrey Epstein jusqu’à ce qu’elle fasse la une des journaux nationaux au début du mois et devienne soudainement l’une des plus grandes infos de notre pays.

Pendant de nombreuses années, des reportages sur Epstein et son réseau sexuel illégal circulaient régulièrement en marge d’Internet, et des commentateurs agités citaient l’affaire comme preuve de forces obscures et malveillantes contrôlant secrètement notre système politique corrompu. Mais j’ai presque entièrement ignoré ces discussions, et je ne suis pas sûr d’avoir jamais cliqué une seule fois sur un seul lien à ce sujet.

L’une des raisons pour lesquelles j’ai accordé si peu d’attention à cette affaire est probablement la nature exceptionnellement effrayante des affirmations qui étaient faites. Epstein était censé être un financier de Wall Street extrêmement riche, d’origine et de provenance assez mystérieuse, propriétaire d’une île privée et d’un immense manoir à New York, tous deux régulièrement remplis de harems de filles mineures destinés à une utilisation sexuelle. Il aurait régulièrement fait la navette avec Bill Clinton, le prince Andrew, Alan Dershowitz de Harvard et de nombreuses autres personnalités de l’élite internationale, ainsi qu’avec une bande de milliardaires plus ordinaires, transportant fréquemment ces personnes dans son avion privé connu sous le nom de « Lolita Express » et joué un rôle d’organisateur d’orgies clandestines avec des jeunes filles. Lorsque des blogueurs de droite sur d’obscurs sites Web prétendaient que l’ancien président Clinton, et la royauté britannique, étaient sexuellement servis par les filles mineures d’un super-vilain de James Bond, j’ai simplement supposé que ces accusations étaient la forme la plus folle d’exagération qu’on pouvait trouver sur Internet.

De plus, ces sites en colère laissaient parfois entendre que la cible diabolique de leur colère avait déjà été inculpée dans une salle d’audience de Floride, plaidant finalement coupable à une seule infraction sexuelle et recevant une peine de treize mois de prison, atténuée par de très généreuses dispositions en matière de libération conditionnelle. Cela ne semblait guère être le genre de punition judiciaire pouvant soutenir les accusations fantastiques portées contre lui. Puisque Epstein avait fait l’objet d’une enquête de la part des autorités policières et n’avait pas été condamné plus que s’il avait fait un simple chèque en bois, je trouvais très peu probable qu’il puisse être un Goldfinger ou un Dr No, comme les activistes de l’Internet cherchaient à le montrer.

Puis, ces mêmes affirmations farfelues et invraisemblables que l’on ne trouvait auparavant que sur des fils de commentaires anonymes se sont soudainement répétées en première page du Times et de tous mes autres journaux du matin, et l’ancien procureur fédéral qui avait signé la petite-tape-légale-sur-la-main d’Epstein a dû démissionner du cabinet Trump. Le coffre-fort d’Epstein contenait une énorme quantité de pornographie enfantine et d’autres documents très suspects, et il fut rapidement arrêté de nouveau pour des accusations qui pourraient l’envoyer dans une prison fédérale pour des décennies. Des médias prestigieux ont décrit Epstein comme le cerveau d’un gigantesque réseau de trafic sexuel, et de nombreuses victimes mineures ont commencé à se manifester, racontant comment il les avait agressées, violées et prostituées. L’auteure d’une longue biographie d’Epstein, paru en 2003 dans Vanity Fair, a expliqué qu’elle avait personnellement parlé à certaines de ses victimes et inclus leurs récits très crédibles dans son article, mais que ces récits avaient été censurées et supprimées par ses rédacteurs en chef timorés.

Tel que présentée par ces médias, l’ascension personnelle d’Epstein semble assez inexplicable à moins qu’il n’ait bénéficié d’un réseau puissant ou d’une organisation similaire. En l’absence de diplôme ou de titres universitaires, il avait obtenu un emploi d’enseignant dans l’une des écoles préparatoires les plus prestigieuses de la ville de New York, puis s’était rapidement mis à travailler dans une banque d’investissement de premier plan, devenant associé avec une rapidité étonnante jusqu’à ce qu’il soit licencié quelques années plus tard pour activité illégale. En dépit d’un passé si douteux, il s’est rapidement mis à gérer l’argent de certains des individus les plus riches des États Unis, et en gardait une telle quantité pour lui-même qu’il était régulièrement décrit comme un milliardaire. Selon les journaux, sa grande spécialité était de « créer des contacts entre les gens ».

Epstein était de toute évidence un arnaqueur financier impitoyablement opportuniste. Mais les individus extrêmement riches doivent certainement être entourés d’un grand essaim d’arnaqueurs financiers impitoyablement opportunistes, alors pourquoi aurait-il eu plus de succès que tous les autres ? Peut-être un indice vient-il de la remarque désinvolte du procureur ayant géré le cas Epstein, aujourd’hui déshonoré, qui disait qu’on lui avait recommandé d’y aller très doucement avec le trafiquant sexuel parce qu’il « appartenait au renseignement ». La formulation vague de cette déclaration soulève la question de savoir si ce service de renseignement était contrôlé par le gouvernement des États-Unis ou pas.

Philip Giraldi, un ancien officier très respecté de la CIA, a dit les choses très clairement lorsqu’il a suggéré qu’Epstein avait probablement travaillé pour le Mossad israélien, organisant des « pièges sexuels » pour obtenir des éléments de chantage contre tous les riches et puissants individus qu’il fréquentait régulièrement, en leur fournissant des filles mineures. En effet, un journaliste canadien de longue date, Eric Margolis, a raconté sa visite au début des années 1990 dans l’immense manoir d’Epstein à New York, où il avait à peine franchi le seuil qu’une des nombreuses jeunes filles lui a offert un « massage intime », probablement dans une chambre bien garnie de caméras cachées [qu’il a décliné, NdT].

Étant donné mon manque d’intérêt personnel pour l’affaire Epstein, tant à l’époque que maintenant, peut-être que certains de ces détails sont brouillés, mais il semble indéniable qu’il était exactement le genre de renégat remarquable auquel l’agent 007 des films fait face, et la réalité des faits sera vraisemblablement révélée à son procès. Ou peut-être pas. La question de savoir s’il vivra jusqu’au procès n’est pas tout à fait claire étant donné le nombre considérable d’individus puissants qui pourraient préférer que des faits cachés restent cachés, et les journaux de vendredi rapportaient déjà qu’Epstein avait été retrouvé blessé et inconscient dans sa cellule de prison.

Lorsqu’un scandale de pédophilie apparemment invraisemblable sort soudainement des recoins obscurs d’Internet pour apparaître aux premières pages de nos principaux journaux, nous devrions naturellement commencer à nous demander si cela pourrait éventuellement être le cas pour d’autres affaires. Et une autre très probable me vient à l’esprit, qui me semble beaucoup mieux documentée que les vagues accusations lancées ces dernières années contre un riche financier condamné à treize mois de prison en Floride une décennie plus tôt.

Je n’utilise pas les médias sociaux, mais vers la fin de la campagne présidentielle de 2016, j’ai progressivement commencé à voir de plus en plus de partisans de Trump se référer à quelque chose appelé « Pizzagate », un scandale sexuel en plein essor qui, selon ces partisans, allait faire tomber Hillary Clinton et plusieurs des principaux dirigeants de son parti, et la rumeur s’est, de fait, accrue après son élection. D’après ce que j’en sais, toute cette théorie bizarre s’était développée dans la frange extrême-droite d’Internet, une intrigue tout à fait fantastique ayant impliquant des courriels secrets volés, une pizzeria de Washington DC et un cercle de pédophiles situés au sommet du Parti Démocrate. Mais étant données toutes les autres choses étranges et improbables que j’avais peu à peu découvertes au sujet de notre histoire nationale, il me semblait que cette histoire ne devait pas nécessairement être repoussée d’un revers de main.

Début décembre, un blogueur de droite a longuement exposé les accusations du Pizzagate, ce qui m’a finalement permis de comprendre de quoi il s’agissait réellement, et j’ai rapidement pris des dispositions pour republier son article. Il a rapidement suscité beaucoup d’intérêt et certains sites Web l’ont qualifié de meilleure introduction au scandale pour le grand public.

Quelques semaines plus tard, j’ai publié un autre article du même auteur, décrivant une longue liste de scandales de pédophilie qui s’étaient déjà produits dans les milieux politiques américains et européens. Bien que bon nombre d’entre eux semblaient être solidement documentés, presque tous n’avaient reçu qu’une couverture minimale de la part de nos principaux médias. Et si de tels réseaux politiques pédophiles avaient existé dans un passé relativement récent, était-il si improbable qu’il y en ait un autre qui couve sous la surface du Washington DC actuel ?

Ceux qui s’intéressent aux détails du Pizzagate sont invités à lire ces articles, en particulier le premier, mais je vais en fournir un bref résumé.

John Podesta a longtemps fait partie des personnalités incontournables des milieux politiques de Washington, devenant chef de cabinet du président Bill Clinton en 1998 et demeurant par la suite l’une des figures les plus puissantes de l’establishment du parti Démocrate. Alors qu’il était président du bureau de campagne d’Hillary Clinton en 2016, son évident manque de soin dans la sécurité du mot de passe de son compte Gmail a permis de facilement le pirater, et des dizaines de milliers de ses courriels personnels ont été publiés sur WikiLeaks. Un essaim de jeunes militants anti-Clinton a commencé à fouiller ce trésor d’informations semi-confidentielles, à la recherche de preuves de corruption et de dépravation mondaine, mais ils ont plutôt rencontré des échanges assez étranges, apparemment écrits en langage codé.

Utiliser un langage codé dans un compte de courrier électronique privé soi-disant sécurisé soulève toutes sortes de soupçons naturels concernant ce que peut être l’objet de telles discussions, les possibilités les plus probables étant les drogues illicites ou le sexe. Mais la plupart des références ne semblaient pas correspondre à la première catégorie, et à notre époque remarquablement libertine, où les candidats politiques se disputent le droit d’être Grand Marshal lors d’un défilé annuel de la Gay Pride, l’une des rares activités sexuelles encore discutées à voix basse semble être la pédophilie, et certaines remarques très étranges pouvaient laisser entendre cela.

Les chercheurs ont aussi rapidement découvert que son frère Tony Podesta, l’un des lobbyistes les plus riches et les plus prospères de Washington, avait des goûts extrêmement étranges en art. Les principaux objets de sa très vaste collection personnelle semblaient représenter des corps torturés ou assassinés, et l’un de ses artistes préférés était surtout connu pour ses peintures représentant de jeunes enfants détenus en captivité, morts, couchés ou souffrant dans une détresse grave. De telles œuvres d’art particulières ne sont évidemment pas illégales, mais elles peuvent naturellement éveiller quelques soupçons. Et curieusement, l’archi-Démocrate Podesta était depuis longtemps un ami personnel proche de l’ancien président du parti républicain à la chambre des représentants, et pédophile condamné, Dennis Hastert, l’accueillant de nouveau dans la société de Washington après sa libération de prison.

En outre, certains des courriels de Podesta, formulés de façon plutôt suspecte, faisaient référence à des événements tenus dans une pizzeria locale de Washington, très appréciée par l’élite du parti Démocrate, dont le propriétaire était l’ancien petit ami gay de David Brock, un activiste Démocrate de premier plan. Le fil public Instagram de cet entrepreneur de pizzas contenait apparemment de nombreuses images de jeunes enfants, parfois attachées ou liées, avec ces images souvent étiquetées par des hashtags utilisant l’argot gay traditionnel désignant les cibles sexuelles mineures. Sur certaines photos, le type portait un tee-shirt portant l’inscription « J’aime les enfants » en français, et par une coïncidence très étrange, son nom d’emprunt était phonétiquement identique à cette même phrase française, proclamant ainsi au monde qu’il était « un amoureux des enfants ». Des comptes Instagram, étroitement liés, incluaient également des photos de jeunes enfants, parfois montrées parmi des piles de billets de banque de grande valeur, avec des questions sur la valeur de ces enfants en particulier. Rien de tout cela ne semble illégal, mais toute personne raisonnable considérerait certainement ces éléments comme extrêmement suspects.

Washington DC est parfois décrite comme « la ville du pouvoir », étant le siège d’individus qui décident des lois du pays et gouvernent notre société, les journalistes politiques locaux étant très au courant du statut relatif de ces individus. Et assez curieusement, GQ Magazine avait classé ce patron homosexuel de pizzeria ayant un étrange penchant pour les jeunes enfants comme étant l’une des 50 personnes les plus puissantes dans notre capitale nationale, le plaçant loin devant de nombreux membres du Cabinet, sénateurs, présidents du Congrès, juges de la Cour suprême, et les meilleurs lobbyistes. Sa pizza était-elle si délicieuse ?

Ces quelques paragraphes ne sont qu’un échantillon du grand nombre d’éléments très suspects qui entourent diverses figures puissantes au sommet du monde politique de Washington. Un vaste nuage de fumée n’est certainement pas la preuve d’un incendie, mais seul un imbécile pourrait l’ignorer complètement sans tenter une enquête plus poussée.

Je considère généralement les vidéos comme un mauvais moyen de communiquer des informations sérieuses, beaucoup moins efficaces et significatives que le simple mot imprimé. Mais l’écrasante majorité des preuves à l’appui de l’hypothèse de Pizzagate se compose d’images et de captures d’écran, et celles-ci conviennent naturellement à une présentation vidéo.
Certains des meilleurs résumés de l’affaire Pizzagate ont été produits par une jeune Britannique du nom de Tara McCarthy, dont le travail a été publié sous le nom de « Reality Calls », et ses vidéos ont été vues des centaines de milliers de fois. Bien que sa chaîne ait finalement été bannie et ses vidéos purgées, des copies ont ensuite été rechargées sur d’autres comptes, tant sur YouTube que sur BitChute. Certaines des preuves qu’elle a présentées me semblent plutôt inoffensives ou spéculatives, et d’autres éléments sont probablement fondés sur sa méconnaissance de la société et de la culture américaines. Mais il reste encore beaucoup d’éléments extrêmement suspects, et je suggère aux gens de regarder ces vidéos et de décider par eux-mêmes.

https://youtu.be/t1BiBnEUqKw

À peu près au moment même où je me familiarisais avec les détails de la controverse sur le Pizzagate, le sujet a également commencé à être publié dans mes journaux du matin, mais d’une manière assez étrange. Les articles politiques commençaient en le qualifiant en une phrase ou deux de « canular du Pizzagate », le décrivant comme une ridicule « théorie du complot » de droite, en excluant tous les détails pertinents. J’avais le sentiment étrange qu’une main invisible avait soudain fait basculer un interrupteur, poussant tous les médias grand public à afficher des pancartes identiques sur lesquelles on pouvait lire « le Pizzagate est un bobard – Circulez, y a rien à voir ! », comme un néon clignotant et lumineux. Je ne me souviens d’aucun exemple de réaction médiatique aussi étrange en réaction à une obscure controverse sur Internet.

Des articles du Washington Post et du Los Angeles Times sont également apparus soudainement pour dénoncer l’ensemble des médias alternatifs – de gauche, de droite et libertaire – comme des sites d’« infox » faisant la promotion de la propagande russe, tout en demandant que leur contenu soit bloqué par tous les géants patriotiques d’Internet tels que Facebook, Twitter et Google. Avant ce moment, je n’avais jamais entendu l’expression « infox » [Fake news, NdT], mais tout à coup, elle est devenue omniprésente dans les médias, comme si une main invisible avait soudainement actionné un interrupteur.

J’ai naturellement commencé à me demander si la synchronicité de ces deux développements étranges n’était vraiment qu’une coïncidence. Peut-être que le Pizzagate était en effet vrai et frappait si profondément au cœur de notre système politique extrêmement corrompu que les efforts des médias pour le supprimer approchaient du niveau de l’hystérie.

Peu de temps après, les belles vidéos de Tara McCarthy sur le Pizzagate ont été censurées par YouTube. Ce fut l’un des tout premiers cas d’interdiction de contenu vidéo en dépit de la conformité totale à toutes les directives existantes de YouTube, une autre évolution profondément suspecte.

J’ai aussi remarqué que la simple mention du Pizzagate était devenue politiquement mortelle. Donald Trump avait choisi le lieutenant-général Michael Flynn, ancien chef de la Defense Intelligence Agency, comme conseiller en matière de sécurité nationale, et le fils de Flynn était le chef de cabinet de ce dernier. Le jeune Flynn à tweeté quelques liens vers les histoires de Pizzagate, soulignant que les accusations n’avaient pas encore fait l’objet d’une enquête et encore moins d’une réfutation et, peu de temps après, il a été expulsé de l’équipe de transition de Trump, préfigurant la chute de son père quelques semaines plus tard. Il m’a semblé étonnant que quelques simples tweets à propos d’une controverse sur Internet puissent avoir un tel impact dans la vie réelle près du sommet de notre gouvernement.

Les médias ont continué le battement de tambour uniforme disant « le Pizzagate a été démystifié », mais on ne nous a jamais expliqué comment et par qui, et je n’étais pas la seule personne à remarquer le caractère creux de telles affirmations. Un journaliste d’investigation primé, Ben Swann, d’une station CBS d’Atlanta, a diffusé un court segment télévisé résumant la controverse sur le Pizzagate et notant que, contrairement aux affirmations largement répandues dans les médias, le Pizzagate n’avait fait l’objet ni d’une enquête ni d’une démystification. M. Swann a été presque immédiatement viré par CBS, mais une copie de sa séquence télévisée reste disponible sur Internet.

https://youtu.be/-GZFHLAcG8A

Il y a un vieux proverbe de guerre disant que plus la cible est importante plus les tirs ennemis sont furieux, et la vague remarquablement féroce d’attaques et de censure contre quiconque aborde le sujet du Pizzagate semble soulever toutes sortes de sombres suspicions. En effet, les vagues simultanées d’attaques contre tous les médias alternatifs qualifiés de « médias de propagande russes » ont jeté les bases du régime de censure des médias sociaux qui est devenu un aspect central du monde actuel.

Le Pizzagate peut être vrai ou non, mais la répression en cours sur Internet a également englobé des sujets d’une nature similaire, mais avec une documentation beaucoup plus solide. Bien que je n’utilise pas Twitter moi-même, j’ai rencontré les implications évidentes de cette nouvelle politique de censure après la mort de McCain en août dernier. Le sénateur était décédé un samedi après-midi, et le lectorat de la longue biographie de Sydney Schanberg a explosé rapidement, avec de nombreuses personnes faisant suivre l’histoire et une grande partie du trafic entrant provenant de Twitter. Cela s’est poursuivi jusqu’au lendemain matin, date à laquelle l’énorme afflux de Tweets a continué à augmenter, mais tout le trafic Twitter entrant a soudainement et définitivement disparu, sans doute parce qu’une « censure de l’ombre » avait rendu tous ces Tweets invisibles. Mon propre article sur le bilan de guerre très douteux de McCain a subi simultanément le même sort, comme l’ont fait de nombreux autres articles de nature controversée que nous avons publiés après, cette même semaine.

Peut-être que cette décision de censure a été prise par un jeune stagiaire ignorant de Twitter, qui a choisi par hasard d’interdire et de qualifier de « discours haineux » ou « d’infox » un récit massivement documentée de 8 400 mots écrit par un des journalistes américains les plus éminents, un ancien rédacteur en chef du New York Times, lauréat du prix Pulitzer.

Ou peut-être que certains marionnettistes de politiques qui avaient passé des décennies à contrôler ce regretté sénateur de l’Arizona ont cherché à faire en sorte que les fils de cette marionnette restent invisibles, même après sa mort.

Ron Unz

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone
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Asie, Pacifique / L’enquête chinoise sur le dessous des manifestations à Hong Kong
« Dernier message par JacquesL le 28 août 2019, 01:03:44 pm »
https://lesakerfrancophone.fr/lenquete-chinoise-sur-le-dessous-des-manifestations-a-hong-kong

L’enquête chinoise sur le dessous des manifestations à Hong Kong

Par Wei Xinyan et Zhong Weiping – Le 17 aout 2019 – China Daily



Il n’est pas difficile d’imaginer la réaction des États-Unis si des diplomates chinois rencontraient des dirigeants d’Occupy Wall Street, de Black Lives Matter ou des activistes Never Trump.

Pourtant, le 6 août, les médias de Hong Kong relataient deux rencontres entre un conseiller politique américain et des dirigeants séparatistes. Julie Eadeh, qui travaille au consulat général des États-Unis à Hong Kong, a été filmée lors d’une réunion à huis clos avec Martin Lee et Anson Chan, figures de l’opposition.



Plus tard dans la journée, Eadeh a également rencontré Joshua Wong, l’un des dirigeants du mouvement illégal Occupy Central de 2014.



Mais bien avant ces rencontres, il était de plus en plus évident que les États-Unis avaient délibérément contribué à l’aggravation de la situation à Hong Kong. Des politiciens américains avaient déjà rencontré Lee et d’autres leaders de l’opposition de Hong Kong, dont Jimmy Lai.

Ces réunions n’ont fait qu’aggraver les actes criminels qui mettent Hong Kong en danger.

Jimmy Lai rencontre le vice-président américain Mike Pence à la Maison-Blanche, le 8 juillet 2019.



La Chine a demandé à plusieurs reprises aux États-Unis de cesser de s’immiscer dans les affaires intérieures des autres pays, mais il semble que ces derniers n’aient pas l’intention de cesser leurs « interférences ».

Le but de la manifestation et les groupes qui y sont associés soulèvent un certain nombre de questions sur le caractère réellement organique du mouvement.

MintPress News, un site d’information américain, rapportait que certains groupes impliqués dans les récentes émeutes à Hong Kong avaient reçu d’importants sommes d’argent de la National Endowment for Democracy, qu’il décrit comme « un organe de soft power dirigé par la CIA qui a joué un rôle important dans d’innombrables opérations américaines de changement de régime ».



Bien qu’elle se présente comme une « organisation non gouvernementale », le site Web de la NED indique qu’elle « reçoit une dotation annuelle du Congrès américain par l’intermédiaire du Département d’État, pour aider le gouvernement américain ».

« Le statut d’ONG de la NED lui permet de travailler là où il n’y a pas de relations de gouvernement à gouvernement et dans d’autres environnements où il serait trop compliqué pour le gouvernement américain de travailler. »

La NED & la CIA

La NED a été fondée en 1983, lorsque les projecteurs étaient tellement braqués sur la CIA qu’il a fallu trouver de nouvelles méthodes – sans lien évident avec l’État américain – pour promouvoir les intérêts américains dans les systèmes politiques étrangers.

Se présentant comme une ONG indépendante et privée, sa fonction était de reprendre en main les programmes politiques de changement de régime de la CIA.

« Nous ne devrions pas avoir à faire ce genre de travail secrètement. Il serait terrible pour les groupes démocratiques du monde entier d’être considérés comme subventionnés par la CIA », déclarait le président de NED, Carl Gershman, au New York Times en 1986. « Nous l’avons vu dans les années 60, et c’est pourquoi cela a été abandonné. Nous n’avons plus la capacité de le faire, et c’est pourquoi la NED a été créé. »

En 1991, le Washington Post citait un autre fondateur de la NED, Allen Weinstein, qui déclarait que « beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui était fait secrètement par la CIA il y a 25 ans de cela ».


Capture d’écran de The News avec Rick Sanchez de RT TV

La NED ne cache pas son soutien à la « démocratisation » dans certains pays d’Asie, proclamant sur son site Internet : « En 2017, le Fonds de dotation a accordé la priorité aux pays d’Asie… où la NED était positionnée pour avoir le plus grand impact. En s’appuyant sur la stratégie de la NED des années précédentes, les programmes ont continué à se concentrer sur les pays clés de chaque sous-région. »

Voice of America a interviewé Louisa Greve, alors vice-présidente des programmes de la NED pour l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, en 2014. Elle déclarait alors que l’organisation finançait des programmes à Hong Kong depuis une vingtaine d’années, avec des subventions s’élevant à plusieurs millions de dollars. Mme Greve a précisé que le niveau de soutien avait été constant au cours de cette période.

Voice Of America indiquait que les trois partenaires de la NED à Hong Kong étaient le Solidarity Center (SC) et le Hong Kong Human Rights Monitor (HKHRM), organisations basées aux États-Unis, qui ont reçu chacun des subventions d’environ 150 000 dollars et travaillent à Hong Kong depuis 1997, et l’US National Democratic Institute (NDI), qui a reçu une subvention de 400 000 dollars.

Selon MintPress News, le financement groupes à Hong Kong par la NED remonte en fait à 1994, HKHRM ayant reçu plus de 1,9 million de dollars entre 1995 et 2013.

Le site Web de la NED montre qu’il a été accordé 155 000 dollars à SC, 200 000 dollars au NDI pour son travail à Hong Kong, et 90 000 dollars au Hong Kong Justice Center en 2018. NDI a reçu 650 000 dollars de 2016 à 2017 et SC 459 865 dollars de 2015 à 2017.



Grâce au travail de ses trois partenaires à Hong Kong, la NED a entretenu des relations étroites avec d’autres groupes de la région.

Un émission de The News, avec Rick Sanchez sur la chaîne de télévision russe RT, diffusé en juillet, révélait que six organisations reçoivent de l’argent de la NED et travaillent avec elle.

Il s’agit de l’Institut de gestion des ressources humaines de Hong Kong, de la Confédération des syndicats de Hong Kong, de l’Association des journalistes de Hong Kong, du Parti civique, du Parti travailliste et du Parti démocrate, dont le président fondateur est Martin Lee.

Ils sont tous membres du Front des droits civils, une coalition de médias de Hong Kong, dont le South China Morning Post et la Hong Kong Free Press, qui ont organisé les manifestations contre la loi d’extradition.



Capture d’écran de The News avec Rick Sanchez de RT TV
Dans une interview accordée à l’émission DEFCON 3 de Fox News en 2014, Michael Pillsbury, chercheur principal à l’Institut Hudson, y déclarait que les États-Unis avaient une certaine influence sur les affaires politiques à Hong Kong.

« Nous avons également financé des millions de dollars de programmes par l’intermédiaire de la National Endowment for Democracy… donc, en ce sens, l’accusation chinoise (selon laquelle les États-Unis ont joué un rôle dans les manifestations de Hong Kong) n’est pas totalement fausse… », a-t-il expliqué.

Il est inconcevable que les organisateurs des manifestations actuelles à Hong Kong ignorent les liens de la NED avec certains membres de la coalition. Dans son interview à Voice Of America en 2014, Mme Greve y déclarait que les militants connaissaient les risques de travailler avec les partenaires de la NED, « mais ils continuent de dire que la coopération internationale est légitime ».

En mars, le vice-président américain Mike Pence a rencontré Anson Chan et les législateurs de l’opposition Charles Mok et Dennis Kwok, à Washington.





Deux mois plus tard, Lee se rendait aux États-Unis et y rencontrait le secrétaire d’État américain Mike Pompeo. Il a aussi participé à un événement organisé par la NED.





Au début du mois dernier, Lai a rencontré des politiciens américains, dont Pence, Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et quelques sénateurs républicains.

La même séquence d’événements s’était produite au cours du mouvement illégal Occupy Central de 2014.

Lee et Chan ont discuté avec Greve des plans pour Occupy Central à Washington, en avril 2014, lui parlant du mouvement, de ses principaux acteurs, de son agenda et de ses revendications.



Deux jours plus tard, Martin Lee et Anson Chan rencontrait Joe Biden, alors vice-président américain.



La NED, décrite par l’historien américain William Blum comme une organisation qui fait souvent exactement le contraire de ce que son nom implique, n’a jamais cessé de se mêler de tout. Elle utilise l’argument de la démocratie pour propager des révolutions de couleur dans le monde entier.



Le South China Morning Post affirme qu’elle s’engage à verser plus de 170 millions de dollars chaque année à « des syndicats, des factions politiques, des clubs étudiants, des groupes civiques et autres organisations ».

Dans les années 1980, elle a financé des « forces démocratiques » en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie pour militer en faveur d’un « changement de régime », selon un article du Washington Post datant de 1991.

Plus récemment, elle a cherché à influencer les élections en Mongolie, en Albanie, en Bulgarie et en Slovaquie et a créé « des mouvements anti-russes en Ukraine, en Biélorussie, en Moldavie, en Géorgie, en Serbie, au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine », selon Stephen Kinzer, spécialiste des affaires internationales et publiques à la Brown University, qui a déclaré que l’organisation devrait plutôt être nommée la « National Endowment for Attacking Democracy ». La NED a également donné de l’argent à des « groupes civiques » dans les régions autonomes chinoises du Xinjiang/Ouygur et du Tibet, pour saboter la stabilité de la région.

Zhang Guoqing, un expert de l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré à Global People que cela faisait longtemps que la NED planifiait des révolutions de couleur dans le monde, en particulier au Moyen-Orient, en Asie Centrale et en Amérique du Sud. « Ce genre de « révolutions » est devenu un outil politique majeur pour les États-Unis afin de renverser le pouvoir de l’État », a déclaré Zhang.

Ils prétendent sauvegarder la démocratie dans le monde entier mais en fait ils déstabilisent les pays qu’ils ciblent, aux frais des contribuables américains.

Wei Xinyan et Zhong Weiping

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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Société / Le bonhomme de neige, par Paulau.
« Dernier message par JacquesL le 28 août 2019, 09:10:20 am »
Le bonhomme de neige, par Paulau.

Il a neigé toute la nuit et je me réveille en découvrant un manteau blanc qui recouvre toute la ville. Je me dis que quand j’étais enfant, je faisais des bonhommes de neige, et qu’il y a longtemps que je n’ai plus joué à cela. Aussitôt dit, aussitôt fait !

08:00 : je commence à faire mon bonhomme de neige.
08:10 : il fait 1 m de haut, je suis très fier de moi. Carotte et manche à balai, j’ai retrouvé tout de suite mes réflexes d’enfance.
08:15 : une féministe passe et me demande pourquoi je n’ai pas fait une bonne femme de neige.
08:25 : alors je fais aussi une bonne femme de neige, juste à côté.
08:27 : la nounou des voisins râle parce qu’elle trouve la poitrine de la bonne femme de neige trop voluptueuse.
08:30 : le couple d’homo du quartier grommelle que ça aurait pu être deux bonshommes de neige.
08:33 : altercation d’un couple de lesbiennes qui s’engueule avec le couple homo, et réclame au contraire deux bonnes femmes de neige.
08:35 : les végétariens du n°12 rouspètent à cause de la carotte qui sert de nez au bonhomme. Les légumes sont de la nourriture et ne doivent pas servir à ça.
08:38 : ma voisine me fait prendre conscience que le balai de la bonne femme de neige est le symbole de l’aliénation de la gente féminine. Je retire le dit balai.
08:40 : on me traite de raciste car le couple est blanc.
08:41 : les musulmans de l’autre côté de la rue veulent que je mette un foulard à ma bonne femme de neige.
08:45 : une cohorte désordonnée et bruyante de lycéens tente de mettre le feu à mes homme et femme de neige. Trop de culture accumulée, ils ignorent que la neige ne brûle pas.
08:55 : l’équipe de TV locale s’amène. Ils me demandent si je connais la différence entre un bonhomme de neige et une bonne femme de neige. Je réponds : « oui ; les boules ». Une jeune journaliste me traite de sexiste .
09:20 : la Licra dépose plainte contre moi, et prend de vitesse le Mrap, la LDH, Sos Racisme qui le feront dans la matinée.
09:30 : Caroline de Haas demande qu’on interdise d’utiliser des carottes, symboles phalliques qui incitent au viol, pour décorer les bonhommes de neige.
09:40 : Marlène Schiappa annonce qu’elle dépose un projet de loi pour exiger la parité dans l’élaboration des « œuvres de neige », et interdire l’utilisation du mot « bonhomme de neige ».
09:45 : quelqu’un appelle la police qui vient voir ce qui se passe.
09:50 : La police me dit qu’il faut que j’enlève le manche à balai que tient le bonhomme de neige car il s’agit d’une arme par destination.
09:52 : mon téléphone portable est saisi, contrôlé et je suis embarqué au commissariat car je trouble l’ordre public.
10:00 : je parais au journal TV ; on me suspecte d’être un terroriste profitant du mauvais temps pour commettre mes méfaits
10:10 : La police me demande si j’ai des complices.
10:29 : un groupe djihadiste inconnu revendique l’action
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Education / [Image des Maths] Bijection segment-surface
« Dernier message par Mateo le 26 août 2019, 10:40:23 pm »
Bonjour,

je vous signale la parution d'un excellent article
sur une bijection entre un segment et l'intérieur d'un carré :
https://images.math.cnrs.fr/Autant-ou-pas.html

Amicalement,
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