Le harcèlementUn autre fil sur le harcèlement scolaire :
http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=64.0Quelques rappels sur le harcèlement(extraits d'une conférence donnée par Doña Carmen Valdivia Sánchez à l'université de Deusto)• élèves victimes et élèves agresseurs ;
• professeur(e)s et parents peuvent aussi être victimes ;
• connu aussi sous le nom de bullying (anglicisme) ;
• harcèlement: forme spécifique de mauvais traitements intentionnels chez les
élèves, caractérisée par un(e) élève qui en agresse un(e) autre, sans aucune
possibilité de réponse ni de défense pour la victime ;
• les agresseurs agissent par désir de domination et d'intimidation avec des
agressions qui ne sont pas forcément physiques ;
• le choix des victimes se fait vis-à-vis de personnes qui sont perçues comme
incapables de réagir de façon adéquate ou sans défense ;
• constat d'un déséquilibre de forces, d'une relation de pouvoir asymétrique entre l'agresseur et la victime ;
• l'agressivité est une caractéristique spécifique de certaines espèces animales qui permet à ses membres de se défendre contre les menaces extérieures tout en satisfaisant ses besoins premiers, son alimentation, etc., beaucoup d'animaux ayant besoin de tuer pour vivre ;
• la violence survient avec l'agressivité mais ce n'est pas la même chose ;
• la violence est une interférence physique qu'exerce un individu (ou un groupe) sur un tiers, sans son consentement et dont les conséquences peuvent aller d'une commotion a la mort, ce qui peut être identique dans l'agressivité ;
• la violence est la négation du bien-être, de la dignité: l'agresseur agit parce qu'il le veut ;
• selon certaines théories, l'agressivité serait innée et liée à des situations frustrantes ; le comportement agressif serait lié à la personnalité qui dépendrait même de l'évolution des individus ;
• selon certaines théories, les individus qui ont été soumis à de continuelles
expériences de victimisation réunissent normalement une série de caractéristiques
personnelles qui les font être plus vulnérables ;
• selon certaines théories, le comportement s'apprend ; l'apprentissage social situe l'agression comme un moyen pour parvenir à quelque chose où l'imitation du
comportement observé occupe une importance capitale ;
• l'éducation est capitale : famille et établissement scolaire sont les deux systèmes sociaux où filles et garçons interagissent et développent des relations ; les modèles sociaux observés dans ces deux contextes sont primordiaux ;
• pour que le harcèlement ait lieu, une scène est nécessaire, souvent la salle de classe, et des groupes avec lesquels les élèves passent une grande partie de leur temps ;
• les relations sociales font concorder les rôles et les statuts de chaque membre ;
dans la famille et dans rétablissement scolaire, la personne se présente comme elle
est et se retrouve avec les autres. Le fait de se sentir ou non valorise dans ces milieux jouer aussi un role important ;
• la violence peut être impulsive c'est-à-dire exercée sans préméditation, par colère, avec des épisodes passagers ;
• la violence peut être instrumentale ou tactique ou déprédatrice, utilisée comme
moyen pour obtenir quelque chose ; elle est généralement planifiée et ne produit
pas de sentiments de faute ; elle est associée au harcèlement ;
• la violence peut être graluite ou de divertissement ; ce nouveau type de violence est recherché par un certain nombre d'adolescents qui « veut passer un bon
moment », lutter contre l'ennui; cette violence est présente dans de nombreuses
situations de harcèlement :
• la force physique est une variable du harcèlement, les victimes étant souvent plus faibles ;
• les particularités physiques (port de lunettes, handicaps, etc.) ne sont pas les
causes essentielles du harcèlement même si cela peut être le cas, parfois ;
• celui qui utilise la violence semblerait montrer une forme de faiblesse, un recours à cette forme d'expression parce qu'il n'en voit aucune autre pour parvenir à ses fins ;
• les actuelles formes de harcèlement sont plus sévères, plus agressives et plus
violentes, avec des expressions claires de rejet, d'agressions physiques et morales
qui ont conduit la victime jusqu'au suicide, dans certains cas ;
• une enquête réalisée par le Défenseur du peuple en 2000 montre que :
- le harcèlement existe dans plus de la moitié des établissements scolaires et chez la
moitié des élèves ;
- les garçons sont plus impliqués que les filles;
- les cas sont plus fréquents en fin de Primaire et au début du Secondaire ;
- la majorité des faits n'est pas connue ni des parents ni des professeurs ;
• le harcèlement se manifeste par :
-
la violence verbale : sobriquets, insultes, menaces, etc.;
-
la violence psychologique : chantages, rumeurs, isolements, rejets, crachats, etc.;
-
la violence physique : bourrades, enserrement de la victime, coups de pieds, bastonnades, etc.
• ces comportements adolescents peuvent être annonciateurs de comportements
violents à l'age adulte qui peuvent conduire à la délinquance et à l'alcoolisme ;
•
les agresseurs sont souvent des élèves :
- belliqueux avec leurs camarades mais aussi des jeunes qui bravent professeurs et parents ;
- qui ont un grand degré d'agressivité et l'habitude d'avoir peu de considération pour les personnes qui les entourent : ils agressent, ils intimident, ils collent des
sobriquets, ils frappent et endommagent les affaires des autres élèves, avec
l'impérieuse nécessité de pouvoir et de domination, ce qui leur procure de la
jouissance ;
- avec les filles ils agissent de manière plus secrète : ils ne s'affrontent pas
directement mois tentent de les éloigner de leurs amitiés ;
- en famille, ils bénéficient d'une plus grande autonomie ei d'un faible contrôle;
- 1/3 sont des garçons avec des conditions physiques fortes ;
- que l'on considère comme des meneurs sincères ;
- qui ont une bonne idée d'eux-mêmes :
- qui ont une absence totale d'empathie ;
- qui sont provocateurs et souvent hostiles à l'environnement, ce qui leur procure une satisfaction certaine, surtout quand ils voient le mal et la souffrance des tiers ;
- qui ont un haut niveau psychotique (ont une vision altérée de la réalité et une
tendance marquée à être antisociaux) ;
- méfiants voire paranoïdes, qui interprètent mal les messages, se sentant même
offensés par des signes d'amitié ;
- extravertis, qui donnent très souvent des explications de leur comportement, en culpabilisant les autres et se justifient ainsi ;
- qui ne s'intéressent pas à leurs semblables et qui ne respectent pas les règles ;
- qui ont un faible sentiment de faute et une faible possibilité d'apprendre des
châtiments : bien au contraire, ils en sortent souvent valorisés, avec l'impression
d'un défi qui leur donne un statut et un rôle ;
- qui tirent un bénéfice de leur conduite car les victimes peuvent être rackettées
(argent, objet de valeur, etc.) ;
- anxieux et peu sûrs d'eux-mêmes mais qui montrent le contraire et sont donc
entourés de satellites ;
•
les satellites sont :
- fascinés par la personnalité de l'agresseur qu'ils admirent, à qui ils veulent
ressembler ou à qui ils s'identifient ;
- subjugués par la force de l'agresseur, ce qu'ils n'ont pas mois qu'ils admirent,
reconnaissant ainsi leur infériorité et une certaine sécurité ou amitié en étant dans
son sillage ;
- des êtres à la personnalité plus faible, qui acceptent l'agresseur comme meneur (mi-admirateur, mi-peureux) ;
- des sujets avec des traits de personnalité qui complètent ceux de l'agresseur (le meneur se sent plus meneur, ses satellites contribuent à son pouvoir mais se
sentent aussi plus forts et en sécurité à ses côtés ;
- des élèves qui n'assument pas leur responsabilité devant les adultes, rient, se
taisent ou font des grimaces par derrière, qui vont raconter une partie des faits à
la maison mais tout en s'excluant de toute part de responsabilité.
•
les victimes ont des caractéristiques très diverses ;
- personnes normales mais parfois anxieuses et peu sûres d'elles ;
- attaquées, elles pleurent très souvent ;
- connues par leur sobriquet ;
- quand on se moque d'elles ironiquement ou sans aucun ménagement, elles battent en retraite et se cachent ;
- souffrent souvent d'agressions physiques et matérielles (Cf. Supra) ;
- personnalité avec une très mauvaise idée d'elle-même et qui se
renferme facilement ;
- sans aucune amitié en classe ;
- avec une attitude négative face à la violence qu'elles n'utilisent jamais ;
- parfois avec un handicap, avec une différence qui n'est pas forcément négative
mois mal acceptée, notamment quand les agresseurs sont des filles et qu'elles voient là une perte de leur suprématie (façon de s'habiller, milieu familial, etc.) ;
- avec des relations familiales excellentes mais qui correspondent à des schémas
éducatifs qui créent l'insécurité, qui ne favorisent pas l'autonomie, notamment
parce qu'il y a surprotection, ce qui permet d'être facilement entraînées par les
autres.
Corrigé quelques fautes d'interprétation par l'OCR. Jacques.